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Europe 1, le 09/08/2017
DECRYPTAGE
Au-delà du cas du Français Loup Bureau, détenu depuis deux semaines, de plus en plus de journalistes étrangers sont arrêtés ou expulsés de Turquie. Une étape supplémentaire dans la répression du régime d’Erdogan.
Le président Erdogan au Parlement d’Ankara, le 25 juillet 2017 (SIPA)
Deux semaines que le journaliste indépendant français Loup Bureau est détenu en Turquie, les autorités l’accusant d’activités « terroristes » pour un reportage de 2013 sur les combattants kurdes syriens des YPG (« unités de protection du peuple »). Le reporter de 27 ans pourrait même être bientôt transféré vers une autre prison, à Van, près de la frontière avec l’Iran. Un choix dénoncé par son avocat, selon qui un tel transfert compliquerait les démarches pour sa défense. En France, la mobilisation pour sa libération s’organise : une pétition réclamant sa libération avait déjà recueilli mercredi matin plus de 16.000 signatures. Mais le régime du président Recep Tayyip Erdogan reste inflexible. En quatre mois, Loup Bureau est le troisième journaliste français emprisonné en Turquie, où la situation des reporters étrangers s’est aggravée. Voici pourquoi.
La répression turque s’est durcie
Depuis la tentative de putsch du 15 juillet 2016 qui avait failli le renverser, Erdogan a consolidé son pouvoir en Turquie en réprimant. « Nous sommes actuellement dans un contexte de répression généralisée », rappelle au JDD le spécialiste Jean-François Pérouse, installé depuis dix-sept ans à Istanbul et directeur de l’Institut français d’études anatoliennes. « Les enseignants, les défenseurs des droits de l’Homme, les intellectuels, les députés : l’ensemble des voix d’opposition, des personnes qui ne souscrivent pas au régime mis en place après le coup d’Etat, sont exposées. » Et parmi elles, la presse nationale. Actuellement, plus de 150 journalistes sont incarcérés, un nombre qui a quadruplé depuis 2015, et qui fait de la Turquie la « plus grande prison pour journalistes », selon les mots de Pierre Haski, président de RSF.
Mais Ankara n’est pas en reste avec la presse étrangère. Pour Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporter sans frontières, la situation des journalistes étrangers s’est « aggravée depuis la reprise des combats entre l’armée turque et les rebelles kurdes du PKK en 2015 » : « On a observé une augmentation exponentielle du nombre de correspondants étrangers expulsés, que ce soit des médias permanents ou des reporters de passage. On a enregistré au moins une cinquantaine de journalistes étrangers expulsés mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La plupart des journalistes expulsés ne le font pas savoir, en espérant pouvoir revenir en Turquie un jour. »
Pour ce qui est des Français, il y a eu avant Loup Bureau le cofondateur du site Les Jours, Olivier Bertrand, retenu en novembre 2016 et de nouveau interpellé et expulsé en avril 2017, ainsi que le photographe français Mathias Depardon, détenu un mois de mai à juin dernier car il travaillait sans carte de presse dans le sud-est à majorité kurde du pays. « Evidemment, pour l’instant, les journalistes étrangers restent dans une situation nettement plus enviable que leurs collègues turques », rappelle toutefois Johann Bihr.
« Une volonté politique de faire durer les détentions »
Dans une interview à  Télérama, Martin Pradel, avocat de Loup Bureau, fait ce constat : « Les arrestations de journalistes occidentaux deviennent malheureusement banales. Mais ce qui rend l’affaire Loup Bureau hors du commun, c’est qu’on le mette en examen pour des faits de participation à un mouvement terroriste armé. Ce qui était sous-jacent et déjà fréquent pour les journalistes turcs risque désormais de le devenir pour les journalistes étrangers. » Erdogan n’était déjà pas réputé pour être un grand défenseur de la liberté de la presse. En 2014, après l’interpellation d’un correspondant américain, il avait accusé les médias étrangers « d’agir comme des espions ». Mais Martin Pradel déplore le « cap franchi » par le gouvernement turc, qui associe désormais officiellement « journalisme et terrorisme » : « Pour les autorités turques, le simple fait de parler des Kurdes de Syrie devient une marque d’adhésion à leur combat. » Le chercheur Jean-François Pérouse dresse le même état des lieux : « Le niveau de tolérance est devenu très bas, surtout dans la région kurde. Les journalistes soupçonnés d’être sensibles à la cause kurde d’Irak, de Syrie et de Turquie, sont facilement mis en difficulté. »
Et le régime d’Erdogan s’est doté de l’arsenal adéquat. Le 17 juillet dernier, le Parlement a voté sur proposition du gouvernement l’extension de l’état d’urgence de trois mois, une mesure initialement promulguée le 20 juillet 2016 suite à la tentative de putsch. Cet état d’exception permet « de prolonger les gardes à vues et de retarder les dossiers dans un fonctionnement qui joue sur son opacité », rappelle Jean-François Pérouse. C’est actuellement le cas pour Loup Bureau, dont « rien n’est fait pour accélérer la procédure ». Et son projet de transfert semble attester de cette volonté de compliquer le dossier. « Il y a clairement une volonté politique de faire durer les détentions », résume Johann Bihr, de RSF. « Il y a deux ans, on était dans des procédures administratives, où l’on reprochait aux journalistes d’être dans une zone de combat sans autorisation spéciale ou sans carte de presse. Mais de plus en plus ces derniers mois, on a des poursuites pénales. »
Une forme de représailles vis-à -vis de l’Union Européenne
Cette situation en Turquie est également à regarder sur le reste de la scène internationale. Il y aurait d’abord une volonté de dissuasion de la part du régime d’Erdogan. « C’est un véritable message qui est lancé à tous les journalistes pour leur dire : ‘Ne venez pas, il n’y a rien à voir' », affirme l’avocat de Loup Bureau, Martin Pradel. Le chercheur Jean-François Pérouse rappelle également le contexte de détérioration des relations entre Ankara et l’Union européenne. « Face aux discours des autorités européennes qui critiquent la politique turque, il y a une forme de représailles de la part du gouvernement d’Erdogan. Il accuse l’Union européenne d’ingérence dans les affaires turques, notamment en soutenant l’opposition kurde », explique-t-il. Johann Bihr abonde : « Dans certains cas, le sort du journaliste étranger est instrumentalisé. » Le cas de Deniz Yücel, correspondant en Turquie du quotidien allemande Die Zeit, en est une illustration. Lui est incarcéré pour incitation à la haine et propagande terroriste depuis le 14 février. « Dans le cadre relation germano-turque, Erdogan a été jusqu’à plusieurs fois qualifier Deniz Yücel de terroriste, traître, et d’espion publiquement, alors qu’il n’a même pas encore été jugé », détaille le responsable de RSF.
La situation va-t-elle continuer de s’aggraver? Jean-François Pérouse préfère « attendre la stratégie électorale des législatives de novembre 2019, qui va fortement influencer le climat ». « Mais déjà au sein de la coalition conservatrice, des voix s’élèvent et disent ‘ça suffit’! Elles protestent contre la criminalisation systématique des courants politiques et des journalistes, un système qui n’est pas souhaitable pour l’image de la Turquie. » Reste à savoir si le président Erdogan se montrera sensible à ces remarques.
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