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Le Monde, le 01/04/2019
Marie Jégo (Ankara, envoyée spéciale)
A l’issue des élections municipales dimanche, le Parti de la justice et du développement AKP a perdu la main sur Ankara et Istanbul.
La défaite est cuisante pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Dimanche 31 mars, à l’issue d’élections municipales pleines de suspense, son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a perdu la main sur Ankara, la capitale, et Istanbul, le poumon économique et financier du pays, selon près de 99 % de bulletins dépouillés. Depuis vingt-cinq ans, les deux plus grandes villes de Turquie étaient des fiefs imprenables de l’AKP.
La raison de cette désaffection est à chercher du côté de la récession économique qui touche les électeurs au portefeuille. Depuis la brusque dépréciation (– 30 %) de la livre turque à l’été 2018, la croissance pique du nez, la production industrielle baisse, le chômage est en hausse (13,5 % en février) et l’inflation ne décolle pas des deux chiffres (19 % en mars).
Les prix des produits alimentaires se sont mis à grimper, suscitant l’ire des ménagères. « L’oignon et l’aubergine sont devenus des produits de luxe que nous ne pouvons plus nous payer », soupire Ayse, une professeure de lycée rencontrée à Ankara sur l’un des stands aménagés par les municipalités pour vendre des légumes à bas prix subventionnés par l’Etat. Des queues interminables s’y forment, comme si le pays était confronté à une pénurie.
Pour une fois, les sondages n’ont pas menti. Voici des mois qu’ils annonçaient que l’AKP allait perdre plusieurs grandes villes dont Ankara, Adana, Antalya, Mersin, qui étaient jusqu’alors sous le contrôle du parti au pouvoir. Et c’est ce qui s’est passé.
« L’électorat a tiré les oreilles de l’AKP »
A Ankara, où M. Erdogan a fait ériger son palais, Mansur Yavas, le candidat de l’opposition – une coalition entre le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate nationaliste) et le Bon Parti (droite nationaliste) – l’a emporté d’une courte tête (3,9 points) sur son rival de l’AKP, Mehmet Özhaseki.
Au départ, les chances de M. Yavas paraissaient plutôt minces. Les médias, contrôlés à 95 % par le pouvoir en place, ne lui ont jamais donné la parole. Ses affiches n’avaient pas droit de cité alors que les posters géants de Mehmet Özhaseki et de M. Erdogan s’étalaient à chaque coin du paysage urbain. Intarissables, les responsables de l’AKP s’étaient mis à décrire M. Yavas comme un vulgaire escroc et son parti comme un nid de terroristes.
La défaite sonne comme un avertissement. « L’électorat a tiré les oreilles de l’AKP », a résumé Meral Aksener, la chef de file du Bon Parti. Galvanisée par sa percée, l’opposition la voit comme le début de la fin pour M. Erdogan. « Le printemps est arrivé à Ankara, il ne va pas tarder à Istanbul », a prédit Kemal Kiliçdaroglu, le secrétaire général du CHP, rappelant que ces élections étaient « les plus antidémocratiques » qu’il ait jamais connues.
Nette à Ankara, la victoire de l’opposition n’a été confirmée à Istanbul qu’en début de matinée, peu après 10 heures, par la commission électorale. Toute la nuit, la presse avait donné un score de 48,7 % pour chacun des deux rivaux, tout en indiquant que l’AKP avait gagné.
La perte d’Istanbul constitue un sérieux revers pour M. Erdogan. C’est dans cette ville que le gamin du quartier populaire de Kasimpasa, sur la Corne d’or, a bâti sa popularité. C’est là qu’il a fait ses armes politiques lorsqu’il a été élu maire en 1994. C’est là aussi qu’il vote, dans le quartier d’Üsküdar, sur la rive asiatique, où il a sa résidence.
Silence de la Commission électorale
L’autre inconvénient pour le président est financier. La ville, peuplée de 15 millions d’habitants, est une manne dont la perte ne sera pas sans conséquences pour l’AKP. Pourvoyeuse d’emplois, fertile en appels d’offres, riche en projets immobiliers et autres, la grande municipalité stambouliote est la clé de voûte du système clientéliste mis en place par les islamo-conservateurs en dix-sept ans de pouvoir absolu.
La soirée avait pourtant bien commencé pour l’AKP. Avant même la fin du dépouillement, les médias progouvernementaux clamaient le succès du candidat du parti présidentiel, l’ancien premier ministre, Binali Yildirim, donné en tête avec trois points d’avance sur Ekrem Imamoglu, son concurrent du CHP. Toutes les chaînes de télévision diffusaient le message suivant : « Ceux qui ont fait alliance avec les terroristes ont perdu. » Intervenant lors d’une très brève allocution, Binali Yildirim s’était lui-même proclamé vainqueur du scrutin.
Le candidat de l’opposition a aussitôt crié à la « manipulation ». Affirmant que la victoire était « clairement » de son côté, avec 29 408 voix de plus que son adversaire, Ekrem Imamoglu a semoncé la commission électorale et l’agence de presse officielle Anadolu, les invitant à « travailler sérieusement ».
Véritable bras armé de l’AKP en matière de propagande, l’agence Anadolu a la fâcheuse habitude, à chaque élection, de publier des résultats alors que le dépouillement est loin d’être achevé, ce qui est interdit par la loi. Sitôt après cette mise en garde, l’agence a cessé de publier ses résultats fantaisistes et la commission électorale s’est murée dans le silence. « Nous annoncerons les résultats quand tous les votes auront été comptabilisés », a expliqué Sadi Güven, son président.
Le décompte s’est alors bloqué. A 2 heures du matin, 98 % des votes avaient été dépouillés. Le silence de la commission électorale qui s’ensuivit pendant de longues heures a été vivement critiqué. Il a fallu attendre le milieu de la matinée pour que Sadi Güven, le président du Haut-comité électoral (YSK), déclare que les résultats, sur près de 99 % des bulletins, montraient le candidat de l’opposition en tête. Selon lui, M. Imamoglu obtient 4 159 650 voix contre 4 131 761 pour M. Yildirim. M. Güven a toutefois insisté que des recours étaient en cours d’examen pour un peu plus de 80 urnes.
Erdogan se dit satisfait
Dès dimanche soir, le président Erdogan avait semblé envisager la perte de sa ville. « A Istanbul, nous avons gagné la plupart des arrondissements et nous sommes au coude-à -coude dans les autres. Ce qui signifie que même si nos électeurs avaient renoncé à la mairie, ils ont quand même voté pour l’AKP au niveau des arrondissements », a-t-il déclaré depuis le balcon du siège de son parti, à Ankara, où il est apparu en compagnie de son épouse, Emine, comme le veut l’usage après chaque élection.
Contre toute attente, le « reis » (« chef », l’un des surnoms de M. Erdogan) s’est dit satisfait. « L’AKP reste la première formation de Turquie », s’est-il félicité. Autre motif de contentement : « Je constate que nos concitoyens ont compris notre message selon lequel ces élections étaient une question de survie de la nation. »
Il s’est consolé en vantant la bonne prestation de son parti dans le sud-est de la Turquie, majoritairement peuplé de Kurdes, où plusieurs municipalités traditionnellement acquises au Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde), telles Mus, Bitlis, Sirnak, sont passées aux islamo-conservateurs : « C’est la preuve que les électeurs [du sud-est] ne sont pas totalement soumis à l’organisation terroriste [le Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK, en guerre contre l’Etat turc depuis 1984] et à ses alliés [le HDP]. »
A Sirnak, la victoire de l’AKP, qui a remporté 61,5 % des suffrages (contre 29,3 % aux municipales de 2014) s’explique aisément. Détruite à 70 % lors des combats qui s’y sont déroulés à l’hiver 2015-2016 entre l’armée turque et les rebelles du PKK, la ville a perdu une bonne partie de ses habitants, contraints à l’exode, tandis que les soldats, les policiers et les gardiens de villages (des Kurdes recrutés par Ankara pour lutter contre le PKK) l’ont repeuplée.
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