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RTBF (Belgique), le 01/09/2024
Par Esmeralda Labye
C’est l’un des fondements de la République de Turquie. Il est inscrit dans la Constitution.
Article 2 : « La République de Turquie est un État de droit démocratique, laïque et social, respectueuse des Droits de l’Homme. »
Et dans son article 4 : « Aucune proposition d’amendement constitutionnel visant ce principe ne peut être formulée. »
Voilà les faits. Mais dans la réalité, les choses sont différentes et la nouvelle rentrée scolaire, celle du 3 septembre 2024, le prouve.
À partir de cette date, les écoles devront être bâties sur un modèle à trois piliers : les vertus, les valeurs et l’action.
Objectif : former des générations morales, vertueuses ayant pour idéal de faire le bien et d’être utile à la nation. « En pratique, de l’école maternelle à la fin du secondaire », explique Anne Andlauer, correspondante RTBF sur place, « chaque cours, dans chaque classe est censé promouvoir un certain nombre de valeurs présentées comme nationales. Les cours d’histoire par exemple, seront conçus pour encourager l’honnêteté et le patriotisme. Les cours de géographies devront défendre le patriotisme, le respect et le sens des responsabilités ».
Les cours devront aussi être organisés en fonction des heures de prière du vendredi. Les références à l’islam seront les bienvenues, la théorie de l’évolution, reléguée au rang de théorie non prouvée.
Interrogée par nos collègues de la RTS, Yasemin, une enseignante primaire depuis plus de 20 ans explique : « Chaque année, les programmes s’éloignent de plus en plus de la laïcité. Je ne suis absolument pas contre la religion, mais qu’elle imprègne de plus en plus notre enseignement au détriment de la science et de la laïcité, c’est inacceptable ».
Parmi les plus inquiets, l’initiative pour la réforme de l’éducation, un think-thank (groupe de réflexion) de référence dans le pays qui parle d’un risque d’endoctrinement.
Kayihan Kesbich qui en fait partie ne mâche pas ses mots : « Quand vous posez comme principe que la Turquie a une culture nationale, et que les « valeurs » et la « moralité » de cette culture doivent être transmises aux enfants sans la moindre possibilité de remise en cause, vous défendez une « culture nationale » non pas pluraliste, mais monolithique et centralisée. C’est l’un des points que nous trouvons problématiques… Car utiliser l’école pour promouvoir cette « culture nationale » unique, c’est créer un environnement dans lequel les enfants ne voient pas et ne comprennent pas la pluralité, les différences. Cela peut être une menace pour la liberté d’opinion, de religion ou de croyance, en même temps qu’une menace pour la laïcité ».
Seule victoire pour les partisans de la laïcité, le ministre de l’Éducation Yusuf Tekin n’est pas parvenu à imposer la séparation filles garçons dans les classes.
Des Imams en classe
La réforme ne s’arrête pas là. Désormais, les imams seront des « références » en classe. Il s’agit en fait de créer des « clubs de valeurs » via des prédicateurs et des imams, ayant statut de fonctionnaires en Turquie. Ces religieux joueront le rôle de conseiller spirituel, ils pourront aller avec une classe visiter une mosquée pour écouter des prêches. « Les prédicateurs vont entrer directement dans les écoles » explique Anne Andlauer, « et cela, c’est complètement nouveau dans un pays ou la laïcité est toujours un principe constitutionnel ! »
Levée de boucliers chez les enseignants, les parents d’élèves et les syndicats. Plusieurs manifestations ont eu lieu et ont encore lieu régulièrement. Mais leur voix est peu entendue, le pouvoir ayant de toute façon fait passer ses réformes.
Pour certains, le président Erdogan, au pouvoir depuis 2002, veut abolir l’école laïque. Une école, rappelons-le encore une fois, laïque et créée il y a 100 ans par Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la République de Turquie.
Ce qui fait dire à cet enseignant à la retraite dans les colonnes de la RTS : « Les jeunes d’aujourd’hui n’apprennent plus les principes d’Ataturk. Il a même quasiment disparu des programmes scolaires. Si vous mettez des théologiens dans les écoles qui devraient être réservées aux enseignants, cela fait courir un risque grave à l’avenir de ce pays ».
Cayan Calik est membre du syndicat enseignant de gauche Egitim-Sen. Pour lui, l’objectif du président Erdogan est politique. « Le pouvoir, qui a considérablement appauvri la population, appelle ouvertement les citoyens à se contenter de ce qu’ils ont et même à se montrer reconnaissants du peu qu’ils ont. Et dans le même temps réduire au silence ceux qui défendent l’éducation laïque ».
Avant Erdogan…
Au pouvoir depuis 2002, Recep Tayeb Erdogan a modelé le pays à sa guise. Aujourd’hui, islamisme et nationalisme font bon ménage. Mais que ceux qui croient que le retour du religieux est entièrement dû au maître d’Ankara se détrompent. Comme l’explique Anne Andlauer : « Le président actuel s’est appuyé sur un socle existant à savoir l’héritage du coup d’tat militaire de 1980. Ce sont les généraux à l’origine de ce coup d’État qui ont épousé et imposé ce qu’on appelle la synthèse turco islamique, une sorte de nationalisme religieux qui associe l’islam à la nation turque. Et ces militaires, au nom de la défense de l’état laïc, ont tenté de propager dans les salles de classe. Ces ont eux qui ont imposé en 1982, des cours obligatoires de culture religieuse. Ils n’ont pas du tout vocation à étudier l’histoire, la philosophie des différents courants religieux mais se résument à un enseignement de l’islam sunnite, largement majoritaire en Turquie. Donc, il y avait déjà avant l’arrivée d’Erdogan, une volonté d’utiliser l’école à des fins idéologiques mais c’est clair que Recep Taieb Erdogan a porté le dossier à un niveau jamais atteint ».
La multiplication des Imam Hatip
À la base, ce sont des établissements chargés de former des prédicateurs et des imams. A l’arrivée, sous l’impulsion du pouvoir islamo-conservateur, ils deviennent des écoles « tout court ». Désormais, les lycées imam Hatip constituent un système d’écoles parallèles dans lequel de nombreux cours traditionnels sont remplacés par des cours de religion islamique.
En 1975, il y avait 100 lycées. Lors de l’arrivée de l’AKP au pouvoir en 2002, 64.534 lycéens fréquentaient ces établissements. Ils sont aujourd’hui 450.969.
TURKEY-ISLAM-EDUCATION © Belga image
Haro sur les lycées français
La rentrée scolaire 2024-2025 s’accompagne d’une autre nouveauté. Les autorités interdisent désormais l’inscription d’élèves de nationalité turque dans les écoles françaises d’Istanbul et Ankara. Une décision à mettre en relation avec le refus de la France d’autoriser des écoles turques sur son territoire. Ankara estime que le principe de réciprocité doit être appliqué.
Récemment interrogé par le journal Haberturk, le ministre Tekin déclarait : « Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi ».
Le contentieux n‘est pas neuf. En 2012, le Ministère de l’Education nationale souhaitait que ces écoles soient affiliées au ministère turc de l’éducation et plus à l’ambassade de France.
Ces écoles, comme toutes celles dans le monde, sont considérées comme des établissements à but non lucratif et soumis à la législation française.
Le 13 juillet dernier lors d’une conférence de presse, Yusuf Tekin dénonçait l’arrogance de la France estimant : « Nous ne sommes pas comme les pays que vous avez colonisés. Nous sommes un Etat souverain. Ils ne nous prennent toujours pas en considération. Si vous voulez dispenser un enseignement ici, vous agirez selon nos conditions ».
Les élèves déjà scolarisés dans les écoles et lycées français pourront y poursuivre leur scolarité, mais à terme, l’interdiction d’admission d’élèves turcs réduira fortement leur nombre et mettra donc l’avenir de ces écoles en péril.
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