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Marianne, l
Par Julie Honoré, en Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a remporté les élections le 24 juin dès le premier tour, entérinant ainsi un nouveau statut du Président lui octroyant encore plus de pouvoirs. Depuis, l’opposition ne fait pas de vagues et la peur semble l’emporter chez les contestataires.
Impossible de le rater. Qu’on court prendre son bateau ou qu’on s’arrête admirer la vue, le portrait de Recep Tayyip Erdoğan s’affiche en énorme sur l’embarcadère de Kadikoy, sur la rive asiatique d’Istanbul. “Teşekkürler Istanbul” (“Merci Istanbul”) est écrit en immenses lettres rouges et bleues, à côté du visage du président. L’affiche est apparue au lendemain de la victoire d’Erdoğan dès le premier tour de l’élection présidentielle turque (52%), comme partout dans Istanbul : de la place Taksim aux ponts des autoroutes ou sur les lampadaires, l’image du leader est omniprésente. Il reprend là un slogan qu’il a tweeté pour chaque ville, à la fin de chacun de ses meetings.
On ne saura pas combien l’opération a coûté, ni comment elle a pu être mise en œuvre le soir même de la victoire : l’AKP n’a pas répondu à nos questions. Pour autant, le succès de Recep Tayyip Erdoğan lors de ces élections express – organisées en deux mois – n’a pas soulevé les opposants. Aucune manifestation n’a éclaté à la proclamation des résultats ; à peine quelques dizaines de personnes se sont rendues devant le siège de l’autorité électorale (YSK), et son principal challenger, Muharrem Ince (CHP, parti républicain du peuple), a reconnu sa défaite dès le lendemain. Si son discours est resté musclé – “cette élection a été injuste” a-t-il dit, évoquant des soupçons de fraude – il n’a pas contesté les résultats.
“S’il avait dû y avoir une manifestation, elle aurait eu lieu après les élections. Mais les gens ont peur : cela pourrait être très violent. Et ils s’habituent ; Erdoğan ne pouvait pas perdre ces élections, analyse Damla Atalay, avocate. Je me suis rendue à Suruç [dans l’Est du pays ndlr] le jour J. La situation était très tendue. J’ai par exemple été expulsée d’un bureau de vote après avoir été prévenue que les urnes pouvaient être bourrées. La présidente du bureau m’a aussi menacée. Je suis en train de rédiger une plainte”. Peu après les élections, une vidéo a aussi fait surface, montrant des supporters de l’AKP en train de tirer avec des armes et de se féliciter : “On n’en manque pas ici”.
Video footage of AKP supporters celebrating the elections results in Istanbul has been revealed. In the background party supporters are heard saying « there is no lack of weapons here ». pic.twitter.com/OpL6zPe0OI
— dokuz8 NEWS (@dokuz8_EN) 29 juin 2018
“Les élections ont été organisées sous l’état d’urgence, comme le référendum l’année dernière. Nous l’avons contesté. Mais en acceptant de participer aux élections, nous avons accepté les règles du jeu”, admet Ibrahim Kaboğlu, professeur de droit constitutionnel et nouvellement élu député CHP à Istanbul. Lui-même a été purgé par le régime il y a plus d’un an pour avoir signé une pétition réclamant l’arrêt des combats dans le Sud du pays. Son passeport a également été confisqué et il ne peut pas quitter le territoire.
« Nous allons mener un combat pour que le Parlement constitue un contre-pouvoir«
En cette semaine suivant les élections, impossible d’ailleurs de se douter qu’un scrutin vient d’avoir lieu : tous les posters de propagande ont été supprimés et les journaux et chaînes d’info continue poursuivent leur couverture de l’actualité de l’AKP. La Turquie est rentrée presque sans vagues dans un régime semi-présidentiel. “Je préfère parler de monocratie”, précise le juriste Ibrahim Kaboğlu. Entre autres, la fonction de Premier ministre est supprimée et le président, qui a le pouvoir de nommer les hauts fonctionnaires, peut dissoudre l’Assemblée nationale. “Mais nous allons mener notre combat pour que le Parlement soit crédible et constitue un contre-pouvoir. Même si notre marge de manoeuvre reste réduite”, indique l’universitaire, dont le parti va faire face à la majorité absolue formée par le gouvernement AKP et ses alliés.
Ceux-ci ont d’ailleurs déjà repris leur œuvre de déstabilisation. Le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il considérait les membres d’un parti élu au Parlement (le HDP, pro kurde ndlr) comme des “terroristes”. Leur leader est d’ailleurs toujours derrière les barreaux. Un ancien député de l’opposition a été arrêté et la rédaction d’un site d’information perquisitionnée par la police. L’allié d’Erdoğan, l’ultra-nationaliste Devlet Bahceli (MHP, parti d’action nationaliste), a également acheté une pleine page de pub dans deux des quotidiens les plus lus du pays et publié une liste nominative de journalistes au lendemain des élections en leur disant “merci”. Ils auraient, selon lui, discrédité “non-stop” son parti avant le scrutin. Consciencieux, Devlet Bahceli a d’ailleurs pris soin de préciser l’organisme de presse auquel ils étaient rattachés.
« Soit tu consacres ta vie à t’opposer au gouvernement,
soit tu mets de côté tes convictions pour essayer de vivre une vie normale.«
Difficile également d’obtenir une parole libérée dans le camp de l’opposition : la peur fait désormais partie du quotidien. “Tu choisis ton camp : soit tu consacres ta vie à t’opposer au gouvernement, soit tu mets de côté tes convictions pour essayer de vivre une vie normale, ose l’un d’eux. Ou bien tu quittes le pays.” L’avocate Damla Atalay admet que “les gens ont peur. Ils sont malheureux, tristes. Et honnêtement, je les comprends”. Si le constitutionnaliste Ibrahim Kaboğlu ne se risque pas à commenter le régime qui vient d’entrer en vigueur, il reconnait : “Il y a cependant eu des signes positifs, telle la libération du journaliste Mehmet Altan”. Dimanche également, la marche des Fiertés, qui n’a pas été autorisée par les autorités, a malgré tout pu se tenir devant une forte présence policière.
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Prochaine échéance électorale pour le nouvel hyper-président : les élections locales, qui doivent se tenir en mars 2019. Mais déjà, des rumeurs se font très fortes sur leur avancement. “Peut-être en novembre prochain”, croit savoir une opposante. Signe que la Turquie n’en a pas fini avec la politique.
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