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Le Monde, le 02/10/2018
Emprisonné depuis 2016, le dissident kurde et leader du HDP, Selahattin Demirtas a publié un recueil de nouvelles « L’Aurore » en 2017.
Par Juliette Branciard
Les prisons turques produisent quantité d’écrivains », ironisait, en janvier, la romancière Asli Erdogan, lauréate du prix Simone de Beauvoir 2018. « Selahattin Demirtas a commencé à écrire en prison », ajoutait-elle comme un rappel. Arrêté en novembre 2016, lors des purges qui ont suivi le putsch manqué contre le président Erdogan, ce dissident kurde, leader du Parti démocratique des peuples (HDP), poursuit son combat politique derrière les barreaux grâce à la fiction. De son silence forcé est né L’Aurore, publié en 2017 en dépit de la censure et rapidement devenu un best-seller en Turquie – plus de 200 000 exemplaires vendus. Ce recueil de nouvelles vient de sortir en France.
« IL Y A QUELQUE CHOSE DE VACLAV HAVEL ET DE MANDELA, CHEZ CE BONHOMME-LÀ. »
EMMANUELLE COLLAS, ÉDITRICE
On y découvre l’histoire de Seher, Nazo, Semra, Mina ou encore Rukiye. Des portraits de mères, d’adolescentes et d’amoureuses dans la Turquie et la Syrie contemporaines, que l’auteur dédie « à toutes les femmes assassinées, à toutes celles victimes de violences… ». Ce texte n’aurait pas dépassé le détroit du Bosphore sans l’engagement tenace de l’éditrice française Emmanuelle Collas. « Il y a quelque chose de Vaclav Havel et de Mandela, chez ce bonhomme-là », soutient l’ancienne archéologue, historienne de la Grèce antique et de la Mésopotamie, tombée amoureuse de la Turquie et de ses écrivains lors de ses nombreux voyages professionnels. Lorsqu’elle contacte, en janvier, le détenu par lettre pour tenter de le faire connaître en France, l’éditrice pèse bien ses mots. « Cher Selahattin Demirtas, je vous écris pour vous parler de littérature, mais pas seulement. (…) J’ai eu la chance de pouvoir lire votre recueil de nouvelles en turc, Seher, dont les mots mais aussi les silences sont lourds de sens… » Pari réussi.
La commission de lecture du courrier de la prison d’Edirne n’y prête pas attention. Ce n’est qu’un mois et demi plus tard qu’elle reçoit l’accord enthousiaste de l’écrivain. S’ensuit une collaboration laborieuse, freinée par quantité d’intermédiaires, agents, éditeurs, avocats, de personnels de prison et résistants de l’ombre. Pendant près d’un an, Emmanuelle Collas s’accroche à son intuition. Un coup de cœur pour l’homme et sa plume, qu’elle exprime dans la préface : « Selahattin Dermitas aurait pu nous livrer un récit pesant sur le viol, les crimes d’honneur, le travail des enfants, l’exil ou la guerre ; bien au contraire, il lui donne un ton drôle et terrible à la fois. Subversif et obsédant aussi. »
Une littérature de résistance
« A l’heure où les fascismes montent en Europe », la diffusion de ce manifeste contre la violence d’Etat lui paraît capitale. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’éditrice a choisi d’ajouter un « l’» au titre original, Seher,qui signifie « aurore » en turc. La référence au journal dans lequel Zola publie « J’accuse » ancre un peu plus l’écrivain dans cette littérature de résistance. Mais ça, la Française s’est interdit pour l’instant de le lui souffler. « Si un jour nous nous rencontrons, nous nous sommes promis de nous raconter tout ça », confie-t-elle avec émotion. D’ici là , c’est elle qui est chargée de le représenter au pays des droits de l’Homme.
Incarcéré depuis bientôt deux ans, Selahattin Demirtas est toujours dans l’attente de son jugement. L’homme qui rêvait d’une « Turquie plurielle » à la présidentielle de 2015 est accusé de « diriger une organisation terroriste », d’« incitation à la haine et à la révolte », d’« incitation à la transgression des lois », d’« incitation au crime » et d’« apologie du crime et des criminels ». Agé de 45 ans, il risque jusqu’à 142 ans de prison. Malgré ses conditions de détention sous haute sécurité, l’homme s’est porté candidat aux dernières élections anticipées de juin. Sa campagne, menée en quelques Tweet depuis sa cellule, n’a pas fait le poids face à Recep Tayyip Erdogan, réélu dès le premier tour avec 52 % des suffrages. « Résistance n’est qu’espérance », écrivait René Char. Dans une tribune publiée, en juin, dans Le Monde, à la suite de son échec, le prisonnier politique déclarait vouloir continuer à « s’opposer sans reculer d’un pas », lui qui jouit en définitive d’une plus grande liberté depuis sa prison face à « ceux qui (…) dehors vivent dans une prison à ciel ouvert ». Sélectionné pour le prix Médicis, son premier acte littéraire est promis à un bel avenir. Quant à son éditrice, Emmanuelle Collas, elle a promis à sa fille de ne pas voyager en Turquie avant quelque temps.
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