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Les Echos, le 15/10/2016
Adrien Lelievre
En dépit de la multiplication des vents mauvais, l’économie tient le coup. Jusqu’à quand ? – Shutterstock
ENQUETE – Même si elle connaît un ralentissement, l’économie turque devrait croître de 3,2% en 2016. Presque un miracle, après une année noire marquée par un coup d’Etat manqué et une purge qui n’épargne pas les milieux d’affaires.
Un président retranché dans un hôtel d’une station balnéaire qui invite ses partisans à résister via une messagerie de téléphone portable ; des militaires factieux bombardant le Parlement à Ankara, bloquant les principaux ponts d’Istanbul et retenant en otage le chef d’État-major des armées ; des milliers de civils descendant dans les rues en pleine nuit pour arrêter des chars d’assaut…
Le coup d’Etat manqué du 15 juillet a traumatisé la Turquie. Tout sauf une surprise dans un pays dont l’histoire récente a été marquée par quatre putschs militaires (1960, 1971, 1980 et 1997) et où le sentiment démocratique s’est profondément enraciné lors des dernières décennies.
« Les Occidentaux ne comprennent pas toujours à quel point les Turcs, toutes tendances politiques confondues, en ont assez des coups d’Etat », remet en perspective Bayram Balci, chercheur en science politique à Sciences Po Paris. « Si le coup d’Etat avait réussi, on ne sait pas du tout dans quel état serait la Turquie… »
Certes, le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement pu reprendre le contrôle de la situation grâce à la mobilisation exceptionnelle de la population. Mais près de 300 personnes ont perdu la vie et 2.000 autres ont été blessées lors de cette terrible nuit d’affrontements. Un coup dur pour l’image d’un pays (encore) officiellement candidat à l’entrée dans l’Union européenne (UE).
Paradoxalement, l’après-coup d’Etat a encore plus frappé les esprits que le coup d’Etat lui-même. A peine remis en selle, Recep Tayyip Erdogan accuse Fethullah Gülen, un prédicateur à la tête d’un mouvement d’inspiration soufie expatrié aux Etats-Unis , d’avoir fomenté le putsch. Il faut, estime le locataire du fastueux palais d’Aksaray, obtenir au plus vite son extradition et procéder à « un grand ménage » dans les rangs de ses sympathisants.
De la part d’un homme régulièrement accusé de dérive autoritaire, ces mots ne sont pas des paroles en l’air. Seul hic : s’attaquer à Fethullah Gülen, qui nie toute responsabilité dans les évènements du 15 juillet, c’est s’attaquer à un empire aussi puissant qu’opaque constitué d’écoles, d’ONG et de médias influents en Turquie. Lors des deux dernières décennies, les gulénistes ont infiltré patiemment les principaux organes de l’Etat et aidé Recep Tayyip Erdogan et son parti islamo-conservateur (AKP) à s’installer au sommet de l’Etat, longtemps sous la tutelle des militaires kémalistes.
L’alliance entre Recep Tayyip Erdogan et Fethullah Gülen devait cependant voler en éclats en décembre 2013 après la révélation d’un vaste scandale de corruption impliquant l’entourage proche du président, dont la presse liée au mouvement Gülen se fit largement l’écho.
Depuis, le chef de l’Etat a fait de l’imam de 75 ans l’ennemi public numéro 1 alors que les deux hommes nourrissent la même ambition de réislamiser la société turque. Résultat : les gulénistes, ou supposés tels, ont été les cibles principales de la purge initiée par Recep Tayyip Erdogan pour détruire « l’Etat parallèle ».
Celle-ci a pris des proportions stupéfiantes. « Une centaine de milliers de personnes a été arrêtée, suspendue ou licenciée » lors du dernier trimestre, précise Jean Marcou, spécialiste de la Turquie à Sciences Po Grenoble. Quasiment tous les secteurs de l’Etat ont été touchés : l’armée, la justice, la police, l’école, le ministère des affaires religieuses, les services de renseignements etc. De quoi provoquer de sérieux problèmes d’organisation dans certains services.
« Que le régime réprime car il y a eu une tentative de renverser un gouvernement démocratiquement élu, cela peut paraître légitime », rappelle l’expert. « Le problème, c’est que le coup d’Etat semble justifier un grand reformatage de l’Etat ». Un Etat entièrement à la solde du président Erdogan.
On assiste à un désossage des entreprises soupçonnées de liens avec le mouvement Gülen
Le monde économique, où les gulénistes étaient solidement implantés, n’a pas été épargné . « On assiste à un désossage des entreprises soupçonnées de liens avec le mouvement Gülen « , souligne Jean Marcou. Des hommes d’affaires à la tête de conglomérats industriels (Boydak, Afka, Sonmez, Koza Ipek) ont été arrêtés lors de coups de filet spectaculaires, tout comme des inspecteurs de l’agence de régulation du secteur bancaire (BDDK).
Rizanur Meral, le président de Tüskon, la Confédération des industriels et hommes d’affaires de Turquie, a été visé par un mandat d’arrêt et a pris la fuite. La banque Bank Asya a également été saisie. Même la Banque centrale est dans le collimateur des autorités. Selon un décompte de l’agence Reuters, environ 1.700 personnes ont été visées par les purges dans les secteurs de la banque et de la finance. Or celles-ci ont été assez largement considérées comme un mal nécessaire, même si leur ampleur a pu semer le trouble.
Étonnamment, ni le coup d’Etat ni ses lendemains fiévreux n’ont provoqué de panique sur les marchés financiers où l’on déteste l’incertitude.
« La réaction immédiate des marchés financiers a été relativement forte [l’indice boursier a chuté de 7% le 18 juillet, NDLR] mais elle s’est avérée temporaire, avec un rebond sur la plupart des marchés quelques jours après le coup d’Etat », détaille Inna Mufteeva, économiste à Natixis.
Le choc du coup d’Etat a été amorti par la réaction de la Banque centrale qui a abaissé dès le 19 juillet un de ses principaux taux directeurs de 25 points de base à 8,75%. L’objectif : rendre le crédit moins cher. Le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, une voix écoutée dans le monde économique, a également su trouver les mots justes en déclarant que « toutes les mesures nécessaires seront prises pour assurer la stabilité financière. »
« La situation est très vite revenue à la normale et les milieux d’affaires sont en mode « business as usual » », confirme Stéphane Hild, directeur de la Société Générale en Turquie. « Il y a une résilience étonnante de l’économie turque », complète un bon connaisseur du pays sous couvert d’anonymat. La production industrielle a par exemple rebondi de 2,2% en août après un recul de 4,9% en juillet, tandis que la consommation des ménages, un des principaux ressorts de l’économie turque, est restée soutenue pendant l’été.
Un miracle ? Plutôt la force de l’habitude et la preuve d’une confiance forte dans l’avenir. En 2015, la Turquie avait surpris les grandes institutions internationales en enregistrant un taux de croissance de 4% malgré une série d’attentats (Suruç, Ankara etc), des tensions vives avec la Russie, la crise des réfugiés liée à l’effondrement de la Syrie et de l’Irak voisins et la reprise de la guerre contre le groupe terroriste kurde du PKK.
La série noire s’est poursuivie en 2016 avec de nouveaux attentats, dont un retentissant à l’aéroport international d’Istanbul et deux autres dans la capitale Ankara, une escalade verbale avec Washington au sujet de l’extradition de Fethullah Gülen et une intervention militaire en Syrie (« Bouclier de l’Euphrate ») visant à nettoyer la zone de Jarablos des djihadistes de l’Etat islamique (EI) et des militants du PYD, un groupe rebelle kurde lié au PKK. Avec le recul, le coup d’Etat manqué apparaît ainsi comme un épisode tragique parmi d’autres.
L’économie turque commence toutefois à payer le prix de cette instabilité chronique. Le secteur du tourisme, qui représentait 4,4% du PIB de la Turquie en 2015 et 15% de ses recettes extérieures, est frappé de plein fouet. Le nombre de touristes étrangers a reculé de 28% lors du premier semestre par rapport à l’année dernière. En août, la baisse a atteint 38%, après un recul de 36% en juillet et 40% en juin. Baromètre, pour les investisseurs, de la bonne santé de l’économie turque lors de la dernière décennie, la compagnie aérienne Turkish Airlines a essuyé 577 millions de pertes lors du premier semestre, c’est-à -dire avant le coup d’Etat.
L’agence de notation Moody’s a placé fin septembre la note à long terme de la dette turque en catégorie spéculative , jugeant son économie vulnérable aux aléas des financements extérieurs du fait notamment « des récents développements politiques imprévisibles ». Une allusion à peine voilée aux purges. Et, trois mois après le coup d’Etat manqué, la monnaie turque est à un niveau plancher face au dollar.
Nous nous attendons à un taux de croissance de 3,2% en 2016 au lieu de 4,5%
« Nous nous attendons à un taux de croissance de 3,2% en 2016 au lieu de 4,5% en raison du ralentissement à l’oeuvre depuis la deuxième partie de l’année », analyse Nafez Zouk, économiste à Oxford Economics. Mais pour cet expert, le coup d’Etat manqué n’est pas « un facteur majeur » de cette révision à la baisse.
Les raisons du ralentissement de l’économie turque sont plus anciennes et connues : une dépendance excessive à la consommation des ménages ; un endettement des grandes entreprises turques en devises qui les rend vulnérables en cas de mouvements rapides des taux de change ; une balance des comptes courants structurellement déficitaire ; et, plus globalement, un tarissement des réformes depuis trois ans.
Néanmoins, les principaux indicateurs macroéconomiques restent solides. La dette publique (32,9% en 2015) et le déficit public (1,2% en 2015) sont maîtrisés. L’activité est en outre soutenue par la baisse du prix de l’or noir et une politique de grands travaux ambitieuse. En dépit de ses coups de canif réguliers à l’Etat de droit et de sa personnalité clivante, Recep Tayyip Erdogan est crédité d’avoir su installer un climat des affaires favorable depuis son arrivée au pouvoir.
Sous sa houlette, l’économie s’est libéralisée et le tissu industriel – les fameux tigres anatoliens – s’est considérablement développé. Le PIB par habitant a triplé et la Turquie a enregistré une croissance moyenne de 5,2% pendant la période 2002-2012. De quoi expliquer en grande partie les succès électoraux répétés du « sultan ».
Et pour 2017 ? Ankara parie encore sur un taux de croissance de 4,4%. Une estimation « inférieure au potentiel de croissance du pays », insiste l’économiste Laurence Daziano. Mais qui ferait rêver des pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Russie, Mexique etc) qui n’ont pas connu le quart des épreuves traversées par la Turquie lors des derniers mois.
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