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Le Figaro, le 21/06/2018
Par Delphine Minoui
Correspondante à Istanbul
Recep Tayyip Erdogan reçoit les honneurs militaires sur le tarmac de Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie, à l’occasion d’un meeting électoral, mercredi. – Crédits photo : Presidential Press Service/AP
REPORTAGE – Alors qu’il pensait l’emporter dès dimanche, le président sortant sera peut-être contraint à un second tour risqué.
L’ambiance est à la fête. Sur cette place du quartier Besiktas, immergée au milieu des embouteillages d’Istanbul, un nouveau village de tentes blanches tranche avec la sinistrose de ces derniers mois. À quelques jours du double scrutin législatif et présidentiel de ce dimanche 24 juin, les badauds s’arrêtent, naviguant de stand en stand, posant devant la photo d’un des candidats de l’opposition et tendant l’oreille aux appels à détrôner le «dictateur». Casquette vissée sur la tête, une passante ralentit le pas pour attraper le tract qu’un jeune homme lui tend au niveau du feu rouge. «Ah, non! Tout sauf l’AKP!», se ressaisit-elle, en reconnaissant l’ampoule (le logo du parti de Recep Tayyip Erdogan) qui orne le papier, avant de diriger son pouce vers le sol – audacieux geste de défiance dans cette Turquie où l’on peut finir en prison pour «insulte au président».
En annonçant, le 18 avril dernier, des élections anticipées,
Erdogan était loin d’imaginer que l’opposition parviendrait à se mobiliser autant pour faire bloc contre lui
En annonçant, le 18 avril dernier, des élections anticipées, Erdogan était loin d’imaginer que l’opposition parviendrait à se mobiliser autant pour faire bloc contre lui. A priori, rien ne lie l’ex-nationaliste Meral Aksener au dissident kurde emprisonné Selahattin Demirtas ou au kémaliste Muharrem Ince, et encore moins à l’islamiste Temel Karamollaoglu. Un bloc hétérogène qui est néanmoins parvenu à tisser des liens stratégiques pour sinon écarter le reis, du moins tenter de lui imposer l’humiliation du second tour dans ce scrutin de tous les possibles. «Depuis les manifestations de Gezi de 2013, on n’avait jamais assisté à une telle fronde», observe Emre Erdogan, professeur de sciences politiques à l’université Bilgi.
Dès le début du mois de mai, trois des principales mouvances en lice – le nouveau Bon Parti d’Aksener, le CHP de centre gauche et les islamo-conservateurs du Parti de la félicité – s’empressèrent d’annoncer la création d’une Alliance de la nation. «Ils nous ont néanmoins maintenus à l’écart», tempère Edip Berk, candidat du parti de gauche prokurde HDP au scrutin de dimanche. Mais il veut y voir un «calcul stratégique». «Les uns et les autres, précise-t-il, voulaient éviter d’offrir le prétexte à Erdogan de décrédibiliser l’alliance en l’accusant de soutenir les “terroristes” (qualificatif utilisé contre le HDP, ndlr).»
En coulisse, les échanges ont néanmoins été intenses et constructifs. «En dépit de ses anciennes positions anti-kurdes, nombre de nos électeurs sont prêts à voter Aksener si elle passe au second tour», poursuit Edip Berk. Cette dernière a d’ailleurs été la première à réclamer la libération de Selahattin Demirtas. Une demande réitérée par le principal rival d’Erdogan, Muharrem Ince – qui lui a même rendu visite en prison. Œuvrant délibérément pour priver l’AKP de sa majorité parlementaire, certains électeurs du CHP et du HDP se sont également concertés en faveur de ce qu’ils appellent un «vote stratégique»: Muharrem Ince à la présidence et le parti prokurde pour les députés – le seuil électoral des 10 % étant requis pour qu’un parti entre au parlement.
«En détention, nous n’avons pas peur du gouvernement.
Ceux qui sont dehors vivent dans une prison à ciel ouvert»
Selahattin Demirtas, candidat du HDP, en détention depuis novembre 2016
En un temps record – deux mois, à peine -, la campagne électorale a libéré la parole, oscillant entre règlements de compte personnels et comique de l’absurde. Accusé par l’AKP d’être un «mauvais patriote» et d’insulter le chef de l’État, le candidat CHP réplique sans broncher qu’il enverra certains dirigeants du parti présidentiel en prison s’il est élu. Et quand l’ex-premier ministre, élu président en 2014, se targue d’être un «commandant en chef», Muharrem Ince s’empresse de le qualifier de «chef pâtissier» en moquant sa promesse de distribuer gratuitement du thé et des gâteaux dans les bibliothèques. Le jeu de ping-pong, très suivi par la population, brise tous les tabous: accusé par Erdogan d’avoir rédigé des poèmes érotiques il y a trente ans, Ince s’est fait le plaisir de rappeler au grand public la commande, par le gendre du président, d’une bague de pénis sur Amazon.
Retranché depuis 18 mois dans sa cellule de la prison d’Edirne – un fait, en soi, surréaliste pour un candidat à la présidence -, Selahattin Demirtas s’est pour sa part attelé à mobiliser son électorat via ses messages relayés sur Twitter et quelques discours et articles publiés dans la presse. «En détention, nous n’avons pas peur du gouvernement. Ceux qui sont dehors vivent dans une prison à ciel ouvert», témoigne-t-il dans une tribune publiée dans Le Monde .
«S’il souffre d’une baisse de popularité, il reste pour beaucoup de Turcs ce puissant leader qui tient tête à l’Occident»
Emre Erdogan, politologue
Chacun y va bien sûr de sa promesse. La «dame de fer», Meral Aksener, s’est engagée à faire lever la censure sur l’accès à Wikipédia si elle était élue. À plusieurs reprises, Muharrem Ince a annoncé vouloir transformer le pharaonique palais présidentiel d’Ankara en un centre d’accueil pour handicapés. Quant au conservateur Temel Karamollaoglu, qui dénonce «l’islamo-capitalisme» d’Erdogan et son alliance avec les ultranationalistes du MHP, il affirme au quotidien britannique The Guardian vouloir une«coexistence pacifique entre la religion et l’État comme en Angleterre». S’élevant contre la dérive autoritaire et la répression arbitraire qui sévit depuis le putsch raté du 15 juillet 2016, les uns et les autres s’accordent également sur différents points cruciaux: la levée de l’État d’urgence, sans cesse reconduit depuis le coup d’État avorté, et l’abrogation du système présidentiel, si cher à Erdogan, qui avait été voté l’an passé par référendum.
Les idées neuves, l’énergie et l’audace sont plutôt de leur côté. De quoi faire trembler le «sultan» – surnom donné par ses détracteurs – qui peine à renouveler son discours et pâtit des mauvaises performances d’une économie qui fut longtemps favorable à son ascension politique. Jusqu’à le détrôner? «S’il souffre d’une baisse de popularité, il reste pour beaucoup de Turcs ce puissant leader qui tient tête à l’Occident. Les ressources financières déployées pendant sa campagne et son omniprésence dans un paysage médiatique sous contrôle quasi-intégral du pouvoir lui restent évidemment très favorables», relève le politologue Emre Erdogan. À l’heure des pronostics sur un possible second tour, rares sont néanmoins les experts qui se risquent à parier sur un échec d’Erdogan. «Mais vu le manque de temps et de moyens dont nous avons disposé, un second tour serait déjà une grande victoire pour l’opposition», se console Mehmet Sayin, un représentant du CHP.
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