Manuel Valls fait volte-face sur la Turquie

Alors que nous arrivons à la date butoir sur l’application de l’accord entre l’Europe et Turquie et que cette dernière a tenu ses engagements, la France par l’intermédiaire de son premier ministre annonce son refus de la Turquie dans l’Europe.

Valls présente sa décision pour sortir de l’hypocrisie, sauf que c’est bien plus abject car c’est la démonstration d’avoir menti et trahi le peuple turc.

En effet, l’Europe avait ouvert les négociations avec la Turquie qui se sont matérialisées par l’ouverture de nombreux chapitres mis en application.

Une fois que l’on arrive dans la dernière ligne droite, on lui ferme la porte, c’est comme accepter un sprinter du 100 m aux jeux olympiques et à 10 mètres de l’arrivée, l’empêcher de franchir la ligne, ce n’est pas moral et élaguant mais insultant.

En qualité d’élu français j’ai honte de mon pays, le respect de la parole donnée est important et revenir dessus décrédibilise la parole de la France, pour ce gouvernement cela fait la deuxième fois, la première étant le refus de livrer les deux navires à la Russie à cause du conflit sur la Crimée mais on les a vendus au dictateur Al-Sissi qui a mis un président et ses soutiens en prison. C’est une moralité schizophrène et ambivalente.

La Turquie doit accepter et en tirer les conclusions sur les mensonges et le rejet de l’Europe, l’adhésion d’un pays dans l’Union Européenne est conditionnée à une décision à l’unanimité des pays.

En France, c’est par référendum concernant la Turquie, de l’extrême gauche à l’extrême droite, aucun parti ou candidat à la présidence de la République ne souhaite la Turquie dans l’Europe, les médias font depuis des années un matraquage anti-Turquie par des mensonges, caricatures, je ne vois pas comment les Français pourraient aller voter contre leur décision puisqu’ils ont été conditionnés et ont peur des musulmans.

En revanche, l’accord sur la levée des visas pour les Turcs n’ont rien à voir avec l’adhésion à l’Union européenne puisque de nombreux pays du continent américain ont la libre circulation.

La Turquie est en position de force face à la volte-face de l’Europe c’est pourquoi elle doit profiter de négocier ce qui a de bon dans l’Europe et leur laisser le mauvais, par exemple sur le libre-échange, l’union douanière, la libre circulation pour permettre aux entreprises de s’installer et commercer voir répondre à des appels d’offres…..

La montée du racisme en Europe n’est pas étrangère aux réactions contre la Turquie, si elle avait été encore byzantine c’est à dire chrétienne, elle serait membre de l’Europe depuis longtemps car ce n’est pas une question de géographie puisque l’administration chypriote grecque, située au sud de la Turquie, est plus proche du Liban que de l’Europe.

Mourad Ghazli
Conseiller municipale de la ville de Thiais 

♦