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La Croix, le 14/05/2018
Théo Blain
L’inauguration jeudi 10 mai par le pouvoir turc d’un nouveau stade à Diyarbakir, en zone kurde, marque la volonté d’Ankara de mieux intégrer la population locale dans l’État turc. Mais cet affichage, en pleine campagne pour les élections du 24 juin, pourrait ne pas résister à l’élément pourtant central de l’opération : le football lui-même.
Le stade de Diyarbakir / Ilyas Akengin / AFP
La soirée aurait pu être parfaite pour Recep Tayyip Erdogan, si Fenerbahce, l’équipe d’Istanbul qu’il vénérait pendant sa jeunesse, avait remporté jeudi 10 mai la coupe de Turquie. Mais, malgré leur statut de favoris, les Stambouliotes se sont inclinés, 3-2, face aux joueurs d’Akhisar, une ville proche de la côte ouest du pays.
Pourtant, l’intérêt de cette finale dépassait largement le cadre sportif, puisqu’elle se jouait dans le stade flambant neuf de Diyarbakir, grande cité du sud-est considérée comme la capitale des Kurdes de Turquie. À un peu plus d’un mois des élections présidentielle et législatives, le message est on ne peut plus clair : la place des Kurdes est dans la Turquie une et indivisible chère au « Reis » Erdogan.
Avant ce match, cela faisait un moment que Diyarbakir avait disparu des radars. Depuis le printemps 2016, alors que les intenses combats qui opposaient les forces loyalistes aux rebelles proches du PKK, un groupe séparatiste kurde considéré comme terroriste par un grand nombre de pays, venaient de prendre fin.
À l’issue de huit mois de guérilla urbaine, l’écrasante majorité des insurgés, avait été soit arrêtée, soit tuée. Épicentre des affrontements et détruit à 70 %, Sur, le centre-ville historique, avait vu sa population fuir en masse. L’identité kurde, symbolisée par l’architecture, les petits commerces et les ruelles étroites, n’était plus qu’un souvenir.
Depuis, couvre-feux, points de contrôles, interdictions de déplacement dans certains quartiers et forte visibilité des forces de sécurité se sont succédé pour marquer la reprise en main de la ville par l’État.
Ankara a aussi profité du putsch manqué de juillet 2016 pour renforcer sa mainmise sur la municipalité. Quatre mois plus tard, les deux maires de Diyarbakir, membres du parti pro-kurde HDP, ont été remplacés par des administrateurs nommés par l’exécutif turc. Le motif invoqué était l’« appartenance et soutien logistique à une organisation terroriste armée », autrement dit le PKK.
Éloigner les jeunes de la politique et créer de l’activité
C’est à ce moment-là que le nouveau stade et ses 33 000 sièges ont pris toute leur place. « Après la répression et l’affirmation régalienne, la construction d’infrastructures culturelles et sportives, dont le stade fait partie, correspond à la partie plus pacifique du retour de l’État », confirme Didier Billion, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) de Paris.
Érigée sur fonds publics, la nouvelle arène aurait également un rôle canalisateur, selon Dağhan Irak, docteur en sociologie du sport à Sciences-Po Paris : « Il s’agit d’utiliser le football pour éloigner les jeunes de la politique légale, et a fortiori du PKK. Cette stratégie n’est pas nouvelle, mais elle s’est amplifiée sous Erdogan. »
Un avis que partage en partie Ceyhun Kaplan, consultant et spécialiste du football turc : « Bien sûr, il y a une stratégie de séduction. Mais elle ne fonctionnera qu’avec les Kurdes lambda, dont les préoccupations ne sont pas politiques mais économiques et sécuritaires. Ceux-là, qui représentent selon moi la majorité silencieuse, non politisée, se disent que le stade et ses abords peuvent créer de l’activité. »
Retour de bâton
Mais le retour de bâton pourrait être rude, nuance l’expert : « Cette approche du pouvoir, de type “Regardez comme on contribue à votre développement”, est très électoraliste. Il y a beaucoup de communication, mais la réalité des faits est loin d’être au niveau des promesses de cette communication ».
Le sud-est de la Turquie, zone grise pour les journalistes
De fait, on ne sait pas qui va remplir à terme ce nouveau stade. L’une des deux équipes professionnelles de la ville, Diyarbakirspor, va y jouer mardi 15 mai. Mais c’est à l’occasion d’un match capital pour monter en troisième division nationale et rien ne dit que l’expérience sera renouvelée. Dağhan Irak verrait bien le club s’y implanter, « car dans son histoire, il a été dirigé par un chef de la police et un autre de l’armée ». Autrement dit, il serait plutôt du côté du pouvoir.
Mais quand bien même cette hypothèse se vérifierait, le stade risquerait de sonner creux. Cette saison, Diyarbakirspor n’a jamais attiré plus de 5 000 spectateurs, bien loin de la capacité de la nouvelle enceinte.
Un derby sous tension à prévoir ?
Autre casse-tête potentiel : en cas de montée, Diyarbakirspor retrouverait au troisième échelon l’autre club pro de la ville, Amedspor. Et la perspective de ce derby pourrait raviver les tensions que le stade est censé apaiser.
Auparavant Diyarbakır Büyükşehir Belediyespor, Amedspor est en effet un club hautement identitaire, Amed étant le nom kurde de la cité. En janvier dernier, Deniz Naki, l’attaquant star, a été suspendu à vie après avoir appelé à manifester en soutien aux YPG, les combattants kurdes de Syrie.
Il s’est depuis réfugié en Allemagne, son pays natal. Au printemps 2016, alors que les combats dans la vieille ville de Diyarbakir touchaient à leur fin, les supporteurs de l’équipe avaient été interdits de déplacement pour cause de slogans trop politisés. En cas de derby, on verrait mal les fans d’Amedspor ne pas faire résonner leurs chants dans l’arène tout juste construite.
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