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Le Point, le 27/06/2018
Interpellée en Turquie pendant les élections et conduite devant le procureur militaire, la sénatrice PCF Christine Prunaud raconte son voyage…
Propos recueillis par Le Point
Un bureau de vote à Ankara, le 24 juin. © Burhan Ozbilici/AP/SIPA
Ils étaient venus observer les élections en Turquie, ils ont passé leur journée à la gendarmerie. La délégation française du Parti communiste français (PCF), proche du parti kurde HDP, a été arrêtée dimanche à Agri, à l’est de la Turquie, avant d’être relâchée dans la soirée. Parmi eux se trouvaient Christine Prunaud, sénatrice bretonne, Hulliya Turan, secrétaire du Parti communiste du Bas-Rhin, et Pascal Torre, membre du secteur des relations internationales du PCF. Cette triple arrestation s’inscrit dans le cadre d’un coup de filet orchestré et mis en scène par le pouvoir turc le jour de l’élection. L’agence de presse Anadolu, proche du pouvoir, a fait mention de l’arrestation de 18 observateurs étrangers (dont 10 Français) pour la journée de dimanche. De retour en France, la sénatrice Christine Prunaud raconte.
Le Point.fr : Étiez-vous mandatés pour suivre le scrutin en Turquie ?
Christine Prunaud : C’est le parti politique kurde HDP qui nous a invités à venir comme observateurs et comme soutien politique. Le Parti communiste français entretient des relations fortes avec les Kurdes progressistes. Dans ces périodes d’élections, il est important de montrer que ces forces politiques ne sont pas esseulées et qu’elles ont des appuis dans le monde entier. Contrairement à ce qui a été écrit, nous n’avons jamais prétendu avoir présenté d’accréditation de l’OSCE. Par ailleurs, l’observation du bon déroulement de scrutins internationaux est une pratique courante à travers le monde, certaines grosses ONG y ont des accréditations à demeure.
Nous en étions à imaginer que cet homme nous avait invités à prendre le thé.
Racontez-nous précisément ce qui vous est arrivé.
Dimanche matin, nos amis du HDP sont venus nous chercher à l’hôtel pour aller voir des bureaux de vote dans la ville d’Agri. Nous avons commencé par un bureau dans une école. Les urnes étaient scellées, les isoloirs bien en place, nous avons salué les assesseurs et sommes repartis cinq minutes plus tard. Puis nous avons quitté la ville pour aller voir des bureaux en zone rurale. Il y avait pas mal de militaires sur le parcours et, lorsque nous sommes arrivés dans le second bureau de vote, il y avait plus de militaires et de policiers que de votants. On nous demande nos papiers avant de nous laisser entrer. Nous n’avions pas franchement l’air de provocateurs… Nous restons quelques minutes avant de repartir. Nous sommes alors recontrôlés à la sortie de la salle de classe, par des policiers en civil, que nous retrouverons quelques kilomètres plus tard. C’est lors de ce troisième contrôle qu’ils nous ont demandé de les suivre à la gendarmerie près du procureur militaire…
Par la force ?
Non, disons que c’était une invitation sans autre choix que d’accepter. Nous voilà escortés par une voiture de police devant et un bus de transport scolaire derrière. Nous sommes reçus à 10 h 30 dans une salle avec quatre fauteuils près d’un bureau, ainsi qu’une table avec des petits gâteaux. Le procureur nous a entretenus d’une conversation agréable. Il voulait savoir depuis combien de temps nous étions arrivés, comment nous trouvions la Turquie, nous incitait à prendre le temps d’« aller voir la montagne »… bref, nous en étions à imaginer que cet homme nous avait invités à prendre le thé. Il nous a demandé ce que nous avions fait depuis notre arrivée, mais c’était visiblement par pure forme, puisqu’il le savait déjà . Nous avons alors compris que nous étions suivis par des agents du renseignement depuis la veille. La discussion est restée conviviale jusqu’à ce que le procureur nous annonce qu’il allait procéder à un interrogatoire par simple formalité. Avant de nous séparer dans trois pièces différentes, il nous a rappelé que nous étions dans une région sous contrôle militaire. « Vous aussi, vous avez été pendant deux ans sous état d’urgence, vous savez ce que c’est, Madame la Sénatrice », me disait-il. On nous a laissé nos téléphones.
Ils m’ont accusé d’ingérence, j’ai poliment répondu que nous étions surtout là pour soutenir nos camarades.
Pour quelle raison, d’après vous ?
Probablement pour que cela se sache… Il me semble que la présence des téléphones est rare dans les gardes à vue. C’est à ce moment-là que nous avons contacté le consul. J’ai été interrogée par deux militaires, dont le procureur avec lequel je venais de boire le thé. Ils m’ont accusée d’ingérence, j’ai poliment répondu que nous étions surtout là pour soutenir nos camarades, mais l’argument n’a pas semblé l’intéresser. « La Turquie est un pays démocratique », me répétait-il, avant de m’interroger sur mes contacts politiques en Turquie. Il voulait les noms de nos camarades ici en Turquie. Que nous n’avons pas donnés.
Et ensuite ?
D’autres hommes de la sécurité sont venus nous interroger, toujours avec les mêmes questions : pourquoi étions-nous là ? Qui avions-nous vu ? Envisagions-nous de revenir ? Qui recevions-nous à l’étranger et où… Bref. J’ai fini par retrouver mes camarades vers 13 heures dans la grande salle. Visiblement, nos réponses leur avaient suffi. Alors que l’on s’apprêtait à partir enfin, un des gendarmes nous rappelle pour nous dire que, finalement, on va nous garder un peu plus. Le supérieur du procureur militaire avait vraisemblablement demandé à ce que l’on ne sorte pas avant la fin du scrutin. Nous sommes donc restés dans les fauteuils en cuir de la gendarmerie… J’ai expliqué aux militaires que j’avais contacté le consulat, ça n’a pas semblé les déranger spécialement. Le consulat m’a demandé de rester discrète et prenait des nouvelles toutes les demi-heures.
Ironie de l’histoire, c’est la police turque qui a dû assurer notre sécurité jusqu’à l’aéroport…
Était-ce un coup de com ?
C’est probable. La photo de nos passeports est apparue sur Twitter. Nous avons reçu des bordées d’insultes et de menaces de mort par les réseaux sociaux alors même que nous étions retenus à l’intérieur de la gendarmerie. À la sortie, des journalistes nous attendaient pour nous filmer. Ce n’est certainement pas nous qui les avons prévenus… Nous nous sommes repliés à l’hôtel. Le consulat craignait pour notre sécurité et, ironie de l’histoire, c’est la police turque qui a dû assurer notre sécurité jusqu’à l’aéroport…
Moralité ?
Je ne regrette rien. Mais on voit bien comment un pouvoir autoritaire glisse lentement, en dépit des élections, vers une forme de dictature. Nos camarades du HDP ont obtenu plus de 10 %, ils vont avoir des députés au Parlement, c’est une bonne nouvelle. Nous continuerons de les soutenir.
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