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Le Monde,Â
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Dans sa bande dessinée parue en France en février, l’artiste décrit une Turquie traumatisée par la violence et l’insécurité et confrontée à un pouvoir intrusif et autoritaire.
Couverture de « Contes ordinaires d’une société résignée », d’Ersin Karabulut. FLUIDE GLACIAL
Des enfants exclus de l’école pour avoir réfléchi, des ménagères qui trouvent des mots d’amour à l’intérieur des légumes qu’elles épluchent, un phallus qui pousse au plafond d’un appartement. Bienvenue dans l’univers fantastique du dessinateur Ersin Karabulut, l’espoir de la bande dessinée turque, dont l’album Contes ordinaires d’une société résignée vient de sortir en France, le 21 février, aux éditions Fluide glacial.
Dès la couverture, le ton est donné. On y voit des hommes et des femmes qui se jettent dans le vide depuis les toits des immeubles. Au premier plan, un couple et sa petite fille s’apprêtent à sauter eux aussi. La femme se retourne, son regard glaçant plonge le lecteur dans l’atmosphère oppressante et extravagante décrite à travers quinze contes finement traduits et adaptés du turc par Didier Pasamonik.
Le graphisme est réaliste, les histoires sont fantastiques, un peu à la manière d’Edgar Allan Poe. Ersin Karabulut y décrit la peur, la résignation. Il imagine les pathologies et les fantasmes qui hantent la société turque, traumatisée par la violence et l’insécurité, résignée face à un pouvoir politique de plus en plus intrusif et autoritaire.
Dans Monochrome, l’un des récits, la population est incitée, au nom de la réussite sociale, à  se vêtir et à se colorer la peau en gris. Seule couleur politiquement correcte, le gris gagne du terrain à tel point que les « dissidents » en vêtements colorés se font rappeler à l’ordre dans les transports en commun.
Les « incolores », renommés « affranchis », sont de plus en plus nombreux, tout le monde veut en être. Le parti du gris gagne même l’environnement. Les arbres sont peints à la bombe grise, les mers sont teintes en gris. Seul le ciel a gardé sa couleur d’origine, il suffit de relever la tête pour s’en rendre compte.
Regarder le ciel, c’est ce que Ersin Karabulut fait, attablé à la terrasse d’un café de la place Taksim sous le pâle soleil de févier, quelques jours avant la sortie de son album en France. « Je ne suis pas aussi noir que mes histoires peuvent le laisser paraître. A travers elles, j’essaie juste de pousser l’absurdité jusqu’à l’extrême », explique-t-il d’une voix douce.
Il aime imaginer les réactions des gens face à des situations dites « ordinaires » qu’ils acceptent sans résistance. « C’est le cas en ce moment en Turquie où les gens sont résignés. Les plus évolués d’entre eux sont devenus conservateurs malgré eux. »
Autour de lui, « ceux qui le peuvent » choisissent l’exil, lui n’a jamais songé à partir. Il est très attaché à son pays, à Istanbul, aux rues passantes de Beyoglu, au quartier sans cesse en mouvement d’Eminönü, où il est né en 1981, à l’université Mimar Sinan où il a fait ses études.
Il a tenu un crayon avant de savoir parler. Enfant, il a dévoré Astérix et Tintin, « à l’époque mal publiés », en noir et blanc seulement. Il a 16 ans quand une revue accepte son premier dessin satirique.
Publier en France le ravit : « C’est un honneur pour moi. » Il est rare que des dessinateurs turcs publient au-delà des frontières du pays. « Ils n’ont pas l’idée de se faire publier ailleurs que dans leur pays car ils pensent que leur travail n’intéressera pas un public étranger. Moi, je suis contre cette idée. »
La vie au pays n’est pas vraiment rose pour les dessinateurs de presse, en butte aux attaques du pouvoir. Ersin déplore les poursuites judiciaires intentées aux médias par la présidence, y compris à l’endroit du journal satirique Uykusuz (L’Insomniaque) qu’il a fondé en 2007 avec quelques amis artistes. A sa sortie, la revue a fait un tabac « mais aujourd’hui les ventes sont au plus bas ».
La population, jadis si friande de caricatures, a refréné ses ardeurs. Les jeunes n’achètent pas de journaux au kiosque, « c’est trop cher ». Comme partout, « ils s’informent via leur portable ». Après avoir publié une caricature jugée « de mauvais goût », la revue satirique Girgir a fermé en février 2017. Quatre mois plus tard, c’était le tour de Penguen, une autre revue satirique, ruinée par les amendes administratives et la baisse des ventes.
L’autocensure est une autre réalité. « Il suffit qu’il y ait une caricature du président en couverture pour que les kiosquiers ne l’affichent plus. » Il faut aussi compter avec l’intolérance grandissante d’une partie de la société. Chaque jour, la rédaction de Uykusuz reçoit des coups de fil d’insultes, des menaces. « Quelqu’un a même mis le feu à la porte de notre local. » Ersin s’inquiète de ce que « la haine est devenue un mode de communication ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/13/le-dessinateur-ersin-karabulut-au-chevet-d-une-societe-turque-resignee_5269899_3214.html#I1Dhm40yTKKmWJ7R.99
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