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Le Monde, le 02/11/2015
Par Allan Kaval (Diyarbakir, envoyé spécial)
En provenance des bureaux de vote répartis dans les différents quartiers de la ville, la nouvelle s’était répandue de proche en proche depuis la fin de l’après-midi : le Parti démocratique des peuples (HDP), lié au mouvement kurde, n’obtiendrait pas aux élections anticipées qui se sont tenues dimanche 1er novembre un résultat équivalent à celui enregistré en juin. La foule clairsemée qui s’était rassemblée en fin de journée dans les environs de son siège de Diyarbakir, la capitale culturelle et le centre politique des Kurdes de Turquie, a suivi dans la confusion l’annonce progressive des résultats électoraux.
Le rassemblement, qui avait débuté sans enthousiasme dans le bruit des tambours, des pétards et des feux d’artifice, s’est achevé dans la fumée des gaz lacrymogènes et les jets des canons à eau de la police antiémeute. Saluant habituellement les victoires électorales, les coups de feu et rafales d’armes automatiques tirés en l’air par certains résonnaient comme l’expression d’une frustration grandissante à mesure que se confirmait l’échec relatif du parti kurde. Tandis que les premiers mouvements de foule éloignaient les familles, plusieurs dizaines de jeunes militants plus radicaux se sont lancés dans une brève confrontation avec la police qui n’a guère eu d’écho ailleurs en ville.
« Je n’ai plus d’espoir, je ne fais confiance ni à l’Etat ni au PKK », explique Huseyin, un habitant de Diyarbakir
Au soir du 1er novembre, Diyarbakir est entrée avec le reste des régions à majorité kurde du pays dans une nouvelle phase d’incertitude…. Au soir du 1er novembre, Diyarbakir est entrée avec le reste des régions à majorité kurde du pays dans une nouvelle phase d’incertitude. Si le Parti démocratique des peuples est parvenu, avec une marge de 0,7 point, à franchir le seuil de 10 % des suffrages exprimés qui conditionne la représentation au Parlement d’Ankara, il accuse un net recul par rapport à la percée historique enregistrée lors des élections législatives du 7 juin. Le HDP avait alors obtenu un score de 13 %, permettant pour la première fois à un parti prokurde d’entrer en tant que tel au Parlement.
 » Etat de choc  »
A Diyarbakir, où le résultat du HDP est passé de 79,1 % en juin à 72,7 % et où le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) a remporté deux sièges, comme dans la plupart des provinces kurdes, le Parti démocratique des peuples a reculé dans ses propres bastions face à une reconquête, par l’AKP, des votes conservateurs kurdes.
Ce revers, que les dernières enquêtes d’opinion n’avaient pas laissé présager, intervient alors que la reprise, cet été, des affrontements entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la branche armée du mouvement kurde, et les forces de sécurité -turques a plongé le sud-est du pays dans un climat de violence que beaucoup craignent de voir s’aggraver.
A Sur, quartier populaire du -centre historique de Diyarbakir où les murs criblés de balles portent encore la trace des combats qui y ont opposé, du 10 au 12 octobre, des militants issus de la jeunesse locale et des milices urbaines du PKK aux forces de sécurité, la journée électorale de dimanche s’est déroulée dans une atmosphère particulièrement tendue. Le déploiement des forces spéciales de la police dans et à proximité de certains bureaux de vote, qualifié de mesure d’intimidation de la part des responsables du HDP, a été mal perçu par une partie de la population.  » J’ai le sentiment de vivre sous occupation étrangère, avait alors confié un électeur. C’est la police de l’AKP qui vient nous -intimider.  »
Si certains électeurs s’en sont- -accommodés, leur présence à Sur a pu accentuer le climat de tension également palpable dans d’autres quartiers populaires de la ville où des irrégularités et des pressions exercées sur les assesseurs affiliés à l’AKP par des représentants du mouvement kurde ont été rapportées. Après trois mois marqués par les scènes de guerre et la mort brutale de civils imputées aux forces de sécurité dans plusieurs villes kurdes lors des affrontements armés qui les ont opposés aux militants du PKK, l’issue du vote apparaissait à beaucoup comme secondaire au regard de la crainte communément partagée d’une intensifi-cation du conflit, une fois le -scrutin passé.
Pour les électeurs du HDP, la -déception le disputait cependant à l’incrédulité à l’annonce des résultats.  » Jamais je n’aurais pu imaginer un tel recul, je suis en état de choc « , admet Ali, retraité, venu suivre les résultats au siège du parti prokurde. Si les candidats et les responsables du HDP à Diyarbakir se refusent pour l’instant à toute déclaration sur les résultats, Nazmi Gür, parlementaire HDP et cadre dirigeant du parti, joint par téléphone à Ankara, explique le recul de sa formation politique par l’état de violence qui s’est imposé en Turquie depuis le scrutin de juin et n’exclut pas une nouvelle escalade du conflit :  » La stratégie radicale du gouvernement a payé, l’AKP a déclaré la guerre après les élections du 7 juin et a affecté ainsi le comportement de l’électorat. A présent, il y a un risque que le président Recep Tayyip Erdogan estime pouvoir utiliser sa majorité pour faire ce qu’il veut. L’objectif de l’AKP est de détruire totalement le mouvement kurde.  »
 » Il n’y a plus de question kurde  »
Pour les électeurs et militants kurdes de l’AKP à Diyarbakir, le recul du HDP sanctionnera à l’avenir son illégitimité en tant qu’interlocuteur du gouvernement :  » Si le gouvernement doit prendre des mesures envers les Kurdes, ce sera de manière unilatérale, nous n’avons plus besoin du HDP « , déclare, après l’annonce des résultats, Mehmet Ihsan Aytekin, cadre de la section locale du parti majoritaire à Diyarbakir.
 » A partir de ce soir, il n’y a plus de question kurde en Turquie « , ajoute le responsable. Bien que les résultats obtenus par le HDP à l’échelle nationale lui garantissent d’être représenté au Parlement, les militants les plus radicaux estiment que le recul électoral du mouvement kurde, attribué à la  » terreur  » exercée par le pouvoir turc, doit se traduire par une rupture avec les institutions. C’est cependant la crainte d’un avenir incertain et la perspective d’une paix plus menacée que jamais qui domine.
 » Je faisais confiance à l’AKP pour instaurer la paix au Kurdistan de Turquie « , se remémore Huseyin.  » La politique d’Erdogan envers les Kurdes syriens m’a fait changer d’avis. Aujourd’hui, je n’ai plus -d’espoir, je ne fais confiance ni à l’Etat ni au PKK. Nous voulons simplement vivre en paix, mais je crains que nous nous retrouvions encore coincés entre les deux camps « , regrette-t-il tandis que, de la fenêtre du salon où s’est -réunie sa famille pour suivre la soirée électorale à la télévision, parvient le fracas des échauffourées entre jeunes militants kurdes et policiers.
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