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Le Monde, le 05/03/2020
CHRONIQUE
Alain Frachon
Les guerres de Syrie ne sont pas terminées, loin de là , et le drame humanitaire à Idlib est le symbole des visions opposées sur la région.
Les guerres de Syrie ne sont pas terminées, loin de là . Imaginer un retour à la « normale », un Bachar Al-Assad régnant « comme avant » – avant mars 2011, début de l’insurrection syrienne – sur un pays gentiment policé par trois armées étrangères est une aimable vue de l’esprit. Puissances occupantes, la Russie, l’Iran et la Turquie auront beau multiplier accolades au sommet et déclarations communes, elles buteront toujours sur cette réalité : elles n’ont pas les mêmes desseins sur l’avenir du pays – pas du tout.
En témoigne, le dernier en date des épisodes du long drame syrien, la bataille d’Idlib, qui voit, depuis la semaine dernière, l’armée turque aux prises avec celle de Damas et avec la chasse aérienne russe. Intervenant en Syrie depuis 2015 à la demande de Bachar Al-Assad, la Russie veut en finir avec la guerre. Et sonner la victoire.
Ultime obstacle : faire tomber Idlib et son massif du nord-ouest syrien qui abrite les restes – 20 000 combattants – d’une insurrection armée, largement islamiste, en bout de course. Depuis deux mois déjà , l’aviation russe et celle de Damas pilonnent la région. Mais Recep Tayyip Erdogan, « l’ami » russe de Vladimir Poutine, son partenaire local, avait prévenu : il était contre cette opération.
Drame humanitaire
Le président turc avait deux raisons. D’une part, ces derniers insurgés arabes syriens sont souvent des protégés d’Ankara. D’autre part, les combats allaient faire fuir la population civile de l’Idlib en direction de la frontière avec la Turquie – pays qui abrite déjà plus de trois millions de réfugiés syriens. Erdogan ne voulait pas d’un surcroît de déplacés (ce que l’Europe devrait comprendre). Moscou n’en n’a pas tenu compte. Tout s’est passé comme l’avait prédit le président turc : 900 000 Syriens, fuyant le blitz russe, c’est-à -dire toute la misère du ciel, se pressent aujourd’hui le long d’une frontière turque hermétiquement fermée par Ankara.
Les responsables de cet exode de proportion biblique, que l’ONU qualifie de plus grand drame humanitaire du moment, sont Bachar Al-Assad et Vladimir Poutine. Ce qui est à l’œuvre ici, c’est la « doctrine Grozny » – du nom de la capitale tchétchène que l’aviation russe a rasée en 1994. On bombarde massivement – comme les Occidentaux l’ont fait à Mossoul et à Rakka, les deux capitales de l’organisation Etat islamique – mais avec une spécificité : on vise hôpitaux, dispensaires, marchés publics etc., bref tout ce qui pousse la population à fuir.
Elle fuit vers la Turquie, pas vers les régions syriennes contrôlées par le régime. Elle fuit Bachar Al-Assad, ce qui est sans doute un point-clé dans cette histoire. Pas plus les réfugiés syriens de Jordanie (plus d’un demi-million) que ceux qui sont au Liban (plus d’un million), les déplacés d’Idlib n’entendent vivre à nouveau sous la dictature du régime de Damas. Cela limite singulièrement les chances d’un retour à la « normale » en Syrie à la suite d’une « victoire » des forces étrangères, russes et iraniennes, au service du régime. La question « Bachar » est sans doute au cœur de celle des réfugiés syriens.
Cela n’enlève rien au cynisme d’Erdogan qui, plus isolé que jamais, sollicite l’aide de l’Europe en se servant de « ses » réfugiés, ceux qu’il a accueillis en Turquie. Laissant croire à certains que la frontière avec la Grèce était ouverte, le président turc a cruellement envoyé des familles entières se heurter aux gardes-frontières grecs. Episode sinistre.
Poutine, qui devait rencontrer Erdogan jeudi 5 mars à Moscou, trouvera sans doute avec lui un arrangement provisoire au moins sur la Syrie sinon sur la Libye – où Ankara et Moscou sont aussi en conflit. Le président russe rêve d’imposer le fait accompli d’une Syrie toujours à la botte de Bachar Al-Assad – en dépit de centaines de milliers de morts – où Moscou retrouverait la tutelle exercée du temps de l’Union soviétique, conservant ainsi, en point d’appui arabe, les bases militaires qu’elle y a déployées. Ce serait trop simple.
Un grand malade
Outre qu’il lui faut amadouer la Turquie, qui occupe une partie de la Syrie, le Kremlin doit s’assurer la bonne volonté de l’Iran. Mais la République islamique – qui a sauvé le régime Al-Assad, auquel elle est liée par un accord de défense – peut torpiller l’ambition russe en Syrie. Ce pays est pour Téhéran l’un de ses points d’ancrage dans le monde arabe, assurant une continuité territoriale avec ses alliés chiites d’Irak et ceux du Liban : les armes à destination du Hezbollah libanais, le protégé modèle de l’Iran, passent par la Syrie.
Si l’Iran se contentait de la protection de Bachar Al-Assad, tout irait bien. Ce n’est pas le cas. « Nous ne sommes pas des joueurs comme les autres » sur la scène internationale, dit au Financial Times, le général iranien Hossein Dehghan ; « nous sommes des révolutionnaires ». Dehghan, qui incarne la composante radicale du régime iranien, affirme que Téhéran va rester en Syrie, continuer à armer le Hezbollah et les milices chiites d’Irak et développer son arsenal de missiles (cependant que l’ONU accuse l’Iran d’accroître son stock d’uranium enrichi).
En Syrie, l’Iran veut des bases militaires permanentes, ce à quoi Israël entend s’opposer par la force. En perspective, cela veut dire une guerre israélienne continue contre le Hezbollah et l’Iran sur le territoire de la Syrie – risque majeur qui peut mettre la Russie dans une situation impossible et ruiner la politique syrienne de Poutine.
Trois ex-empires – russe, perse et ottoman – au chevet d’un grand malade arabe, mais avec des potions différentes et des visions opposées sur la région, cela n’annonce ni la fin de la guerre en Syrie ni celle du drame des réfugiés.
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