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Le Monde, le 18/10/2017
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Un projet de loi élaboré par le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir va autoriser les muftis à célébrer des unions au même titre que les maires.
Après « Touche pas à mon short ! », les féministes sont redescendues dans la rue dans plusieurs villes de Turquie, cette fois-ci autour du slogan « Pas touche au mariage civil ».
Du 2 au 13 octobre, elles ont clamé leur opposition au projet de loi poussé par le gouvernement islamo-conservateur, lequel vise à mettre sur un même plan mariage religieux et union civile. Selon ce texte, les muftis – des chefs religieux qui sont aussi des fonctionnaires du Diyanet, le ministère du culte musulman – pourront bientôt célébrer des mariages au même titre que les maires.
Jusqu’ici en Turquie, pays musulman et laïque selon la Constitution, le seul mariage reconnu juridiquement était celui ayant été célébré par un officier d’état civil et non par un religieux. Bien sûr, les couples dévots n’ont jamais été empêchés de passer devant l’imam mais cet acte n’avait aucune valeur juridique.
« Si la loi passe, les femmes seront privées de protection pour ce qui est du mariage, du divorce et des droits à l’héritage », a mis en garde la Plateforme des femmes d’Ankara, une association qui a tenté de faire entendre sa voix au Parlement. Ses militantes ont trouvé le soutien du Cumhuriyet Halk Partisi (CHP, « parti républicain du peuple », fondé par Atatürk, social-démocrate), première formation d’opposition à l’assemblée.
La crainte d’un retour en arrière
Les députés du CHP sont alarmés et impuissants. Faute de majorité, ils en sont réduits à  dénoncer une énième tentative du Parti de la justice et du développement, AKP, islamo-conservateur), d’enterrer les principes de la République pour mieux islamiser le pays.
Ayse, 25 ans, cadre administratif à Istanbul, est contre le projet de loi. Personnellement, elle n’aurait jamais pensé se marier un jour devant l’imam. Elle l’a pourtant fait il y a quelques années, à la demande de sa belle famille, conservatrice et pieuse. « C’était un choix personnel et cet acte n’avait aucune valeur juridique. Aucun mariage ne peut être validé sans un passage devant le maire et c’est mieux ainsi », dit-elle.
Le problème, dit-elle, c’est que « la loi sort le pays de son orbite ». A la création de la Turquie en 1923, le droit civil turc s’est inspiré des lois existantes en France et en Suisse. Autorisées à  voter dès 1934, soit bien avant les Françaises, les femmes ont aussi reçu des droits égaux à  ceux des hommes en matière d’héritage. L’accès au divorce leur a été accordé en 1926.
« En mettant à égalité le mufti et le maire, on peut se demander quelle loi prévaudra ? Celle du Coran ou celle de la République ? », interroge Ayse qui craint un retour en arrière, un encouragement à la polygamie, aux mariages précoces.
Discours sexiste et machiste
Or le mariage précoce apparaît comme le frein le plus sérieux à l’éducation des femmes en Turquie où 26 % d’entre elles se marient avant 18 ans. Officiellement, l’âge légal du mariage est fixé à 18 ans mais cette limite peut être aisément contournée sur décision du tribunal administratif.
Les régions qui jouxtent la Syrie, confrontées à l’afflux de centaines de milliers de réfugiés, ont enregistré une forte hausse des mariages précoces d’adolescentes que les familles acceptent en échange du paiement d’une dot.
« Certains font toute une histoire de cette loi ! Elle sera votée par les députés, qu’ils le veuillent ou non, a prévenu le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d’une réunion avec les gouverneurs, vendredi 13 octobre au palais de Bestepe à Ankara. Ce que nous faisons est tout le contraire de ce que prétend l’opposition. Grâce à cette loi nous allons abolir le côté informel de ces pratiques. »
Le discours sexiste et machiste est répandu dans les rangs de l’AKP dont les ténors n’ont de cesse de vouloir réduire le deuxième sexe à sa fonction reproductrice. « Incomplètes » sont les femmes qui n’ont jamais enfanté, avait déclaré M. Erdogan en juin 2016.
Pour Erdogan, de parité, il ne saurait être question
Selon lui, l’égalité des sexes est « contre la nature humaine ». De parité, il ne saurait être question. « Vous ne pouvez pas demander aux femmes de sortir et de creuser le sol, c’est contraire à leur nature délicate, avait déclaré le président en novembre 2014, rappelant la condition des femmes anatoliennes jadis. Nos pauvres mères ont énormément souffert et ont fini bossues pendant que les hommes jouaient aux cartes ou aux dés dans les maisons de thé. »
Sur ce thème, le seul parti vraiment progressiste est le Parti de la démocratie des peuples (HDP, pro kurde), le seul à appliquer la parité hommes femmes dans ses rangs.
Son coprésident, Selahattin Demirtas, est un anti-macho qui reconnaît « repasser ses chemises lui-même » ainsi que « faire les courses et préparer les repas ». Marié à une institutrice, père de deux adolescentes, Selahattin Demirtas est aussi écrivain. Emprisonné depuis le 4 novembre 2016 à Edirne (à l’ouest de la Turquie, non loin de la frontière gréco-bulgare) il risque 142 ans de prison pour collusion présumée avec Parti des travailleurs du Kurdistan (le PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara.
C’est depuis sa cellule qu’il a écrit Seher (l’Aube, qui est aussi un prénom féminin), un recueil de nouvelles vendu en librairies depuis la mi septembre. Les lecteurs turcs se le sont arraché. Dipnot, la maison d’édition, a dû le rééditer plusieurs fois.
Permis de tuer les femmes
Seher raconte l’histoire d’une jeune fille issue d’une famille conservatrice qui se retrouve séduite par un jeune homme lequel trahit sa confiance, l’enlève et la viole.
En réaction, le père et les frères de la jeune femme, arguant de l’honneur perdu de la lignée, décident de la tuer, ainsi que le veut le Töre, le code de l’honneur ancestral. Dans bien des régions de Turquie, ce permis de tuer les femmes, qui auraient fauté ou auraient été violées, reste en vigueur.
« Mon message s’adresse aux hommes mais mon livre est dédié aux femmes. J’ai surtout voulu montrer la cruauté des hommes envers elles », a confié l’auteur dans une rare interview accordée le 27 septembre à  Evrensel, un quotidien de l’opposition.
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