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L’Equipe, le 03/03/2017
Denis Fortune et Cyril Faure nous rapportent les images de leur dernier voyage en Turquie effectué en janvier 2017. Ils se sont rendus sur le Mont Erciyes Dagi, point culminant de l’Anatolie centrale et deuxième plus haut sommet turque situé à 3913 mètres.
Le récit de Denis Fortune sur ce voyage
« Cyril (Faure) et moi-même sommes repartis en Turquie fin janvier pour trois raisons : trouver de la poudre, assouvir notre soif d’aventures et skier le second plus haut sommet de Turquie, l’Erciyes Dagi, qui culmine à 3913 mètres.
Ce bustrip aurait pu s’appeler « Le petit voyage en bus des chats noirs ». Vous devinerez aisément que pour ce qui est de notre premier objectif, nous avons vite déchanté et compris que nos gros skis de 117mm au patin n’étaient pas les meilleurs outils car bien que la neige soit tombée en bien plus grande quantité que chez nous, un vent inhabituel (parole de local) avait tout ravagé. En revanche, pour ce qui est de l’aventure, nous avons été gâtés et rien ne nous aura été épargné.
(D.R)
Tout commence à Erzurum où nous devrons payer deux fois le forfait pour skier de la croutasse soufflée. En effet, en Turquie, ce sont souvent les hôtels qui sont propriétaires des remontées. Or, à Palandoken, il y a plusieurs hôtels et le bas et le haut du domaine n’appartiennent pas au même. A 11€ (45 livres turques) environ le forfait, ce n’est pas grave, mais vu l’état de la neige, nous décidons de partir pour Sarikamis le lendemain après nous être consolés autour de l’absinthe ukrainienne de notre hôte du jour.
Sarikamis, est une petite station au milieu des bois dans la province de Kars et nous y avons effectivement trouvé de la poudre. L’avantage est que les locaux ne s’écartent pas à plus de 10m des pistes. Il suffit donc de s’enfoncer un peu plus pour faire sa trace et se gaver. Entre la météo, les locaux super chaleureux qui nous ont rincés au Raki (pastis turc), et la bonne neige, ça aurait pu être une journée magnifique, si après avoir déchargé les images et formaté les cartes SD, le disque dur ne nous avait pas lâchés.
Sur le plus haut sommet de Turquie (D.R)
Sarikamis n’étant pas très grande, nous décidons au point où nous en sommes de nous enfoncer plus vers l’Est vers Goderdzi… En Géorgie. Les contacts locaux de Cyril nous parlent de poudreuse froide et légère mais surtout sans vent. C’est donc reparti pour 10h de bus jusqu’à Hopa, la ville frontière au bord de la mer Noire. Tout se déroulait bien, voir un peu trop bien, jusqu’à ce que l’officier des douanes (une sorte de femme fatale avec AK47) refuse mon passeport (qui avait pris l’humidité lors d’un précédent trip) et me refuse l’entrée sur son sol manu militari (au sens propre).
Nous voilà donc de retour en Turquie avec plus qu’une option : l’Erciyes Dagi (3913m), un volcan qui domine la plaine de la Cappadoce et peut se targuer d’être l’un des plus hauts (le 2eme ou le 3eme ça dépend des jours) sommet de Turquie. En y arrivant le premier jour, la station d’Erciyes paraît elle aussi ravagée par le vent. Mais au final, le sommet, lui, est abrité. Le lendemain, après avoir dû négocier avec les pisteurs, nous sommes parvenus à le gravir et le skier dans de très bonnes conditions surtout au regard du reste du trip. Pour rester dans l’ambiance, Cyril trouvera le moyen de s’ouvrir la main. Les hôpitaux turcs n’ont rien à envier aux nôtres, bien au contraire : urgences, prise en charge, radios, points de sutures : moins de 1h30 !
Partir en bus fut une super expérience car cela nous a permis de vraiment découvrir la Turquie. Sur ce trip, cela représente trois nuits dans le bus, 4000km, plus de 60 heures… Pour un total de 100€ environ.
Avec du recul, on se rend compte de la chance que nous avons eu d’avoir pu à chaque galère trouver des gens accueillants qui ont tout fait pour nous aider et en restant positifs. On a réussi à finir sur une note positive… Ah bah, non de retour à Istanbul, on s’est fait escroquer comme des bleus.
Hayat cok güzel / La vie est belle. »
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