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Le Figaro, le 27/11/2017
Par  Christian de Moliner
FIGAROVOX/ANALYSE – Christian de Moliner analyse la situation géopolitique au Levant. Il revient sur la responsabilité de la France dans les crises au Liban et en Syrie. Christian de Moliner est écrivain.
Aucun sentiment national ne réunit les différentes communautés, chrétiennes, sunnites, chiites et Druzes du Liban. Le désir d’indépendance et le rejet de la France les ont rapprochés dans les années 1930-1940, mais une fois la puissance coloniale partie, ce pays s’est déchiré, d’autant plus que les réfugiés palestiniens ont accentué les problèmes sous-jacents. Car le Liban est en crise ouverte depuis 1958. À cette époque les États-Unis sont intervenus pour un résultat incertain. Tout au plus, le débarquement des marines décidé par le président Eisenhower a permis de geler les problèmes jusqu’à la terrible guerre civile qui a ravagé le Pays des Cèdres entre 1975 et 1991. Depuis un fragile équilibre s’est mis en place, mais le feu couve sous les cendres.
De même, la guerre de Syrie qui dure depuis 2010 possède une incontestable dimension religieuse. Elle n’est pas la seule, mais elle est primordiale. Le Hezbollah et l’Iran sont intervenus victorieusement aux côtés d’El Assad, car ce dernier est alaouite (et est donc assimilé aux chiites même cette affiliation peut se contester).
La France a une grande part de responsabilité dans ce naufrage sanglant, car à l’issue de la première guerre mondiale, nous avons obtenu de la SDN un mandat sur la Syrie et le Liban.
Or la France a une grande part de responsabilité dans ce naufrage sanglant, car à l’issue de la première guerre mondiale, nous avons obtenu de la SDN un mandat sur la Syrie et le Liban. (Avant le conflit, ces pays étaient des possessions ottomanes). Nous devions les organiser et leur amener rapidement à l’indépendance. Si les chrétiens et les Alaouites voyaient d’un bon Å“il notre intervention, il n’en était pas de même avec les autres musulmans. Ils préféraient constituer un royaume dirigé un prince hachémite Fayçal (Qui est un personnage central de l’épopée romancée racontée par T.E Lawrence dans son livre Les 7 piliers de la sagesse) et nous avons dû mener une guerre sanglante pour conquérir Damas.
Depuis 1860, existait une zone à demi autonome qui regroupait l’ensemble des chrétiens maronites, «le petit Liban», et qui était sous protectorat français. Notre première sottise a été de vouloir adjoindre à cette région ethniquement uniforme des territoires à majorité sunnite, chiite ou Druze et de créer «le grand Liban» qui est une mosaïque de peuples. Cette bêtise a provoqué des dizaines de milliers de morts. Un petit état peuplé à 80 % de chrétiens aurait connu une grande stabilité interne et serait resté à l’écart des soubresauts de la région.
Dans un premier temps, nous avions découpé la région qui nous était confiée. Outre le grand Liban nous avons créé ex nihilo, une zone alaouite sur la côte méditerranéenne, un état dont la capitale était Alep, un autre centré autour de Damas et enfin une zone Druze. Mais le général Gouraud à la fin de 1925 a commis l’irréparable en fusionnant 4 de ces proto-états. Sont restés à part le Liban et une république du Hatay, (célèbre grâce à Indiana Jones) dont la capitale était l’antique Antioche. Cette micro-nation a été rétrocédée en 1939 à la Turquie après un referendum truqué. Nous avons alors sacrifié les 30% des habitants du Hatay qui étaient arméniens (dont les ancêtres habitaient la région depuis l’époque des Croisades!) et nous les avons forcés à quitter en plein hiver 1939 leurs maisons pour se réfugier en Syrie à pied dans un froid glacial. Beaucoup d’exilés sont morts pendant cette déportation. En échange, nous avons obtenu que la Turquie ne fasse pas alliance avec le III Reich. Si elle avait rejoint l’Allemagne, elle serait sans doute intervenue dans le Caucase contre l’URSS et l’issue de la seconde guerre mondiale aurait probablement été différente.
Si regrouper les Etats d’Alep et de Damas était une bonne chose (En fait, on aurait dû aller plus loin et rétrocéder ces régions à Fayçal, devenu entre-temps roi d’Irak), si on pouvait à la limite comprendre l’annexion de la zone druze, l’absorption de la région Alaouite était une insanité. Ses habitants voulaient dans leur majorité rester Français et brandissaient notre drapeau dans toutes leurs manifestations.
Si nous avions, entre 1920 et 1925, respecté le principe des nationalités et conçu des pays basés sur un sentiment communautaire, nous aurions sans doute sauvé la vie de 300.000 personnes.
Or la France a pris cette décision si désastreuse, car elle voulait à tout prix dôter la Syrie d’un port puisqu’Antioche devait revenir à la Turquie. Certes, une nation enclavée, sans débouché maritime est gênée dans son développement économique, mais il y avait une autre solution pour éviter ce problème: conserver un état où les Alaouites auraient été majoritaires et donner en échange à la Syrie Tripoli, ville entièrement sunnite et qui a été artificiellement rattachée au Grand Liban.
Si nous avions, entre 1920 et 1925, respecté le principe des nationalités et conçu des pays basés sur un sentiment communautaire, nous aurions sans doute sauvé la vie de 300.000 personnes au vingt et unième siècle. On peut espérer que les erreurs commises par la France n’entraîneront pas d’autres morts dans le futur, mais rien n’est moins sûr.
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