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L’Express, le
Par Agnès Laurent
Dans l’Orne, la population turque mène sa vie sans bruit, entre solidarité communautaire et intégration économique. Tout en gardant un oeil sur l’actualité d’Ankara.
Bien sûr, dans la ville, il y a les cafés connus pour être les lieux de rencontre de la communauté turque. Le Saint-Germain, en surplomb de la place du marché. Ou le Café du Ponf’, un peu plus loin, entre les quartiers du Pont-Féron et de Saint-Sauveur. Mais l’essentiel de la vie sociale, religieuse ou culturelle des 2 000 Turcs de Flers, dans l’Orne, se déroule ailleurs, dans un bâtiment blanc, affichant fièrement sa raison d’être : « Amicale franco-turque de Flers ». Un lieu unique, où l’on entretient la fierté des origines, mais où l’influence d’Ankara se fait aussi régulièrement sentir. Ici, lorsque l’on est adhérent – et 95 % de la population originaire de Turquie l’est -, on y passe au moins une fois par semaine. On y vient pour prier – le lieu abrite une mosquée -, pour faire ses courses – le rez-de-chaussée accueille une épicerie pourvue en produits turcs -, pour boire un café, jouer au billard, se faire coiffer sous le regard d’Atatürk, le père de la nation.
De leurs premières années d’exil, ces immigrés ont gardé une extrême solidarité communautaire. Dans les années 1970, les employeurs locaux de l’agroalimentaire et de l’automobile ont besoin de main-d’oeuvre pour leurs abattoirs et leurs fonderies. Les premiers hommes arrivent, quasiment tous originaires de la région de Posof, à l’extrême est du pays. Des frères, des cousins suivent. Les femmes et les enfants aussi, un peu plus tard, comme le raconte le film Turcs de Normandie, d’Ali Badri.
Difficile de marcher hors des clous
Toutes les générations ont grandi à l’ombre de l’amicale, qui joue bien plus que le simple rôle de lieu d’accueil. Un conflit entre deux familles ? « Elle sert de médiateur, elle fait le tampon », note Subay Sahin, arrivé en 1977, à l’âge de 6 ans, qui en est le vice-président. Une difficulté avec un enfant à l’école ? Idem. Pendant les vacances, une salle est mise à disposition des adolescents de la communauté ; ils y trouvent des jeux vidéo, une télévision et un bar. « Ça nous permet de savoir où ils sont. Ils ne traînent pas n’importe où », ajoute Subay Sahin.
« Pour moi, l’association, c’est une grande facilité : j’ai un endroit où prendre la température et un interlocuteur en cas de problème. Et ça marche : il y a une prise en charge par le collectif de la réputation de la communauté », souligne, avec un certain sens de l’euphémisme, Yves Goasdoué, le maire divers gauche de Flers. Difficile, en effet, dans ce milieu, de marcher hors des clous, le regard du groupe est sans cesse présent.
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A la maison, tous passent du français au turc, du turc au français. Entre France et Turquie, ils ne choisissent pas, ils ne peuvent pas. La plupart ont la double nationalité, certains n’ont qu’un passeport turc, presque aucun n’a que la citoyenneté française. Beaucoup votent pour les scrutins dans les deux pays. Lors des élections en Turquie, l’amicale organise la logistique (réservation des bus…) pour aller au consulat à Nantes. C’est un secret de Polichinelle, ils sont très majoritairement des partisans d’Erdogan. « Il est charismatique et aimé en Turquie. D’ailleurs, il est élu au premier tour avec 52 % des voix quand votre monsieur Macron, lui, n’a eu que 24 % des suffrages », lâche l’un d’eux. Les autorités turques savent le poids électoral de cette diaspora. Son Excellence l’ambassadeur n’est-il pas venu dans la ville ornaise partager un repas de rupture du jeûne lors du dernier mois du ramadan ?
Mais à Flers, la politique n’est pas un sujet que l’on aborde si facilement. « On ne peut pas en parler comme ça, Madame, il faudrait que nous ayons la même connaissance de l’histoire de la Turquie depuis 1890 », nous rétorque l’un d’eux en guise de fin de non-recevoir. Un autre, longtemps appréciateur du travail réalisé par Erdogan en faveur de la modernisation de la Turquie, se montre désormais plus critique, mais ne le dit qu’à mi-voix.
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Dans cette amicale, affiliée au consulat de Nantes, dont l’imam est salarié par le Ditib, l’administration religieuse rattachée à Ankara, l’on se garde de prendre parti officiellement. Pas toujours simple. Depuis que l’AKP, le parti d’Erdogan, est arrivé au pouvoir en Turquie, des militants ont demandé à organiser des séminaires dans les locaux de l’association. Des demandes refusées, ce qui ne les a pas empêchés de venir prendre un café et de porter la bonne parole auprès des membres. Deux sujets sont, en revanche, totalement tabous : le PKK, le parti kurde, considéré comme « terroriste », et le mouvement Gülen, réprimé depuis la tentative de coup d’Etat de l’été 2016. Ceux qui avaient pu exprimer une sympathie pour ces idées ont pris leur distance et fait savoir qu’ils avaient ouvert les yeux. La pression du groupe toujours.
Volonté d’ouverture et souci de discrétion
Ici, la communauté ne veut surtout pas revivre l’épisode de 1999, lorsque deux jeunes filles d’origine turque avaient déclenché une violente polémique autour du voile dans l’un des collèges de la ville. A l’époque, l’ex-FN Bruno Mégret avait tenté de récupérer l’affaire. Désormais, les Turcs oscillent entre volonté d’ouverture et souci de discrétion. Ils sont intégrés économiquement et politiquement – Subay Sahin est adjoint au maire et se représentera en 2020 -, décidés à faire réussir leurs enfants – de plus en plus nombreux, y compris parmi les filles, à effectuer des études supérieures -, mais ils s’arrangent pour éviter qu’on mette le nez dans leurs affaires.
Dans une commune de 15 000 habitants, où la dernière élection municipale s’est jouée à 350 voix, ils pourraient aisément se rappeler au bon souvenir des politiques locaux. Pourtant aucune des activités de l’amicale n’est subventionnée par la ville et la construction des locaux a été prise en charge par la communauté. « C’est normal, on ne va pas aller pleurer à la mairie à chaque fois qu’on a besoin de quelque chose. On travaille, on peut donner », lance Turan Degirmenci, patron d’une entreprise du bâtiment, arrivé en France à l’âge de 10 ans.
Plus qu’avant, pourtant, ses membres se sentent montrés du doigt. Il leur arrive plus fréquemment d’entendre des « Pourquoi les Turcs ont du boulot et pas nous ? ». Du côté turc, la tentation est parfois celle du repli communautaire. Lorsqu’en mars 2018 le Café du Ponf’ a été incendié, le premier réflexe a été de considérer comme une attaque antiturque ce qui ne semble être qu’un différend personnel. L’affaire a laissé des traces. Depuis, l’amicale a décidé de recourir à la vidéosurveillance. Juste au cas où.
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