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France Culture, le 10/01/2018
Le Billet culturel par Mathilde Serrell
Réécouter 4min :
Répression des artistes sur fond d »Ottomania ». Quel est le lien entre le mouvement du parc Gezi en 2013, et l’ouverture d’un nouvel Opéra place Taksim début 2019 ?
Manifestants le 31 mai 2017 à Istanbul, pour le 4ème anniversaire de la protestation du Parc Gezi, réunis sous le slogan « No is does not end. Continue to Resist » • Crédits : Emrah Oprukcu / NurPhoto – AFP
Commençons par ce constat : le muselage de la liberté d’expression et de création en Turquie. La romancière et militante des droits de l’Homme Asli Erdogan qui reçoit aujourd’hui le prix Simone de Beauvoir en est l’exemple et le symbole. Les chiffres et les faits parlent également d’eux-mêmes.
Depuis la tentative de coup d’Etat en juillet 2016, plus de 140.000 personnes ont été limogées ou suspendues et plus de 55.000 ont été arrêtées, dont des universitaires, des journalistes et des militants pro-kurdes, accusés de propagande « terroriste » ou de « gülenisme » (du nom du prédicateur islamiste exilé Fethullah Gülen). Parmi eux, Ahmet Altan écrivain et figure incontournable du journalisme pour lequel une peine de prison à vie a été requise, mais aussi Osman Kavala, homme d’affaires philanthrope propriétaire des éditions Iletişim et mécène d’initiatives culturelles de rapprochement entre les communautés, arrêté en novembre 2017. Ou encore l’artiste Zehra Doğan condamnée à près de trois ans de prison pour une peinture représentant les opérations militaires turques dans une région kurde. Sans oublier une proche de groupe de musique contestataire Yorum, torturée. Pour ne citer que quelques exemples.
Depuis 2010, année d’Istanbul capitale européenne de la culture, la parenthèse de la movidastambouliote, et ses années d’effervescences créatives s’est en quelque sorte refermée. La mise au pas des milieux culturels s’est radicalisée et brutalisée. Le mouvement initié au parc Gezi en mai/juin 2013 qui mêlait entre autres écolos, jeunes opposants, et artistes a joué les détonateurs. Voilà pour les éléments qui remontent à la surface, mais comment ne pas se contenter de tenir depuis la France le journal de ces mauvaises nouvelles, le bulletin de la répression ? Il existe des forces structurantes qui peuvent nous éclairer.
Quel est le lien entre le mouvement réprimé du parc Gezi en 2013 et l’ouverture d’un nouvel Opéra place Taksim début 2019 ? Le néo-ottomanisme du président Recep Tayyip Erdogan. C’est l’essai de Guillaume Perrier « Dans la tête de Recep Tayip Erdogan » qui vient de paraître chez Actes Sud qui nous met sur cette piste.
Le parc Gezi devait être détruit afin de rebâtir à l’identique une ancienne caserne de l’artillerie ottomane pour y abriter une mosquée et un centre commerciale. Autant de symboles qui ont engendré cette contestation hétéroclite, mais pour les autorités c’était aussi un symbole. Cette caserne de Taksim comme le rappelle Guillaume Perrier, était un siècle plus tôt le centre d’un mouvement réactionnaire contre le modernisme des Jeunes Turcs. « Reconstruire l’édifice c’était réhabiliter cette contre révolution» écrit-il. Car c’est la grande puissance ottomane d’hier que veut réhabiliter Recep Tayyip Erdogan en néo-sultan, contre la parenthèse kémaliste. D’ailleurs le nouvel opéra place Taksim s’érigera en lieu et place du Centre Culturel Atatürk (AKM) dédié justement à la mémoire de Mustafa Kemal fondateur de la République Turque en 1923. Si le bâtiment était à l’abandon pourquoi ne pas le restaurer plutôt que de le détruire ? Confier ce nouvel opéra au fils de l’architecte originel n’y changera rien. Pour l’Ordre des architectes turcs et son responsable «l’AKM est un héritage culturel qui doit être protégé», le démolir est «une attaque contre la Turquie contemporaine». À y regarder de près, ils sont nombreux les projets architecturaux monumentaux lancés par Recep Tayyip Erdogan pour restaurer une puissance ottomane perdue, avec le désir affiché d’en finir avec la parenthèse des 90 ans de République. Une forme de populisme architectural. Le tout sur fond de théories du complot sioniste et occidental.
Jusqu’où ira à la fois la purge et la politique culturelle de ce nouveau récit national ? Au-delà d’une série de réactions aux événements (Parc Gezi, Putsch) on passe au dessin d’un vaste projet qui n’a rien de rassurant pour les libertés. Comme le rappelle Guillaume Perrier dans sa conclusion : Asli Erdogan parle désormais de « fascisme » en enlevant les guillemets.
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