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Le Figaro, le 19/07/2023
Par Delphine Minoui, Correspondante à Istanbul
Le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, en Turquie, le samedi 3 juin 2023. UPI/UPI/ABACA
DÉCRYPTAGE – Le président Erdogan en est conscient: l’Europe a besoin de la Turquie, que ce soit pour tenter de sauver l’accord céréalier permettant l’exportation du blé ukrainien via la mer Noire, ou encore pour la question migratoire.
Encore un nouveau coup de poker d’Erdogan? En conditionnant, lors du sommet de l’Alliance atlantique à Vilnius, l’entrée de la Suède dans l’Otan à la réouverture des négociations sur l’adhésion de son pays à l’Union européenne, le président turc a une fois de plus imposé son tempo. «Les deux sujets n’ont rien à voir entre deux. Mais en les reliant à la dernière minute, le chef de l’État turc est parvenu à imposer son agenda, au point que Louis Michel, le président du Conseil européen, s’est retrouvé à participer à des réunions qui n’étaient pas prévues et à faire des déclarations dans le sens d’une redynamisation des relations», observe Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie. À Bruxelles, comme à Ankara, on parle déjà d’une reprise des discussions autour de la modernisation de l’Union douanière et d’une amélioration du régime des visas, même si, précise le géopolitologue, personne ne se fait d’illusion sur une réactivation des pourparlers d’intégration de l’UE par la Turquie».
Le sujet, particulièrement épineux, connaît des hauts et des bas depuis plus de deux décennies. Tout commence en 1987, lorsque la Turquie dépose sa candidature à la Communauté économique européenne, avant de nouer un accord d’union douanière avec les Européens en 1995, et de démarrer des négociations d’adhésion en 2005. À Ankara, une série de réformes sont alors enclenchées pour mener à bien ce processus. Très vite, pourtant, les discussions s’enlisent, sur fond de désaccord et de malentendus.
En évoquant, dès 2007, un simple «partenariat privilégié» avec Ankara, les dirigeants français et allemands Nicolas Sarkozyet Angela Merkel auraient, selon les observateurs, entamé la confiance des Turcs. Mais du point de vue européen, la non-résolution de la question chypriote, les atteintes à la liberté d’expression et la régression en matière de droits humains, notamment depuis le putsch raté de 2016, ont contribué chaque jour un peu plus à éloigner la Turquie des valeurs démocratiques promues dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. «Les négociations d’adhésion sont au point mort», avait tranché le Conseil de l’Union européenne en 2018. «La vérité est là : Erdogan n’a pas l’intention d’adhérer à l’UE. Et la question de la démocratisation ne le taraude guère», estime le journaliste turc Mehmet Yilmaz, dans une chronique parue le 12 juillet sur le site d’information indépendant T24.
Un redoutable calculateur
L’homme fort du pays n’en demeure pas moins un redoutable calculateur. «Erdogan est un cavalier infatigable. Ressortir la question européenne en pleine négociation avec l’Otan, c’est une façon de dire: je me prépare déjà à la prochaine bataille. C’est ainsi qu’il opère. Il ne descend jamais de cheval. C’est ce qui le fait tenir. Il a besoin de batailles, de défis, de menaces et de tensions pour pouvoir gagner», observe Bayram Balci, chercheur au Ceri-Sciences Po Paris, et ancien directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Une façon, aussi, d’imbriquer différents dossiers à son avantage, et de faire monter les enchères au moment opportun. «L’adhésion de la Suède, qu’il a finalement acceptée contre d’importantes concessions de Stockholm, reste désormais conditionnée au vote du Parlement, en octobre prochain. Ce qui lui permet indirectement de mettre la pression sur l’Europe et d’inviter les Européens à faire des gestes de bonne volonté à l’égard d’Ankara», poursuit-il.
La vérité est là : Erdogan n’a pas l’intention d’adhérer à l’UE. Et la question de la démocratisation ne le taraude guère
Le journaliste turc Mehmet Yilmaz, sur le site d’information T24
Le président Erdogan en est conscient: l’Europe a besoin de la Turquie, que ce soit pour tenter de sauver l’accord céréalier permettant l’exportation du blé ukrainien via la mer Noire, ou encore pour la question migratoire. En 2016, un «deal» fut scellé, afin de «retenir» les réfugiés, notamment syriens, sur le territoire turc, moyennant une enveloppe financière. Coutumier des volte-face, le «reis» d’Ankara n’a eu aucun scrupule à jouer ces dernières années au maître-chanteur, en menaçant à plusieurs reprises d’ouvrir le «robinet à réfugiés» à chaque regain de tension avec ses interlocuteurs européens. Sans compter les enjeux énergétiques européens: depuis la fin des livraisons d’hydrocarbures russes, l’Union européenne se doit de diversifier ses sources d’approvisionnement et la Turquie, qui se positionne comme un hub, pourrait jouer un rôle important. «En ressortant la question de l’adhésion au moment où l’on ne s’y attendait pas, Erdogan continue à faire parler de lui et à poser les conditions du débat», estime Bayram Balci.
En interne, la manœuvre constitue également un gain politique pour le «reis», réélu pour cinq ans en mai dernier avec 52 % des voix, mais déjà d’attaque pour les municipales de mars 2024. «Il a confiance en son pouvoir de propagande et il sait qu’en l’utilisant il pourra convaincre le public qu’il a obtenu beaucoup en échange de l’acceptation de l’adhésion de la Suède», écrit Mehmet Yilmaz, en faisant état des éloges relayés par la presse gouvernementale, unanime sur cette «victoire diplomatique».
Mais la Turquie, elle aussi, a besoin de l’Europe. Si Ankara continue de flirter avec Moscou, les autorités turques ont récemment prouvé qu’elles étaient capables de concessions envers l’Ukraine et l’Europe: le retour à Kiev de cinq membres du régiment Azov, capturés par les forces russes et libérées dans le cadre d’un échange de prisonniers, au terme d’une visite du président Volodymyr Zelensky en Turquie – suivi d’un soutien ouvert à l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan – en est la preuve la plus récente. La conscience de l’affaiblissement de Vladimir Poutine, après la mutinerie avortée de Wagner, pourrait en être l’explication. «Pour Erdogan, il y a un avant et un après-Prigojine. La Russie n’est pas un avenir possible. La Turquie n’a pas intérêt à rompre avec l’Europe. Même si l’adhésion n’est plus une option, le maintien d’une relation solide est dans son intérêt», estime Bayram Balci.
Même si la Turquie s’est tournée vers d’autres pays, elle a besoin de se rabibocher avec l’Europe pour relancer les échanges commerciaux et attirer les investissements directs
Didier Billion, de l’Iris
Dans cette nouvelle main tendue à l’Europe, le facteur économique joue un rôle primordial. Confrontée à une inflation record et à une chute de sa monnaie, la Turquie ne peut faire abstraction de ses partenaires européens. «Même si la Turquie s’est tournée vers d’autres pays, notamment dans le Golfe, elle a besoin de se rabibocher avec l’Europe pour relancer les échanges commerciaux et attirer les investissements directs, en chute accélérée depuis le putsch avorté de 2016», évoque Didier Billion, de l’Iris. Pour ceci, précise-t-il, il est indispensable de recréer un climat de confiance: «Les investisseurs français et européens sont évidemment très intéressés par le marché turc, mais ils n’ont pas les coudées franches, ils ont peur. Et ils attendent des signaux positifs.»
La composition du nouveau gouvernement turc est à lire dans ce sens. Le changement de certains visages pourrait, disent les plus optimistes, marquer un vrai tournant. L’ex-chef des renseignements, Hakan Fidan, aujourd’hui chargé du portefeuille des Affaires étrangères, est au fait des dossiers les plus pointus du pays. Quant à la nomination de Mehmet Simsek, connu pour son penchant pour une politique monétaire orthodoxe, au poste de ministre des Finances, elle indique une volonté de rassurer les investisseurs internationaux. «En constituant son nouveau gouvernement, Erdogan a démenti ce qu’on lui reprochait: privilégier la loyauté au détriment de l’efficacité. Là , il a prouvé le contraire en s’entourant d’une équipe de technocrates compétents. C’est un message fort envoyé à l’Occident, un gage d’ouverture à la communauté internationale, avec une équipe ouverte, professionnelle, ni idéologue ni islamiste, comme certains auraient pu le craindre», relève Bayram Balci.
En constituant son nouveau gouvernement, Erdogan a envoyé un gage d’ouverture à la communauté internationale, avec une équipe ouverte, professionnelle, ni idéologue ni islamiste
Bayram Balci, chercheur au CERI-Sciences Po Paris
Le choix de la nouvelle gouverneur de la Banque centrale s’inscrit dans cette même tendance: dès sa première réunion de politique monétaire, fin juin, Hafize Gaye Erkan a élevé le taux directeur en abandonnant pour la première fois depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues par le président turc. Pour autant, ce changement de cap ne traduit pas un bouleversement radical. «La tâche ne sera pas facile, dans la mesure où un retour comparable à des politiques orthodoxes fin 2020 avait duré moins de cinq mois. Le fait qu’Erdogan soutienne actuellement une approche plus conventionnelle ne signifie pas nécessairement qu’il renoncera totalement à ses convictions s’agissant des taux d’intérêt», observe l’économiste Selva Demiralp, présidente de Yapi Kredi Economic Research à l’Université Koç.
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