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Les Echos, le 11/04/2017
Adrien Lelièvre, Journaliste
ANALYSE
Une victoire du « oui » lors du référendum du 16 avril renforcerait considérablement les prérogatives du président turc. Mais le résultat s’annonce serré, car les électeurs pourraient faire payer à Erdogan la récente dégradation de la situation économique.
La Turquie retient son souffle. Après un règne de quatorze ans, au cours duquel il n’a pas perdu la moindre élection, le président Recep Tayyip Erdogan joue une partie de son destin politique en organisantun référendum constitutionnel lourd de menaces pour l’avenir du pays . L’enjeu est de taille : les 18 amendements constitutionnels au coeur du scrutin de dimanche prévoient de modifier en profondeur le régime politique turc .
En cas de victoire du « oui », le président nommerait et révoquerait à sa discrétion les membres du gouvernement. Il pourrait dissoudre le Parlement – ce qui impliquerait l’organisation de nouvelles élections – et aurait la possibilité de gouverner par décret en cas de crise. Quant au poste de Premier ministre, pierre angulaire de l’actuelle Constitution héritée du coup d’Etat militaire de 1980, il serait purement et simplement supprimé.
Dans le même temps, le système judiciaire, dont l’indépendance a été bafouée ces dernières années, serait placé sous la tutelle étroite de l’exécutif. Résultat : le locataire du palais d’Aksaray aurait un droit de regard inédit sur la composition du Conseil des juges et des procureurs (HSYK), qui gère la carrière des magistrats, et sur celle de la Cour constitutionnelle.
Dérive autoritaire
Ces changements entreraient en vigueur en 2019, ce qui permettrait à l’actuel président de se maintenir au pouvoir jusqu’en… 2029 ! Une longévité inédite depuis Mustafa Kemal Atatürk, le père fondateur de la Turquie contemporaine. Erdogan avance que cette révision constitutionnelle est nécessaire pour stabiliser le pays et éloigner le spectre des coalitions gouvernementales fragiles, qui ont freiné l’essor économique de la Turquie dans les années 1990. Il cite en exemple les modèles semi-présidentiel français ou présidentiel américain, oubliant de signaler que des contre-pouvoirs existent dans ces démocraties.
Ce vote intervient alors que le président est déjà accusé d’autoritarisme. Comme il semble loin le temps où « RTE » était loué pour avoir su marier islam politique, démocratie et économie de marché ! Depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, attribué par l’exécutif au prédicateur religieux Fethullah Gülen , le climat politique est lourd. L’état d’urgence n’a pas été levé. Et les purges qui ont suivi le putsch raté se poursuivent : quelque 47.000 personnes ont été arrêtées et 137.000 fonctionnaires limogés, selon le site Turkey Purge.
Pour mener campagne, Erdogan a disposé de moyens disproportionnés. Des affiches en faveur du « oui » (« Evet ») ont été placardées dans tout le pays. Les meetings gigantesques de ce tribun hors pair ont été retransmis en direct à la télévision. Et au moins 170 organes de presse d’opposition ont été fermés depuis juillet.
Outrances verbales
Malgré cela, le résultat du vote s’annonce serré, selon les instituts de sondage. De quoi donner des sueurs froides au président, qui a transformé ce scrutin en plébiscite autour de sa personne. Erdogan jouit certes d’une grande popularité en Turquie, surtout auprès des masses rurales anatoliennes. Mais il doit compter sur l’opposition du parti kémaliste CHP, deuxième force politique au Parlement, du parti pro-kurde HDP, dont les deux coprésidents Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ont été arrêtés en novembre, et d’une frange du parti ultranationaliste MHP. Même des sympathisants d’Erdogan s’interrogent sur la nécessité d’une présidentialisation du régime, alors que le parti au pouvoir (AKP) contrôle déjà toutes les institutions. Faut-il y voir un signe de fébrilité ? Erdogan a multiplié les outrances verbales dans la dernière ligne droite, au risque d’entraîner une rupture irréversible avec l’Union européenne. Après l’annulation de meetings en sa faveur aux Pays-Bas et en Allemagne, où vivent d’importantes minorités turques, il a dénoncé des « pratiques nazies ». L’objectif ? Se victimiser pour séduire l’électorat conservateur et nationaliste.
Au-delà de la question constitutionnelle, certains électeurs pourraient faire payer au président la dégradation de la situation économique. Après une série d’attentats meurtriers, la reprise de la guerre contre la rébellion kurde du PKK dans le sud-est du pays, le coup d’Etat manqué et une coûteuse intervention militaire en Syrie, le taux de croissance a atteint 2,9 % en 2016 contre 4 % en 2015.
Le PIB s’est même contracté de 1,8 % en rythme annuel lors du troisième trimestre. Une première depuis 2009. L’inflation (11,29 %) a atteint en mars son plus haut niveau depuis 2008. Le taux de chômage est élevé (12,7 % en décembre 2016, dernier chiffre disponible). Les banques sont sous pression et la monnaie turque a perdu près de 30 % de sa valeur face au dollar depuis juillet 2016, malgré les interventions de la banque centrale. A cause de l’instabilité chronique, les revenus du tourisme (presque 5 % du PIB) ont chuté de 30 % en 2016. Or, les succès électoraux répétés du président Erdogan s’expliquent en partie par le décollage économique de la Turquie.
Certes, la consommation des ménages, principal moteur de la croissance turque, reste robuste. Mais les investisseurs sont dans l’attente, et les purges réalisées dans les milieux économiques ces derniers mois ne sont pas de nature à les rassurer. Le référendum est en outre une source d’inquiétude sur les marchés financiers, a reconnu le vice-Premier ministre, Mehmet Simsek. Le problème, c’est que cette incertitude risque de durer, quelle que soit l’issue du référendum. Car si une victoire du « oui » ouvre la voie vers le pouvoir absolu pour Erdogan, avec les risques d’arbitraire que cela comporte, nul ne sait quelle serait la réaction de l’irascible sultan turc si les électeurs lui infligeaient un revers historique.
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