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Le Monde, le 13/05/2016
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Voici onze ans qu’ils Âattendaient ce moment. A l’Hôtel Marmara d’Istanbul, mardi 3 mai, les représentants des différents courants chiites de Turquie – alévi, alévi-bektachi, alévi-caferi – ont salué la fin d’un long combat juridique pour la reconnaissance de leurs droits. Le 26 avril, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a reconnu que la Turquie violait leur liberté religieuse et les discriminait. « C’est une bonne nouvelle, car nos revendications sont récusées par les tribunaux turcs depuis 2005 », explique Remzi Akbulut, qui dirige la Fédération des fondations alévies.
Deuxième croyance en Turquie derrière le sunnisme, l’alévisme n’est toujours pas reconnu comme une religion à part entière. Izzettin Dogan, le président d’honneur de la Fédération des lieux de culte alévis, résume ainsi la situation : « Nous sommes considérés comme inexistants en Turquie, alors que nous représentons 25 à 30 millions d’individus. » Leur pratique de l’islam diffère tellement de celle des sunnites, que ces derniers les ostracisent, décrivant ce culte comme une secte, « une confrérie », selon l’argument avancé par les avocats de la Turquie, à Strasbourg, pour justifier son refus d’octroyer un statut spécial aux alévis.
Les alévis-bektachis ne reconnaissent pas le rituel de la prière cinq fois par jours et n’ont pas le devoir d’effectuer le pèlerinage à La Mecque. Hommes et femmes prient côte à côte dans des cemevi (« maisons de prière »), selon un rituel comportant une danse sacrée (semah). Leur attitude est plus conciliante envers les femmes, qui, par exemple, ne sont pas obligées de porter le foulard. D’ailleurs, leurs chefs spirituels peuvent aussi bien être des hommes (dede) que des femmes (ana). Les sciences fondamentales sont reconnues et leur enseignement valorisé.
Les cemevi ne reçoivent aucune subvention de l’Etat, contrairement aux mosquées. Les serviteurs du culte ne sont pas reconnus comme des fonctionnaires, à la différence des imams sunnites (qui conduisent la prière). Depuis peu, des cours d’initiation religieuse sont obligatoires au lycée : seul l’islam sunnite y est mentionné, au grand regret des alévis.  » Nos enfants nous demandent pourquoi ils n’ont pas la même religion que celle enseignée à l’école « , déplore Izzettin Dogan.
Vaines promesses
C’est lui qui, en septembre 2005, a porté la revendication de plusieurs centaines de ses coreligionnaires devant la justice turque. Les alévis, explique-t-il, étaient las des vaines promesses de reconnaissance. Le 23 novembre 2011, Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, avait eu un geste fort, en s’excusant publiquement, au nom de la République, pour les massacres de Dersim, quand, entre 1936 et 1939, 15 000 alévis avaient été tués. Mais la reconnaissance juridique n’est jamais venue.
 » Les autorités n’ont eu de cesse de nous promettre une amélioration, tout en expliquant qu’une telle mesure leur ferait fatalement perdre les voix de l’électorat sunnite « , explique cet intellectuel polyglotte aux petites lunettes cerclées d’acier. Pour M. Dogan, il ne fait pas de doute que la Turquie respectera la décision de la CEDH en donnant un statut à la minorité alévie.
Installés en Anatolie depuis le XIIe siècle, les alévis-bektachis ont eu une histoire tourmentée, victimes d’oppressions tant à l’époque des sultans que sous la République. En période de grandes tensions politiques, ils ont régulièrement été attaqués – à Malatya et à Kahramanmaras en 1978, à Çorum en 1980, à Sivas en 1993.
 » Nous n’avons rien à voir avec les chiites « , se défend Riza Eroglu, président la Fédération des associations alévies. Sur les murs de son bureau, situé dans le quartier populaire de Yenikapi à Istanbul, trônent les portraits d’Atatürk et d’Ali, le gendre du prophète Mahomet, révéré par la communauté. Il explique :  » Nous avons le même Livre, nous prions le même Dieu, mais, à la différence des sunnites et des chiites, nous plaçons l’homme au centre de tout.  »
La situation au Moyen-Orient l’inquiète, car  » les tenants de l’islam radical sunnite ne font pas mystère de leur intention d’éradiquer les alévis et les chiites « . En Turquie, difficile de lutter contre la polarisation de la société :  » Les autorités encouragent la fracture sunnites contre alévis. Il ne faut pas oublier que l’AKP veut avant tout créer un Etat sunnite.  » Récemment, raconte-t-il, le village d’Alaca, majoritairement alévi, situé dans la province de Çorum, a été  » invité  » à construire une mosquée.  » Telle était la condition fixée par les autorités pour procéder à la réparation des routes et des conduites d’eau réclamée par le maire « , déplore Riza Eroglu.
 » Avec la guerre en Syrie, notre situation n’a fait qu’empirer « , souligne le quadragénaire à la voix douce. Les populations alévies de certains villages situés dans les régions de Kahramanmaras et de Sivas se sont insurgées récemment contre le projet d’installation de camps de réfugiés syriens à proximité de leurs zones de résidence, craignant d’être submergés par les sunnites.
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