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Le Figaro, le 01/10/2018
Par Delphine Minoui et Service Infographie
De notre correspondante à Istanbul
INFOGRAPHIE – En froid avec les États-Unis et l’Union européenne, mais rabiboché avec la Russie, le président turc affronte une grave crise économique.
Tour à tour pragmatique et provocateur, le chef de l’État turc, à la fois avide de reconnaissance internationale et soucieux de relancer l’économie de son pays tout en ménageant sa base électorale, s’est rendu en Allemagne après un passage à l’Assemblée générale des Nations unies.
● La Turquie tend-elle de nouveau la main à l’Europe?
La visite d’Erdogan en Allemagne, les 28 et 29 septembre, revêt un caractère hautement symbolique pour le président islamo-nationaliste turc. Il s’agit d’un premier signe d’apaisement entre les deux pays, après des années de crispations diplomatiques, qui remontent au putsch raté de 2016. «C’est aussi, du point de vue d’Erdogan, la première consécration par l’Union européenne de son statut de président réélu, en juin 2018», observe l’économiste et politologue turc Ahmet Insel, auteur de La Nouvelle Turquie d’Erdogan (La Découverte). Une «reconnaissance» de son nouveau rôle d’hyperprésident, en vertu de la nouvelle Constitution, sur laquelle il entend évidemment capitaliser à l’heure des tensions avec les États-Unis. En retour, l’Allemagne espérait obtenir la libération de ses ressortissants emprisonnés en Turquie. En pleine crise financière turque – la devise nationale a dévissé de 40 % en moins d’un an -, cette tentative de normalisation répond également à des considérations d’ordre économique. «Il s’agit de rassurer les entreprises et les investisseurs allemands», rappelle Ahmet Insel. Avec quelque 7500 entreprises allemandes présentes en Turquie, l’Allemagne est le premier partenaire commercial d’Ankara. «La Turquie et l’Europe ont aussi d’autres intérêts communs comme la question des migrants, la lutte contre le djihadisme, la résolution du conflit syrien», estime Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie. Mais ce rapprochement de circonstance ne signifie pas pour autant une relance du processus d’adhésion à l’Union européenne. Le président français, Emmanuel Macron, l’a ouvertement signifié lors de la Conférence des ambassadeurs: le projet du président Erdogan serait, a-t-il déclaré, «panislamique et va à l’encontre de nos valeurs européennes». «Tout le monde est conscient que le rapprochement avec l’Europe est mis en veilleuse. Cependant, à défaut d’adhésion, il y a toujours cet espoir de réactualiser l’Union douanière», précise Ahmet Insel.
● La crise turco-américaine est-elle partie pour durer?
«Le président turc s’est enfermé dans un discours victimaire où
il accuse les officines étrangères d’être responsables de la crise, au lieu de reconnaître sa part de responsabilité»
L’économiste et politologue turc Ahmet Insel
Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump ont eu un bref échange, le 25 septembre, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Une première depuis le bras de fer commencé cet été entre les deux hommes. Mais la crise qui oppose les deux pays est toujours à l’ordre du jour, Ankara refusant de céder aux sanctions américaines et de libérer un pasteur américain détenu en Turquie. Il y a encore quelques jours, le président Erdogan dénonçait lors d’une allocution «l’attaque odieuse visant l’économie turque». En fait, relève Ahmet Insel, le chef de l’État turc est piégé par ses propres discours. «Si les sanctions américaines sont douloureuses pour le pays et qu’elles ont précipité la chute de la livre turque, elles ne l’ont pas déclenchée. Or le président turc s’est enfermé dans un discours victimaire où il accuse les officines étrangères d’être responsables de la crise, au lieu de reconnaître sa part de responsabilité», dit-il. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer une possible détente avec Washington. D’autant plus, ajoute l’expert turc, «qu’en vertu de ses nouvelles alliances politiques avec l’extrême droite turque (le parti ultranationaliste MHP, NDLR), il se retrouve prisonnier d’un nouveau jeu de rôle qui le pousse à prendre une posture anti-américaine et anti-impérialiste». Mais le chef de l’État turc n’en demeure pas moins un animal politique pragmatique, capable de retourner sa veste si nécessaire. Exemple, ce dégel progressif turco-russe opéré depuis la crise qui opposa, en 2015, les deux pays à l’issue de la destruction d’un jet militaire russe au-dessus de la frontière turco-syrienne. «Ce n’est pas la première fois qu’un contentieux oppose la Turquie aux États-Unis. À chaque reprise, un compromis a finalement été trouvé, comme ce fut le cas pour le cas des villes de Manbij ou encore d’Afrine en Syrie. Cette fois-ci encore, je ne pense pas qu’il puisse y avoir de rupture fondamentale entre Washington et Ankara. La Turquie ne quittera pas l’Otan, dont elle demeure un partenaire stratégique. Si Erdogan se montre redoutable en politique intérieure, il fait preuve de plus de souplesse en matière internationale. Il sait ménager plusieurs paramètres auprès de plusieurs interlocuteurs. Il ne ferme aucune porte. Il joue sur différents tableaux», observe pour sa part Didier Billion.
● En empêchant une offensive syro-russe au nord de la Syrie, Recep Tayyip Erdogan a-t-il sauvé Idlib?
Ces dernières années, Ankara s’est imposé comme un acteur à part entière de la résolution du conflit syrien. La Turquie, qui partage 900 kilomètres de frontière avec la Syrie – et qui accueille 3,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire – avait tout intérêt à prévenir un bain de sang à ses portes et à éviter une nouvelle catastrophe humanitaire. La création d’une zone «démilitarisée», en vertu du nouvel accord turco-russe, va dans ce sens. Mais si le pire a été évité, la trêve demeure fragile. Rien ne garantit, en effet, que les groupes djihadistes se laissent si facilement déloger. «C’est une victoire à la Pyrrhus et c’est surtout un cadeau empoisonné pour Ankara. En signant cet accord, la Turquie devient responsable du désarmement et de la neutralisation des djihadistes. En a-t-elle les moyens? Comment va-t-elle procéder? Envisage-t-elle de créer des zones de sécurité pour parquer ces djihadistes? De plus, si l’offensive russo-syrienne reprend, où vont se réfugier ces djihadistes? Il y a là un risque sécuritaire pour la Turquie. Cela peut se retourner contre elle», relève Ahmet Insel.
Quant aux populations civiles et aux opposants modérés, pris en étau entre les menaces de Damas et la pression de certaines factions extrémistes, ils craignent de faire les frais de cet accord particulièrement fragile. «L’État syrien rétablira sa souveraineté sur la province d’Idlib, dernière grande zone rebelle dans le nord-ouest du pays, que ce soit par des moyens pacifiques ou non», a prévenu ce mardi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faysal Moqdad. «Une fois de plus, la Russie cherche à gagner du temps en créant l’illusion d’une trêve. Au final, les Turcs se feront avoir et les populations syriennes en paieront le prix fort», se désole un opposant syrien.
● Se dirige-t-on une «Moyen-Orientalisation» de la Turquie?
La dérive autoritaire de la Turquie, sur fond de répression et de musellement renforcé de la presse, l’éloigne chaque jour un peu plus de l’Europe. Fini le temps des concessions sur la question des droits de l’homme et des minorités. Pendant ce temps, le président Erdogan noue des liens stratégiques avec certains pays du monde arabo-musulman: il accepte l’aide économique du Qatar, il exprime sa solidarité envers l’Iran, également victime des sanctions américaines. Soucieux de soigner son image de «sauveur des musulmans opprimés», il s’érige en défenseur de la cause palestinienne. «Mais il n’a aucune politique moyen-orientale concrète», tempère Ahmet Insel. «S’il s’allie avec le Qatar, il demeure en bisbille avec l’Arabie saoudite. S’il s’identifie aux souffrances du peuple iranien, il reste opposé à la politique iranienne en Syrie. En fait, il n’a pas vraiment de prise sur cette région. Ses positions diffèrent au cas par cas. Il n’est plus l’étoile montante de 2011, lorsque les révolutionnaires du printemps arabe prenaient en exemple le “modèle turc”», note Ahmet Insel.
● La porte de la démocratie turque est-elle fermée à double tour?
«L’opposition anti-Erdogan n’est malheureusement pas parvenue à produire de proposition alternative.
Chaque parti est embourbé dans des querelles d’ego et des dissensions internes»
Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris
Depuis sa réélection, celui que ses détracteurs surnomment le «Sultan» concentre quasiment tous les pouvoirs. Il cumule les fonctions de chef d’État et de gouvernement, mais aussi de président de son parti, l’AKP. Habilité à nommer les ministres sans l’aval du Parlement, il s’est entouré d’hommes de confiance, tel que son gendre, Berat Albayrak, au portefeuille de l’Économie. Quant à la justice, son indépendance est de plus en plus limitée, le président pouvant nommer six des treize membres du Conseil supérieur des juges et procureurs. «Aujourd’hui, il dispose de la capacité de nommer tout le monde, des préfets au directeur du fonds souverain», observe Ahmet Insel. La société civile, qui refuse de baisser les bras, place aujourd’hui ses derniers espoirs dans les élections municipales de mars prochain. «Mais là encore, la démocratie est en péril. Selon un décret présidentiel datant du 9 août 2018, l’argent des mairies est placé sur un compte du Trésor qui peut être bloqué à tout moment. Cette centralisation peut être aisément utilisée pour sanctionner certaines municipalités qui ne sont pas de la même couleur politique que le gouvernement», ajoute le politologue turc. En face, les forces de l’opposition peinent à relever la tête. Stigmatisées par le pouvoir, elles ne sont pas parvenues à donner suite à la nouvelle Alliance créée lors de la campagne électorale. «L’opposition anti-Erdogan n’est malheureusement pas parvenue à produire de proposition alternative. Chaque parti est embourbé dans des querelles d’ego et des dissensions internes. Tant que les opposants ne seront pas parvenus à reconstituer un socle de reconquête du pouvoir, Erdogan n’a pas trop de soucis à se faire», observe Didier Billion, le directeur adjoint de l’Iris.
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