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Le Monde, le 11/09/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Figure incoutournable du journalisme, il est accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en « passant des messages subliminaux à la télévision ».
Jeudi 10 septembre, l’écrivain et journaliste Ahmet Altan est entré dans sa cinquième année de détention. Incarcéré à Silivri, la prison de haute sécurité située à la périphérie d’Istanbul, il passe ses journées à lire, à travailler à son nouveau roman, à marcher dans la petite cour attenante à sa cellule, où il peut apercevoir le ciel et entendre les oiseaux chanter.
Son avocate, Figen Çalikusu, lui rend visite à raison d’une heure tous les quinze jours, comme la loi l’y autorise. « Son moral est bon. C’était dur pendant la pandémie car les visites avaient été suspendues, désormais, ces restrictions ont été levées. Il a plaisir à recevoir des visites quand bien même un gardien est présent qui écoute nos conversations. Jusqu’ici, il était seul dans sa cellule, mais, depuis mardi 8 septembre, un autre prisonnier l’a rejoint. »
Aucune preuve solide
Figure incontournable du journalisme en Turquie, Ahmet Altan est accusé d’avoir soutenu la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en ayant fait « passer des messages subliminaux à la télévision ». Taraf, le journal dont il a longtemps été le rédacteur en chef, est soupçonné d’avoir entretenu des liens avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé par le président Erdogan d’être le principal instigateur du coup d’Etat manqué de 2016.
Condamné en 2018 à la perpétuité « aggravée », c’est-à-dire un régime carcéral dur, l’écrivain a vu ensuite sa condamnation annulée par la Cour suprême de Turquie. Les juges ont conclu qu’il n’avait pas violé la Constitution. En revanche, ils ont retenu contre lui le fait d’avoir « aidé un groupe terroriste sans en être membre », en l’occurrence le mouvement du prédicateur honni. Aucune preuve solide ne vient étayer cette accusation. Les pièces essentielles de son dossier sont ses articles et ses interviews. Mais, comme l’écrivent les juges dans leur attendu, « les articles et les déclarations faits à un moment où il y a possibilité de coup d’Etat ne relèvent pas du journalisme ».
« Il n’a jamais tenu une arme, n’a jamais prêché la violence. Il ne fait qu’écrire, où est le crime ? », Mehmet Altan, son frère
A l’égal de quelques dizaines de milliers d’intellectuels et de militants politiques actuellement derrière les barreaux en Turquie, Ahmet Altan est un « criminel de la pensée », selon le modèle décrit dans 1984, le roman de George Orwell : « Il n’a jamais tenu une arme, n’a jamais prêché la violence. Il ne fait qu’écrire, où est le crime ? D’ailleurs son dernier livre, rédigé en détention, est en vente en ce moment dans vingt-trois pays », rappelle son frère Mehmet, universitaire et essayiste, aujourd’hui en liberté.
Lui aussi a été pris dans la vague des purges qui ont suivi le coup d’Etat manqué. Après avoir passé deux ans en prison, il a été blanchi par la Cour de cassation. Pour autant, il n’a pas retrouvé son poste d’enseignant à l’université d’Istanbul, dont il a été limogé sur décret, comme 6 000 de ses collègues à travers tout le pays.
Pour garder le moral entre ses quatre murs, Ahmet Altan mobilise toutes ses ressources mentales. Il s’accroche à la lecture et à l’écriture, mène parfois des conversations avec des personnages imaginaires. C’est ce qu’il explique dans son dernier livre, Je ne reverrai plus le monde (Actes Sud en 2019). Il y décrit sa plongée dans l’univers brutal et paralysant de la prison. « En l’espace de cinq heures, j’avais parcouru cinq siècles pour arriver aux cachots de l’Inquisition. » Un parcours vertigineux, « un tourbillon », écrit-il, dans lequel « le roman et la vie sont enchevêtrés, où ce qui est réel et ce qui est écrit s’imitent et changent de place, chacun déguisé en l’autre ».
Ses demandes de remise en liberté ont toutes été rejetées. Le 4 novembre 2019, prenant acte de l’annulation du premier verdict par la Cour suprême, un tribunal l’a condamné à dix ans et six mois de réclusion tout en ordonnant sa mise en liberté sous contrôle judiciaire, en attendant la procédure d’appel. Il est aussitôt libéré, sa famille et ses amis l’attendent à sa sortie de prison. La joie est sur tous les visages. Elle sera de courte durée. Huit jours plus tard, il est remis en prison.
Son recours à La CCEDH « semble bloqué »
Depuis, son dossier est en attente d’examen devant la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation. Vue comme l’ultime recours, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a été saisie. « Classé en 2019 dans la catégorie des “procédures accélérées” par la CEDH, son dossier semble bloqué. A douze reprises l’examen en a été reporté. Je ne comprends pas pourquoi il faut tant de temps, c’est inquiétant », s’émeut Figen Çalikusu, son avocate.
Elle espérait pouvoir s’entretenir avec Robert Spano, le président de la CEDH, venu en visite en Turquie du 3 au 5 septembre, en vain. « Pendant son séjour, M. Spano a rencontré des officiels, personne d’autre, ce qui nous a étonnés. » Elle veut croire malgré tout à l’indépendance de la CEDH, un instrument unique, le dernier recours des individus confrontés à l’arbitraire des Etats.
Mais sa confiance est ébranlée par le fait que le juge Spano se soit fait remettre un diplôme honoris causa de l’université d’Istanbul. « Cet établissement universitaire sera bientôt sur la sellette à Strasbourg pour avoir limogé sans raison plus de 200 professeurs, dont Mehmet Altan, le frère d’Ahmet. Quand l’affaire viendra devant la Cour, le président Spano apparaîtra comme juge et partie à la fois, c’est assez troublant. »
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