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Le Monde, le 28/04/2021
TRIBUNE
par Michel Marian
L’annonce, le 24 avril 2021 du président des Etats-Unis Joe Biden sur le génocide arménien est un puissant acte de « soft power » qui redonne le moral à l’Arménie et souligne le négationnisme forcené dans lequel s’enferme le président turc, analyse, dans une tribune au « Monde », l’essayiste Michel Marian, spécialiste de ce dossier.
Obama en a peut-être rêvé, mais Biden l’a fait. Pour la première fois, un président des Etats-Unis en fonctions a qualifié de génocide l’extermination des Arméniens de l’Empire ottoman. Bien sûr, les chefs de l’Etat français l’avaient précédé depuis 1984. En remontant plus loin, l’Uruguay peut s’enorgueillir d’être le premier Etat à avoir fait mémoire de l’évènement, en 1965.
Et, depuis le centenaire de 2015, les déclarations des pouvoirs législatifs se sont multipliées, y compris de la part d’alliés de la Turquie : le Bundestag allemand, le Parlement néerlandais et le Congrès américain.
Mais l’arbitrage du chef de l’exécutif de la première puissance mondiale, même s’il n’a aucune valeur juridique universelle, fait date, clôt une ère et en ouvre une autre. Malgré le poids du temps écoulé et la faiblesse des plaignants, l’histoire échappe aux vainqueurs. En replaçant le crime dans la lumière d’aujourd’hui, elle remet peut-être l’avenir en mouvement.
Une conjoncture géopolitique nouvelle
La demande formulée depuis la fin des années 1960, dans le contexte de la convention onusienne sur l’imprescriptibilité des génocides, a opposé le pot de terre des diasporas arméniennes au pot de fer d’une Turquie membre essentiel de l’OTAN. Certes le dossier, exhumé par les Arméniens et repris par les historiens, contenait assez de documentation internationale et de points de rencontre avec la Shoah (à commencer par le travail sur les massacres d’Arméniens du créateur du concept de génocide, Raphael Lemkin) pour convaincre rapidement de son évidence les opinions et les scientifiques.
Mais il n’en a pas été de même au niveau politique, du fait du refus inlassable des gouvernements turcs successifs. Puis les Parlements ont reconnu les faits, suivis des exécutifs, et enfin de la clé de voûte du système d’alliances sur lequel s’appuie la Turquie, la présidence des Etats-Unis. Si la balance a fini par pencher vers la vérité, c’est parce qu’une conjoncture géopolitique nouvelle l’y a aidé.
Une rencontre s’est produite entre la nouvelle doctrine diplomatique américaine et la situation de l’Arménie. Barack Obama avait pour priorité de renouer le dialogue avec l’islam. Cette approche a eu pour résultat les « printemps arabes », mais n’offrait guère de protection aux minorités. Plus universaliste, Joe Biden a pris pour boussole les droits de l’homme et la démocratie. En 2021, les Arméniens cochent les deux cases.
Ce geste d’intérêt redonne du moral à l’Arménie
Oublier le génocide en accédant au pouvoir aurait été une entaille précoce à une diplomatie des droits de l’homme. Mais au moins aussi importante est la motivation démocratique. Après la rude défaite contre l’Azerbaïdjan, aidé par la Turquie, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a été la cible d’opposants prêts à le renverser, et la démocratie avec lui. Il a sauvé l’Etat de droit et prévu des législatives anticipées pour le mois de juin.
La reconnaissance du génocide devient, dans de telles conditions, un soutien à cette résistance pour la démocratie, dans une région où l’espèce est fragile. Ce geste d’intérêt, qui redonne du moral à l’Arménie, l’éloigne de l’anxiété et de la morosité. C’est un acte de soft power pour remettre en selle des Etats-Unis totalement invisibles pendant cette guerre, face à des Russes directement présents sur le terrain et des Turcs qui le sont indirectement, par Azerbaïdjan interposé.
Pour Recep Tayyip Erdogan, le président turc, c’est une ironie amère d’entendre prononcer de Washington le « mot en G », quelques mois à peine après avoir pu afficher la force du lien antiarménien entre Ankara et Bakou. Ni les milliards dépensés en lobbying, ni la mise en scène de la vente en dernière minute de drones turcs à l’Ukraine n’ont fait fléchir la résolution de l’hôte de la Maison Blanche.
Un revers politique pour Erdogan
Au-delà , c’est un immense gâchis pour le courant de l’islamisme politique qu’il dirige. Celui-ci avait la chance de n’être pas impliqué dans le génocide, qui a été l’œuvre de nationalistes laïques. Erdogan avait usé habilement de cet avantage lors de ses premiers mandats, marqués par une aspiration à se rapprocher de l’Europe, en laissant s’exprimer le réveil de la mémoire qui travaillait une partie de la société turque (et kurde).
Mais, ces dernières années, l’alliance passée avec les ultranationalistes a ramené le président turc à un négationnisme forcené, qui a culminé dans sa visite à Bakou, en décembre dernier, où il a célébré la mémoire d’Enver Pacha, l’un des deux auteurs principaux du génocide. Ce faisant, il réveille la menace d’un panturquisme, attaché à la destruction d’une Arménie qui fait obstacle à la continuité entre Turquie et Azerbaïdjan.
Une forme de réassurance à l’Arménie
La résonance de ces discours dans une partie de la diaspora turque d’Europe y ajoute un problème de politique intérieure en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas. La prise de parole forte d’un président américain n’est pas une décision juridique contraignante. Mais elle apporte une forme de réassurance à l’Arménie, et rend visible l’isolement dans lequel s’enferme le leadership turc, qui s’enfonce dans la paranoïa, à cause de son refus de faire face à la vérité.
Pourtant, les progrès de la société civile au début des années 2000 ont préparé le terrain d’une véritable révolution culturelle qui rendrait possible la reconnaissance du génocide en Turquie. On peut souhaiter qu’elle advienne à l’occasion des prochaines élections, si elles sont gagnées par un nouvel arc de forces antinationalistes, composé de Kurdes démocrates, de kémalistes critiques et de musulmans humanistes. C’est alors qu’Arméniens et Turcs pourraient traiter ensemble du passé.
Michel Marian est l’auteur de : Le Génocide arménien, de la mémoire outragée à la mémoire partagée, Albin Michel, 2015, et L’Arménie et les Arméniens, les clés d’une survie, Tallandier, 2021.
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