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La Croix, le 10/03/2018
Blog de Jean-Christophe Ploquin >>>
« Les YPG/PKK pourraient atteindre le niveau du Hezbollah libanais en une décennie »
Can Kapasoglu, analyse Défense au think tank Edam d’Istanbul
Lundi 5 mars 2018, sur le site du think tank Edam
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Au fil des années, la guerre en Syrie a été prise en main par des puissances extérieures. Née de la révolte spontanée d’une partie de la société dans le contexte des « printemps arabes » de janvier-mars 2011, le conflit a été longtemps nourri par l’hostilité entre le régime de Bachar al-Assad et les opposants armés qui voulaient le renverser. Depuis la chute du bastion rebelle d’Alep-Est, en décembre 2016, le sort des armes penche irrémédiablement en faveur du président dictateur, mais cette terrible guerre a affaibli les deux camps et les a rendus dépendants de leurs alliés extérieurs.
La Syrie est ainsi devenu le champ clos de luttes pour la prédominance régionale – Iran, Arabie saoudite, Turquie -, pour le contrôle des frontières terrestres et aériennes – Turquie, Israël – et pour le jeu des grandes puissances – Russie, Etats-Unis. Ankara et Téhéran, notamment, profite du chaos pour avancer leurs pions, le plus souvent à travers des milices ou des forces combattantes inféodées, mais parfois aussi, directement. Ces stratégies guerrières n’empêchent pas de multiples formes d’échange voire de coopération pour empêcher de se retrouver en confrontation directe et essayer d’organiser un partage des territoires d’influence.
La Turquie a ainsi déclenché le 20 janvier 2018 une offensive armée sur la ville d’Afrin, à 20 km de sa frontière et à une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau de Gaziantep, métropole anatolienne de  près de 2 millions d’habitants. L’opération, intitulée ‘Rameau d’olivier’ est menée avec les forces supplétives de l’Armée libre syrienne. Elle vise à chasser du « canton » d’Afrin la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), branche armée du PYD (Parti de l’union démocratique), proche du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), la guérilla séparatiste kurde qui opère depuis quarante ans dans le sud-est de la Turquie.
Ankara, qui partage avec la Syrie une frontière longue de 822 km, veut absolument éviter l’établissement d’une région auto-administrée kurde du côté syrien. L’enjeu est politique et sécuritaire : les territoires contrôlés par les YPG entrent de facto dans la stratégie régionale du PKK. Or les équipements militaires de la guérilla comprennent aujourd’hui des roquettes et autres engins à courte portée. La problématique de défense du territoire turc en est transformée et se rapproche ainsi de celle d’Israël face au Hezbollah libanais.
C’est ce que précisent deux experts turcs dans une analyse postée le 5 mars sur leur site du Centre pour les études économiques et de politique étrangère (EDAM) d’Istanbul. Sinan Ülgen est le directeur de ce think tank et Can Kasapoglu un de ses experts Défense. Leur étude est réalisée sur le vif, alors que l’offensive se poursuit sur le terrain, mais elle permet d’appréhender la logique à moyen terme de cette intervention. Elle montre aussi comment cette guerre dans la guerre pourrait brusquement faire monter la tension entre Ankara et Téhéran, voire entre Téhéran et Moscou. J’ai choisi d’en traduire le résumé, en conservant la phraséologie, parfois proche de celle des autorités turques.
« Les infiltrations de l’adversaire »
« L’opération ‘Rameau d’olivier’ se trouve à un moment crucial », commencent les deux auteurs. « Au moment où nous écrivons, la campagne a permis de dégager presque totalement l’anneau montagneux qui entoure Afrin, le long d’un axe nord-est sud-ouest. Sécuriser en un mois cette profondeur tactique sur un terrain rude et dans un territoire hostile est une réussite importante pour Ankara. Cependant, maintenir la sécurité de l’arrière reste un enjeu crucial face aux infiltrations de l’adversaire ».
« La prochaine phase de l’offensive sera urbaine »
« A ce stade, l’opération ‘Rameau d’olivier’ va devenir davantage urbaine. Les planificateurs militaires turcs modifient les forces engagées pour aborder la prochaine phase. Les unités spéciales de la police et de la gendarmerie, qui représentent les forces les plus expérimentées de l’armée turque dans la guerre urbaine et le contreterrorisme, sont déployées sur le théâtre d’opération ».
« L’utilisation de boucliers humains »
« Dans la phase rurale de l’opération ‘Rameau d’olivier’, menée dans un contexte montagneux, la puissance de feu supérieure des forces armées turques – grâce à l’aviation et à l’armement au sol – a joué un rôle clé. Mais dès lors que les caractéristiques de la campagne se rapproche d’une guerre urbaine, les règles d’engagement pour le recours à l’aviation et à l’artillerie vont être plus strictes, pour éviter des pertes civiles. A ce titre, l’utilisation de boucliers humains et de paramilitaires habillés en civils par les YPG/PKK est grandement problématique ».
« La capacité des YPG à mener une guerre hybride »
« Même si les capacités militaires des YPG/PKK sont très nettement inférieures à celles du Hezbollah libanais, sa capacité croissante à mener une guerre hybride conduit à envisager qu’il atteindra un même niveau en une décennie, s’il n’est pas maitrisé. Les preuves alarmantes en sont : des attaques systématiques à la roquette sur des villes frontières turques; l’acquisition par les YPG/PKK de missiles guidés antichar et de systèmes léger anti-aérien (incluant des Manpad de 3° génération); un réseau de souterrains ».
« La comparaison avec le Hezbollah »
« Durant les quinze jours qui ont suivi le 21 janvier, les activistes YPG/PKK ont réussi à tirer 94 roquettes sur des zones habitées turques, tuant sept civils et en blessant plus d’une centaine. Le ratio civils tués/roquettes tirées a été de 0,07 contre 0,01 lors de la campagne de tirs du Hezbollah sur Israël qui dura 34 jours en 2006. Le Hezbollah avait alors tiré des centaines de missiles. Si l’on compare avec le conflit précédent d’avril 1996, on voit combien un groupe non-étatique peut rapidement accroitre ses capacités en une décennie ».
« Se protéger des roquettes de 20 à 30 km de portée »
« Dans une guerre hybride, l’effet des roquettes ne se mesure pas qu’au nombre de victimes. Il faut aussi prendre en compte le risque de perturbation de la vie socio-économique. C’est pour cela que la Turquie doit s’assurer d’une profondeur tactique pour se protéger des roquettes d’une portée de 20 à 30 kilomètres qu’utilisent les groupes terroristes, comme elle l’avait fait en conquérant Al Bab . Dans le même temps, elle doit se doter urgemment de systèmes anti-roquettes/missiles/mortiers (C-RAM). Enfin, des capacités offensives et punitives redoutables sont nécessaires ».
« Le régime syrien concentré sur la Ghouta »
« Côté syrien, les unités d’élite du régime et ses troupes les plus endurcies au combat sont actuellement concentrées sur le front de la Ghouta, à l’est de Damas. Du coup, l’armée syrienne ne peut se préparer pour une large concentration de forces dans et autour d’Afrin, au moins à court terme. Damas peut seulement mobiliser des milices en vue d’une escalade ».
« La présence proche des Gardiens de la Révolution et du Hezbollah »
« Mais il faut aussi prendre en compte le fait que les villes de Nobl et Zahra, au sud d’Afrin, sont des emblèmes et des épicentres de l’activisme chiite en Syrie. La saga de leur libération a fait éclore un grand nombre de groupes activistes chiites. Une forte influence de la force Al Quds des Gardiens de la Révolution iraniens et du Hezbollah libanais s’y fait sentir. Toutes ces forces pourraient réagir par des provocations si l’Armée libre syrienne se trouvait dans les environs ».
« La poussière de la guerre civile en Syrie retombe »
« D’autant que la Russie pourrait n’avoir qu’un contrôle limité sur ces groupes, en comparaison avec son influence institutionnelle et stratégique sur les forces armées syriennes. Alors que la poussière de la guerre civile en Syrie retombe, les divergences entre Moscou et Téhéran pourraient surgir à Afrin ».
« Le joker de la défense antiaérienne syrienne »
« Les forces de défense antiaérienne syriennes apparaissent aussi comme un nouveau joker dans les scénarios d’escalade. Après les frappes par les missiles Tomahawk de l’US Navy sur la base aérienne d’al-Shayrat en avril 2017, le ministère de la Défense russe avait annoncé qu’il accroitrait les capacités de défense antiaérienne syrienne. Au début de l’opération Rameau d’olivier, l’armée syrienne a divulgué à la presse le nouveau déploiement de leur défense antiaérienne dans les région d’Alep et d’Idleb. Dès lors, Ankara doit correctement évaluer l’incident du crash du F-16 israélien, du point de vue de la chaine de commandement qui en fut responsable, de façon à bien comprendre les limites du contrôle russe sur les défenses antiaériennes syriennes ».
« Une course contre la montre »
« Récemment, le PYD et le régime syrien ont passé un accord de collaboration à Afrin qui vise à  perturber la campagne militaire turque. La Turquie pourrait donc se trouver dans une course contre la montre pour remplir ses objectifs militaires et surtout politiques. Actuellement, le régime syrien a peu de forces à réorienter sur Afrin, une part importante étant occupée dans la Ghouta orientale. Ses autres forces sont nécessaires au contrôle du territoire dans les parties plus importantes géopolitiquement de la Syrie ».
« Damas pourrait invoquer l’article 2 § 4 de la charte de l’ONU »
« Mais si, après avoir achevé leur engagement dans la Ghouta, les troupes du régime syrien font mouvement vers Afrin pour affronter l’armée turque, le contexte politique de l’opération Rameau d’olivier sera modifié. Damas pourrait alors affirmer que la Turquie viole ses obligations selon la charte des Nations Unies, particulièrement l’article 2 § 4 qui garantit le principe de non-agression. Ankara aurait alors à décider s’il continue cette campagne, au risque d’une confrontation directe avec les forces du régime syrien, ou s’il suspend ses opérations militaires au nord de la Syrie, à la condition que le régime syrien s’engage à empêcher les YPG de menacer la sécurité nationale de la Turquie ».
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