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Le Monde, le 16/09/2019
Par Harry Bellet
Foires, musées, galeries… Les initiatives privées se multiplient dans la mégapole turque. Jusqu’ici, le pouvoir laisse faire mais le risque de censure plane.
« Tout ira bien ! » : le slogan d’Ekrem Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul, membre du CHP (Parti républicain du peuple), la principale opposition à l’AKP, le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan, semble irriguer les arts dans la principale ville du pays. Ce mois de septembre, on y inaugurait la 16e Biennale d’art contemporain, un nouveau musée privé, et la 14e édition de Contemporary Istanbul, la foire d’art contemporain locale.
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Locale ? Ce fut longtemps le cas, l’admet son président, Ali Güreli : « Lorsque nous avons créé la foire, en 2006, c’était un marché naissant, fermé. Mais au fil du temps, les artistes ont réalisé qu’ils devaient s’ouvrir à l’international. Les collectionneurs en ont fait autant. Et c’est grâce à eux, à leur présence grandissante à l’étranger, que l’étranger a commencé à regarder la Turquie » Laquelle, jusqu’en 2013 et aux émeutes du parc Gezi, a connu un boom artistique sans précédent. Puis a traversé un trou noir, dont elle semble se relever. La foire multiplie ainsi les ouvertures, en collaborant par exemple avec Art-O-Rama, le salon d’art contemporain de Marseille.
Les entreprises investissent dans l’art
Mais le renouveau artistique a été porté notamment par la famille Koç. Ce sont eux, et principalement Omer Koç, collectionneur compulsif et inspiré, qui ont ouvert dans le quartier de Dolapdere le musée privé Arter, 18 000 m2 pour une collection d’environ 1300 œuvres, inauguré le 13 septembre. Eux, aussi, qui financent, depuis 2007, la Biennale. Koç Holding, c’est 8 % du PIB du pays, un empire industriel qui investit dans l’énergie, l’électroménager, l’industrie automobile, la finance, le tourisme. « Les entreprises ont compris l’intérêt d’investir dans l’art, d’attacher le nom de leurs marques à la culture, dit Ali Güreli. Le soft power permet de promouvoir le pays autant que son marché et ses artistes. » Et elles sont de plus en plus nombreuses à le faire : on estime à 5 milliards de dollars le montant des investissements engagés par les entreprises ou les fondations dans ce registre.
Il s’agit donc essentiellement de musées privés : en février a été inauguré celui de la collection Sarp Evliyagil à Istanbul ; le 7 septembre, celui fondé par Erol Tabanca, et bâti par l’architecte Kengo Kuma à Odunpazari (Anatolie). La famille Koç a aussi son propre musée depuis 2010, et c’est lui qui vient de s’installer dans ces nouveaux locaux construits par Grimshaw Architects à Istanbul. Il y a sept inaugurations de bâtiments culturels prévues en 2020, et Istanbul modern, l’ancien musée d’art moderne installé sur les docks dans un vieil entrepôt, qui a été démoli, va retrouver au même emplacement un nouveau lustre dans un ensemble, le « Galataport », dessiné par Renzo Piano. L’ouverture est prévue en mai 2021.
« On a l’impression que le gouvernement est plus souple avec les artistes qu’avec, par exemple, les journalistes…
On ne sent pas de censure. pas encore… »
Ali Güreli
Le gouvernement, comme la municipalité d’Istanbul, semble en retrait. L’artiste Turc Bedri Baykam, par ailleurs une figure du CHP, le parti du nouveau maire d’Istanbul, le remarque un peu tristement : « Depuis la mort d’Ataturk, auquel on doit la fondation en 1937 du premier musée d’art visuel turc, le MSFAU [actuellement inaccessible, il va être installé en 2020 dans un nouveau bâtiment confié à l’architecte Emre Arolat], aucun gouvernement ne s’est intéressé aux arts. Cela ne date pas de l’AKP d’Erdogan, mais remonte bien avant lui. On n’a construit aucun musée, aucun lieu dédié. Par contre, on a érigé 110 000 mosquées… Je l’ai dit à Ekrem Imamoglu : nous n’avons pas besoin de vernissages et de petits fours, nous avons besoin de lieux pour travailler et exposer. »
Il semblerait toutefois que le gouvernement ait pris récemment conscience de l’importance du monde culturel. Ali Güreli s’en réjouit, qui a reçu dans sa foire, pour la première fois, le ministre du commerce. Si en France la FIAC, et plus généralement les galeries, a le soutien du ministère de la culture, ici, on est plus pragmatique : « C’est le ministère du commerce qui subventionne la participation des galeries turques aux foires étrangères, explique M. Güreli, et je suis heureux que le ministre soit venu nous voir. Cela montre qu’ils ont compris que l’image que nous véhiculons est positive. »
Le risque de censure
Sauf que les artistes n’étant pas nécessairement tendres avec le – les – pouvoirs, plane le risque de censure. Il y a deux ans, la précédente Biennale était confiée non à un critique, mais à deux artistes, le duo dano-norvégien Elmgreen & Dragset qui lui avait donné une coloration nettement politique. Interrogés à l’époque sur d’éventuelles pressions, ils avaient assuré qu’il n’y avait eu aucune censure, qu’il « n’y a rien eu qu’on ne puisse faire ». Questionné cette fois-ci sur le même sujet, Ali Güreli a donné la même réponse : « On a l’impression que le gouvernement est plus souple avec les artistes qu’avec, par exemple, les journalistes [Reporters sans frontières estime à 120 le nombre de journalistes emprisonnés et à 150 ceux qui ont été obligés de s’exiler]… On ne sent pas de censure », a-t-il affirmé, avant de lâcher : « Pas encore… »
Pourtant, si elle n’est pas le fait du gouvernement, elle peut provenir de fondamentalistes religieux : il y a deux ans, la presse locale faisait état de raids menés par certains d’entre eux contre des galeries les soirs de vernissage, excédés disait-on par la conduite des amateurs d’art qui buvaient de l’alcool en pleine rue, et parfois en plein ramadan. Ce genre d’incident a commencé dès 2010 et s’est répété en 2014, 2015 et 2016. On en signale moins depuis.
Les choses changeraient-elles ? Bedri Baykam veut l’espérer. Et en bon Turc, il prend un exemple footballistique pour l’expliquer : « Voyez-vous, je suis supporteur du club de Fenerbahçe. Il a été présidé pendant vingt ans par Aziz Yildirim. On le pensait inamovible. Or, en juin, il a été battu aux élections. Il faut sans doute être Turc pour comprendre, mais cela a levé un véritable blocage psychologique dans le pays. On a compris que ce qui semblait immuable pouvait changer, qu’une nouvelle page était possible. » Le nouveau président de Fenerbahçe ? Ali Koç, le frère d’Omer.
Harry Bellet
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