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Le Point, le 27/12/2022
Par Guillaume Perrier
LE MONDE QUI VIENT
Après un siècle de république, le basculement dans le camp des « antidémocraties » risque de s’accélérer sous le joug d’Erdogan.

En 2023, la Turquie célébrera le centenaire de sa fondation par Mustafa Kemal. © MUSTAFA KAMACI / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
En 2023, le 29 octobre, la Turquie moderne célébrera le centenaire de sa fondation par Mustafa Kemal. Les cérémonies s’annoncent grandioses. La république édifiée sur les décombres de l’Empire ottoman entrera dans son second siècle d’existence, dans ce qui sera « un siècle turc », a promis le « reis » (président) Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans. Ce sera l’avènement de la Nouvelle Turquie rêvée par le président turc.
Une première étape sera franchie le 24 juillet avec le centenaire du Traité de Lausanne, qui acheva de régler le sort de l’empire vaincu à l’issue de la Première Guerre mondiale et qui dessine les frontières actuelles du pays. La Turquie a reconnu par ce traité la perte de ses anciens territoires : Chypre, le Dodécanèse, la Syrie et le Proche-Orient. Mais le tracé de ces frontières n’a jamais cessé d’entretenir des contentieux avec les pays voisins.
Ces dernières années, le président turc et ses alliés nationalistes au pouvoir se sont nourris de ces frustrations historiques. L’expansionnisme d’Erdogan en Méditerranée orientale, menaçant de débarquer en Grèce « soudain, une nuit », les opérations armées dans le nord de la Syrie et de l’Irak contre les rebelles kurdes, incessantes depuis 2017, et l’occupation militaire de ces territoires se développent immanquablement dans ces zones contestées.
Dans le récit officiel du régime, 2023 est l’aboutissement d’une « nouvelle guerre d’indépendance » menée contre les forces obscures qui ont tenté de renverser Erdogan en juillet 2016… C’est, dit-il, « une année charnière vers une position de premier plan dans la politique et l’économie mondiales ».
Dans l’esprit d’Erdogan, il ne fait aucun doute que c’est lui qui présidera aux cérémonies du centenaire. Pour que son agenda personnel coïncide avec les grandes dates et que sa trajectoire politique épouse l’historiographie nationale, il a anticipé de plus d’un an la date prévue des scrutins. Le 18 juin, l’élection présidentielle pourrait donc lui permettre de prolonger encore son règne. Sa réélection est censée n’être qu’une formalité. Il arriverait ainsi, en 2028, au terme d’un troisième mandat présidentiel et serait âgé de 74 ans.
Objectif 2023
La date de 2023 est dans le viseur du « reis » depuis près de 15 ans. Dès 2009, il était alors Premier ministre, il se projetait dans cette année hautement symbolique. Il avait à l’époque dévoilé les contours d’un plan très ambitieux : « Objectif 2023 » ; une série de 37 buts stratégiques qui devaient permettre à la Turquie d’entrer cette année-là parmi les grandes puissances mondiales, tant sur le plan économique que militaire ou politique.
Les objectifs sont loin d’être atteints. Le plan prévoyait que la Turquie se hisse parmi les dix premières puissances économiques du monde ; elle peine à se maintenir parmi les vingt premières. L’inflation devait être contenue à moins de 10 % ; elle atteint, voire dépasse, 100 % sur les produits de consommation courante. Le chômage devait se réduire à 5 % et l’emploi informel à 15 % ; les taux réels sont au moins deux fois plus élevés. Les revenus du tourisme (25 milliards de dollars par an) et le commerce extérieur ont progressé, mais pas autant qu’escompté. Le revenu annuel par habitant qui devait s’établir à 25 000 dollars est revenu à son niveau d’alors, autour de 9 000 dollars, sous l’impact de la crise économique et financière.
Sur le plan du développement et des infrastructures, là encore, la Turquie a pris du retard. Elle va commencer la production de son premier véhicule national (TOGG), un SUV électrique, et celle de son drone militaire de seconde génération, le « Kizilmelma ». Mais Ankara espérait aussi produire son propre avion de chasse. Trois centrales nucléaires devaient entrer en service : une seule est encore en projet, mais sa construction, confiée à la Russie, vient à peine de commencer.
L’UE s’éloigne
Certains objectifs politiques ont été abandonnés en chemin, et pas des moindres. Les négociations d’adhésion à l’Union européenne dessinaient une trajectoire dont Ankara ne devait pas dévier, promettait le gouvernement il y a quinze ans. Si la Turquie reste formellement un pays candidat, les pourparlers sont de facto gelés. Et Erdogan ne s’en sert plus que pour dénoncer le « diktat » de l’Union européenne.
En effet, aujourd’hui, contrairement aux premières années de son règne, Erdogan gouverne sur une ligne islamiste nationaliste, violemment anti-occidentale et anti-américaine. Son principal allié est le parti ultranationaliste MHP, dont émanent les fameux Loups gris. Le président a également reçu le soutien de l’aile souverainiste de l’armée et des services de sécurité, adversaires de l’Otan – organisation dont son pays fait pourtant partie depuis 1952 – et tenants d’une « Union eurasiatique » avec la Russie, la Chine et les républiques d’Asie centrale.
Ce glissement rapproche Erdogan de dirigeants autoritaires comme Orban, Maduro et bien évidemment Poutine, avec lesquels il a noué des relations étroites. En 2022, le président turc a participé avec la Chine, l’Inde, l’Iran et la Russie au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), souvent présentée comme une alternative à l’alliance occidentale. Il s’est aussi opposé à l’extension de l’Otan en s’abstenant de ratifier l’adhésion de la Suède et de la Finlande.
« Peut-être parfois avons-nous des divergences, a déclaré Vladimir Poutine au sujet de son partenaire, mais il tient parole. S’il considère que telle ou telle chose est profitable à son pays, il y va jusqu’au bout. » Ce qui les rapproche : exclure les Occidentaux du jeu. C’est ce qui s’est produit en Syrie comme en Libye. C’est ce que les deux leaders essaient de réaliser dans le Sud Caucase, en marginalisant le groupe de Minsk, censé régler le conflit dans la région du Haut-Karabakh. C’est aussi ce duo qui commence à imposer ses règles en Ukraine malgré, là aussi, des objectifs apparemment antagoniques.
Marche conquérante
Pour le « reis », 2023 doit être l’année de la confirmation. Celle de l’installation de la Turquie dans un régime autocratique et révisionniste qui n’hésite plus à employer la diplomatie de la canonnière pour poursuivre sa marche conquérante. Une Turquie expansionniste qui a multiplié les coups de force hors de ses frontières. Depuis des années, Erdogan revendique « les frontières du cÅ“ur » de la Turquie. Celles qui délimitaient les confins de l’Empire ottoman et qui couraient de Vienne à La Mecque.
« Personne ne peut nous confiner dans nos frontières de 780 000 km2. Les frontières naturelles de notre diplomatie sont jalonnées par les cimetières de nos martyrs, dans 34 pays à travers le monde », a déclaré Erdogan en octobre dernier. En coulisses, conseillers et courtisans jouent la surenchère et rêvent de rétablir les frontières du « Serment national » de 1920 qui englobent la Thrace occidentale (Grèce), Alep (Syrie) ou Mossoul (Irak).
Pour se maintenir au pouvoir et passer l’obstacle des élections le 18 juin, Erdogan est prêt à tout. La campagne s’ouvre dans une atmosphère délétère, sur fond d’insécurité et de crise économique et financière. L’un de ses adversaires potentiels, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, a été condamné le 14 décembre à plus de deux ans de prison pour avoir traité les membres du Haut Conseil électoral « d’idiots ».
Ce que redoutent par-dessus tout les Turcs, cependant, c’est une nouvelle spirale de violence à l’approche des élections. Des tensions qui conditionneraient le processus électoral et pèseraient sur le résultat. Le scénario a déjà été observé en 2015, lorsqu’après des législatives décevantes, au cours desquelles il avait perdu la majorité absolue, Erdogan a provoqué un nouveau vote et relancé la guerre contre les « terroristes » du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) avec lesquels il s’était pourtant engagé à négocier un accord de paix. La manÅ“uvre lui permit de garder la main. Par le passé, il n’a jamais hésité à utiliser les tensions militaires et stratégiques pour conforter sa position au moment où il perdait pied. Le mystérieux attentat qui a ensanglanté le centre d’Istanbul, à la mi-novembre, fait craindre que pour Erdogan, en 2023, tous les coups soient permis.
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