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Le Monde, le 20/06/2019
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
L’ex-maire du quartier de Beylikdüzü défie l’AKP lors de l’élection qui doit être rejouée à Istanbul le 23 juin.
Marcher à l’ombre est possible à Beylikdüzü, un arrondissement de la rive européenne d’Istanbul où la municipalité, soucieuse d’écologie, a fait jaillir de terre 600 000 mètres carrés d’espaces verts en cinq ans, une rareté dans le paysage stambouliote, largement dominé par le béton.
Avec ses fontaines, ses parcs, ses avenues proprettes et ombragées, Beylikdüzü est la carte de visite d’Ekrem Imamoglu, le candidat de l’opposition pour l’élection du maire d’Istanbul qui sera rejouée dimanche 23 juin pour la seconde fois en deux mois. Cet entrepreneur énergique de 49 ans, père de trois enfants, a été maire de l’arrondissement sous l’étiquette du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) de 2014 à 2019. Son mandat n’est pas passé inaperçu. « Plus de verdure, plus de services et l’homme est sympathique, à la portée de tout le monde », explique Semra, une jeune maman qui promène son nourrisson dans le parc adjacent à la mairie.
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L’arrondissement est considéré par ses habitants comme la maquette, petit format, de ce que l’édile pourrait accomplir à l’échelle de la ville sur le Bosphore s’il venait à remporter le scrutin du 23 juin. « Imamoglu a bien travaillé ici, donc je pense qu’il fera un bon maire pour Istanbul », estime Ugur, 70 ans, un retraité de l’armée en short et espadrilles, qui sirote un verre de thé brûlant assis sur un banc à l’ombre d’une pinède.
Poussée démographique
Installé dans le quartier depuis seize ans, Ugur l’a vu changer du tout au tout bien avant l’arrivée d’Imamoglu. « Des tours sont sorties de terre, le nombre d’habitants a doublé. Le nombre de voitures aussi. Heureusement, la municipalité a fait des parkings souterrains. »
Comme la plupart des Turcs, Ugur se dit préoccupé d’environnement, mais il ne veut pas qu’on touche à sa voiture. « On en a cinq à la maison, une pour chacun des membres de la famille : moi, ma femme, mon fils, ma belle-fille, mon petit-fils. »
Situé au nord-ouest de la mer de Marmara, Beylikdüzü illustre l’incroyable poussée démographique survenue à Istanbul ces dernières années. En 2008, le district comptait 185 000 habitants. Ils sont 350 000 désormais. Dès 2010, époque faste où le secteur du bâtiment était en plein essor et où les taux de croissance de l’économie étaient « chinois », de nombreuses familles de la classe moyenne se sont laissé séduire par les logements neufs mis sur le marché. Le taux de criminalité exceptionnellement bas a achevé de les convaincre.
Depuis, le rythme de la construction a ralenti. Sous l’effet de la récession économique, la demande s’est tarie, le secteur du bâtiment, très endetté, n’a pas retrouvé son dynamisme d’antan. Malgré tout, Beylikdüzü continue d’attirer. « Chaque année, environ 15 000 habitants de plus s’y installent », explique Mehmet Murat Calik, le maire actuel, élu pour le CHP, qui a longtemps travaillé aux côtés d’Ekrem Imamoglu.
« On peut aller jusqu’à 500 000 habitants, après il n’y aura plus de place », affirme le maire fraîchement élu, qui prévoit de donner encore 600 000 mètres carrés d’espaces verts à sa commune. Son ambition ? « Intégrer la mer à la ville. Nous avons treize kilomètres de côtes sur la région de Marmara que personne ne voit, dit-il. Ici, l’habitat a été conçu pour tourner le dos à la mer, il faut que ça change. » En quoi sa gestion, et celle d’Imamoglu avant lui, est-elle plus efficace que celle des élus AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur), connus pour leur propension à améliorer les infrastructures ? « Ils agissent, c’est vrai, mais leurs projets sont sans âme, les nôtres sont mieux pensés. »
« Le printemps est arrivé ! »
Inconnu du large public en janvier 2019, Ekrem Imamoglu s’est imposé en quelques mois comme l’espoir de la scène politique turque. Son assurance tranquille, son ton rassembleur ont crevé l’écran lors des municipales du 31 mars à Istanbul quand, à la surprise générale, il a dépassé d’une courte tête – 13 000 voix sur 10 millions d’inscrits – son rival Binali Yildirim, un poids lourd du Parti de la justice et du développement, ancien premier ministre et compagnon de route du président Recep Tayyip Erdogan.
« Le printemps est arrivé ! », scandaient ses partisans. La saison a duré dix-huit jours. Le 6 mai, son mandat de maire lui a été retiré par la Haute Commission électorale (YSK), après des pressions et des recours formulés par l’AKP. Sans compter les déclarations du président Erdogan, prompt à évoquer un scrutin frauduleux, un « crime organisé ».
« Plus qu’une municipale, il s’agit d’une lutte pour la démocratisation de la Turquie »,
répète Ekrem Imamoglu
Les élections du 31 mars à Istanbul sont alors annulées, mais partiellement. Seul le mandat du maire de la grande ville, qui a échappé à l’AKP, est remis en jeu. Les mandats des conseillers municipaux et des maires de quartier (24 pour l’AKP sur 39 arrondissements) ne sont pas concernés par la décision de YSK. Un nouveau scrutin est convoqué pour le 23 juin. « Plus qu’une municipale, il s’agit d’une lutte pour la démocratisation de la Turquie », répète le candidat de l’opposition, dont la popularité grandit, comme en témoigne l’évolution de son compte Twitter, passé de 350 000 abonnés fin mars à 2,6 millions aujourd’hui.
Mercredi, l’institut de sondages Konda le créditait d’une avance de 9 % sur Binali Yildirim, son rival de l’AKP. Au point de désespérer le président Erdogan, qui, le même jour, est allé jusqu’à le comparer au président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, sa bête noire. « Dimanche prochain vous aurez le choix entre Sissi ou Binali Yildirim », a-t-il expliqué à ses supporteurs réunis à Sançaktepe, un quartier de la rive asiatique d’Istanbul.
Popularité croissante
L’ascension d’Ekrem Imamoglu est un facteur à risque pour M. Erdogan, d’autant plus attaché à la « ville-monde » qu’il y est né et en a fait le tremplin de sa fulgurante carrière politique, laquelle a débuté lors de son élection comme maire d’Istanbul lors d’un mandat remarqué qui a duré de 1994 à 1998. Si Ekrem Imamoglu l’emporte le 23 juin, il sera à la tête de la ville la plus riche (un tiers du PIB) et la plus peuplée de Turquie (16 millions d’habitants), tout en ayant l’air de marcher sur les traces d’Erdogan. A moins que l’AKP, majoritaire au conseil municipal, ne lui mette des bâtons dans les roues.
Déconcertés par la popularité croissante du candidat de l’opposition, les médias et officiels de l’AKP cherchent à le décrédibiliser à tout prix. Tantôt il est décrit comme un suppôt du terrorisme, tantôt comme un « Pontos », c’est à dire un « Grec pontique », originaire du littoral de la mer Noire. « C’est faux. Le grand-père d’Ekrem bey [titre honorifique] était un héros de la guerre d’indépendance, la famille est de Trabzon, sur les bords de la mer Noire, c’est vrai, mais ils n’ont pas d’origines grecques », rassure Sabri, le patron d’un salon de thé en plein air. « Les Grecs disent qu’il l’est. Rien n’est sûr. A lui de prouver que son âme, son cœur et son intelligence sont avec la nation turque », a déclaré récemment Nurettin Canikli, vice-président de l’AKP.
Sabri n’apprécie pas. « C’est contre-productif. Ça donne encore plus envie de voter pour lui, les gens le voient comme la victime d’une injustice. » C’est son cas. « Je vais voter pour lui le 23 juin. Lors du scrutin précédent, le 31 mars, j’ai donné ma préférence à Yildirim, que j’estimais plus solide en tant qu’ancien premier ministre, alors que ma femme a voté Imamoglu. Quand le scrutin a été annulé, ça m’a dégoûté… »
Le thème de l’injustice est porteur. Installée avec ses amies, voilées et non voilées, sur les pelouses de la Vallée de la vie, un parc gigantesque où les jeunes de l’arrondissement ont l’habitude de se retrouver pour faire du vélo, du roller ou pique-niquer, Esra tient le même discours. Cette apprentie comptable de 21 ans, issue d’une famille pieuse et conservatrice, déplore elle aussi « l’injustice » faite à Imamoglu. « Chez moi, on vote AKP. C’est ce que j’ai fait au moment de la présidentielle, le 24 juin 2018, et à nouveau le 31 mars. Cette fois-ci, je ne sais pas. »
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