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En Turquie, l’offensive contre l’avortement des islamo-conservateurs

Le Figaro, le 21/02/2019

 

Par Delphine Minoui 
Correspondante à Istanbul

ENQUÊTE – Nouveau signe de la régression des droits des femmes dans la Turquie d’Erdogan, la pratique de l’avortement – pourtant légal – a quasiment disparu dans les hôpitaux publics. Le phénomène, révélateur de la politique nataliste du président islamo-conservateur, inquiète les associations féministes.

 


Des femmes manifestent, en 2012, dans les rues d’Ankara contre le projet de loi de l’AKP, visant à réduire le délai légal de l’avortement de 10 à 6 ou 4 semaines de grossesse. – Crédits photo : ADEM ALTAN/AFP
 

 

Elle aurait préféré se tromper d’adresse. «C’était une modeste villa de trois étages dans un quartier excentré d’Istanbul. La porte s’est ouverte sur un nuage de fumée. Cigarette à la bouche, le gynécologue m’a invité à le suivre. On est entré dans une salle de bains infecte, maculée de taches de sang. Il m’a dit: c’est ici que je vais te faire avorter», grimace Sümbül (un nom d’emprunt). C’était un matin stambouliote d’hiver et de galère. Sous le choc, la jeune femme turque de 28 ans a d’abord songé à crier – un cri de colère qui gonflait depuis six semaines dans son ventre, à la même allure que cet indésirable embryon dont elle était porteuse.

«On avait fait les imprudents avec un gars que je venais de rencontrer, et j’étais tombé enceinte. Une nuit d’inattention, comme ça peut arriver, qu’on voulait gommer au plus vite avec une IVG. En voyant cette pièce miteuse qui faisait office de clinique clandestine, j’ai voulu hurler: quel crime ai-je commis pour être ainsi traitée?», raconte-t-elle, les yeux écarquillés, à la terrasse d’un resto-minute du quartier Kadiköy. Mais ce matin-là, le cri n’est pas venu. Dans un silence de consternation, Sümbül a rassemblé ses affaires à la va-vite, puis elle est partie en claquant la porte avec une seule idée en tête: trouver le bon cabinet médical prêt à réaliser cet acte – pourtant reconnu par la loi – que la plupart des hôpitaux turcs refusent aujourd’hui d’exercer. «Tu imagines, c’est mon droit, et je ne peux même pas en disposer! Ça en dit long sur ce que les femmes subissent aujourd’hui en Turquie», enrage-t-elle.

 

«Tout est parti d’un discours prononcé par Erdogan en 2012.
Alors premier ministre, il avait qualifié l’avortement de “crime”»
Marie Lou O’Neil, directrice du centre d’études sur les femmes de l’université Kadir Has, à Istanbul

 

Comble de l’absurde: en Turquie, l’IVG est légale depuis 1983. C’est, avec la Tunisie, le seul pays du monde musulman à autoriser les avortements volontaires, sur simple demande de la mère, autres que motivés par des raisons médicales. Mais la dérive autoritaire et conservatrice du président islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan encourage de plus en plus de médecins à rechigner à pratiquer cette intervention. «Tout est parti d’un discours prononcé par Erdogan en 2012. Alors premier ministre, il avait qualifié l’avortement de “crime”. Dans la foulée, des députés de l’AKP (Parti de la justice et du développement) avaient annoncé un projet de loi réduisant de 10 à 6 ou 4 semaines de grossesse la période pendant laquelle l’avortement reste légal», rappelle Marie Lou O’Neil, directrice du centre d’études sur les femmes de l’université Kadir Has, basée à Istanbul. À l’époque, la réforme controversée fut annulée sous la pression des associations féministes. Mais le mal était déjà fait. «De nombreux praticiens ont fait leur le discours d’Erdogan et n’ont désormais aucun scrupule à s’octroyer le pouvoir de dire non à l’avortement», déplore la chercheuse.

Une enquête publiée en 2016 par Kadir Has révèle ainsi que, sur 431 hôpitaux publics disposant d’un département d’obstétrique et de gynécologie, seuls 7,8 % pratiquent l’avortement sans restriction. Dans ce rapport, intitulé «Légal mais pas nécessairement disponible: l’avortement dans les hôpitaux publics turcs», on apprend également qu’aucune des régions les plus conservatrices, comme celle de la mer Noire, ne pratique l’IVG, sauf pour motif médical. Les différents établissements étatiques contactés séparément confirment sans rougir cette dérive. «C’est dangereux pour la santé», martèle la standardiste d’un hôpital de Rize. «Pas d’avortement volontaire chez nous. C’est interdit!», avance l’hôpital Bayrampasa, un quartier traditionnel d’Istanbul. Dans l’ex-Constantinople, seul un établissement, Kanuni Sultan Süleyman, a répondu qu’il pratiquait l’avortement sur demande. Au bout du fil, l’assistante tient néanmoins à rappeler la condition – ne pas être enceinte de plus de 10 semaines – stipulée par la loi.

 

Des femmes «incomplètes»

«Le déni du droit à l’avortement est particulièrement inquiétant», s’insurge Gülsün Kanat, de la fondation Mor Cati, spécialisée dans la défense des droits des femmes. «C’est une violation de la loi et c’est une nouvelle forme de contrôle exercé sur les femmes. Officiellement, les hôpitaux sont tenus de proposer l’avortement sur demande de la mère. J’y vois une menace supplémentaire contre la gent féminine à l’heure où nos conditions de vie ne cessent de se dégrader», poursuit-elle, en évoquant toutes ces récentes tentatives de retour en arrière (comme ce récent projet de loi voulant annuler, sous certaines conditions, la condamnation d’un violeur s’il épouse sa victime) dans un pays déjà pétri de traditions patriarcales et religieuses. Au pouvoir depuis 2004, l’AKP d’Erdogan a fait de la question féminine une obsession: partant du postulat selon lequel «les familles fortes mènent aux nations fortes», le président turc ne cesse de recommander à ses concitoyennes d’avoir «au moins trois enfants». Il a même qualifié d’«incomplètes» celles qui n’en ont aucun.

 

«C’est comme si on disait aux femmes issues de milieux modestes et populaires, qui font partie de la base électorale de l’AKP : “vous n’avez d’autre choix que de faire des enfants”.
En fait, c’est un peu comme si on les forçait à tomber enceintes»
Dr Recep Koc, membre de l’ordre des médecins d’Istanbul

 

Cette politique nataliste a également des effets pervers sur l’accès des femmes à la contraception. «Par le passé, on trouvait des centres de planning familial dans les hôpitaux publics. Depuis 2011, la plupart d’entre eux ont fermé et les médecins de famille de chaque quartier ont hérité du dossier. Ils ont été autorisés à poser gratuitement des stérilets aux femmes qui le souhaitaient. Or, ce droit leur a été supprimé en 2016 par le ministère de la Santé. Du coup, seules celles qui en ont les moyens peuvent envisager cette pratique dans le cadre d’une consultation privée et payante», observe le Dr Recep Koc, membre de l’ordre des médecins d’Istanbul. Pour lui, «cette décision ministérielle relève d’un choix politique. C’est comme si on disait aux femmes issues de milieux modestes et populaires, qui font partie de la base électorale de l’AKP: “vous n’avez d’autre choix que de faire des enfants”. En fait, c’est un peu comme si on les forçait à tomber enceintes.»

S’il est trop tôt pour dresser un rapport de cause à effet, certaines cliniques privées d’Istanbul font actuellement face à une augmentation de demandes d’IVG. «En cinq ans, j’ai vu ma clientèle augmenter de 20 %», confie un gynécologue qui pratique l’avortement dans le quartier huppé de Nisantasi. Préférant taire son nom, il dit voir arriver dans sa clinique des jeunes femmes qui ont fait le déplacement depuis les provinces d’Anatolie ou les bords de la mer Noire. «Elles avancent souvent deux raisons: la non-utilisation de contraceptifs par manque de moyens ayant débouché sur une grossesse non désirée et la crainte d’un refus, voire d’une dénonciation, si elles se présentent dans un hôpital public pour avorter. Quand il s’agit d’une petite ville de province, cette peur s’étend aux cabinets privés: le médecin pourrait, me glissent-elles, leur faire la morale, contacter leur famille ou appeler la police», raconte-t-il.

Les plus désespérées sont même parfois prêtes à tout pour mettre fin à leur grossesse: prise de médicaments, coups dans le ventre, consommation de vieux breuvages de grand-mère. Car l’IVG coûte cher. «En fonction du nombre de semaines de grossesse, le prix peut varier entre 400 et 10.000 livres turques» (soit 67 et 1 660 euros), avance le médecin stambouliote qui, lui, demande 2000 livres (à peu près 330 euros) à ses patientes: une fortune dans un pays où le salaire mensuel moyen tourne autour du même montant.

 

Pratiques clandestines

Crise économique aidant, la pratique n’échappe pas aux abus de certains charlatans, comme celui auquel a été confrontée la jeune Sümbül. «Si je suis allée frapper à son cabinet, c’est parce qu’il m’avait été conseillé par un ami d’amis et surtout, parce qu’il ne me demandait que 500 livres turques» (l’équivalent de 83 euros), se souvient la brunette aux cheveux courts qui étudie les arts décoratifs. Comme c’est souvent le cas, sa bourse était bien maigre: impossible de demander l’aide de ses parents – «Tabou social oblige, je me suis gardée de leur parler de ma grossesse», murmure-t-elle -, impossible, aussi, de compter sur le soutien de son conjoint d’une nuit. «Ce sont mes copines qui sont venues à mon secours en se cotisant pour m’aider», dit-elle. Et ce sont ces mêmes copines qui, de messages WhatsApp en forums de discussion en ligne, ont finalement déniché le gynécologue approprié. «Il était un peu plus cher que l’autre, mais cette fois-ci, je me sentais en toute confiance», souffle-t-elle.

Au bout de sept semaines de grossesse, Sümbül est enfin parvenue à avorter. «Psychologiquement, ça n’a pas été facile. Pourtant, je me suis aussitôt sentie libérée», dit-elle. Libérée, mais pas réconciliée avec les hommes: «Mon partenaire ne m’a même pas appelée après pour voir comment j’allais.» Quant au médecin charlatan, elle a découvert sur Internet qu’il était poursuivi en justice pour pratique illégale de l’avortement. «En voulant restreindre l’accès à l’IVG, les autorités ne font pas disparaître cette pratique. Au contraire, elle devient clandestine et dangereuse. Et une fois de plus, ce sont les femmes qui pâtissent de ces nouvelles règles. Nous, femmes turques, portons un fardeau invisible qui pèse chaque jour un peu plus lourd sur nos épaules», soupire-t-elle.

 

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