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Le Monde, le 24/09/2016
En  remportant la bataille de Kobané face à l’EI, le PKK et ses affidés syriens se croyaient prêts à l’emporter en Turquie. Mais les combats urbains se sont révélés désastreux.
De l’autre côté de la frontière, la Syrie. Des bâtiments bas, gris, en partie détruits, s’étirent sur quelques kilomètres. « Là -bas, c’est Kobané ! », lâche Emin Baran, regard tourné vers cette ville toute proche et pourtant inaccessible, au-delà du no man’s land, comme flottant dans une réalité parallèle. Emin Baran est citoyen de la République de Turquie, patriote kurde et avocat à Suruç, localité jumelle de Kobané, ville située en territoire syrien. Pour lui, comme pour des millions de Kurdes de Turquie et d’ailleurs, Kobané représente bien plus que ces ruines dans un paysage désert. C’est un moment de gloire, un rêve, un mythe, qui dépasse de loin la ville dont on n’aperçoit depuis la frontière que la silhouette aveugle et exiguë, plantée dans un horizon clos par des collines brûlées de soleil.
En septembre 2014, l’enclave kurde de Kobané, restée jusqu’alors en marge du conflit syrien, était la cible d’une offensive d’ampleur menée par l’organisation Etat islamique (EI). Acculés à la frontière turque par les djihadistes, les combattants kurdes syriens chargés de la défendre avaient failli céder dès les premières semaines de combat. Finalement appuyée par l’aviation américaine et l’arrivée massive de volontaires kurdes venus de Turquie, leur résistance a eu raison de l’offensive djihadiste en janvier 2015. En quatre mois, cette bataille, dont l’emplacement frontalier a facilité une médiatisation massive, s’est transformée en un nouveau récit fondateur du nationalisme kurde.
« Un sentiment d’unité »
Depuis les villages aux maisons de parpaing nu qui s’égrainent face à la frontière, Emin Baran en a suivi tous les développements. A l’époque, il avait été mobilisé avec des centaines d’autres pour porter assistance aux réfugiés kurdes syriens et soutenir l’effort des combattants qui résistaient à l’intérieur de Kobané. A présent que le calme règne, il évoque les souvenirs dont les lieux sont hantés :  » C’était le chaos. Les réfugiés affluaient vers la Turquie, tandis que nos jeunes partaient dans l’autre sens pour combattre Daech – acronyme arabe de l’EI – . La Turquie avait déployé ses troupes et la police, laquelle harcelait, de ce côté de la frontière, les rassemblements kurdes avec ses Toma – véhicules antiémeutes lanceurs d’eau – et ses grenades lacrymogènes.  »
La guerre se déroulait dans un paysage limitrophe que tous pouvaient observer, sans prendre le risque d’en être. M. Baran se souvient du drapeau noir de l’Etat islamique qu’il a vu flotter sur une colline proche, du bruit des rafales de mitrailleuses, des explosions. Il a acclamé les premières frappes américaines. Il a célébré ensuite l’arrivée des peshmergas (combattants kurdes) irakiens, venus en renfort avec l’assentiment d’Ankara fin octobre 2014. Enfin, il a fêté la victoire.  » C’était une bataille existentielle ! Kobané a créé un sentiment d’unité entre Kurdes que nous n’avions jamais connu auparavant « , se souvient-il avec une pointe de nostalgie.
Aujourd’hui, l’enthousiasme et l’espoir ont déserté la frontière. Côté turc, de lourds engins alignent des blocs de béton de plus de 3 mètres de haut, une séparation physique autant que symbolique signalant l’échec des rêves d’unité kurde. Le 2 septembre, la police et la gendarmerie turques sont intervenues pour disperser un rassemblement de Kurdes de Kobané qui protestaient contre l’édification de ce mur. Deux manifestants ont été abattus, selon les autorités kurdes syriennes. L’événement n’a pas suscité de réaction parmi les Kurdes de Turquie.  » Autrefois, un crime comme celui-là aurait provoqué un soulèvement. Maintenant, nous sommes habitués, tout a changé depuis Kobané « , regrette Emin Baran. Après avoir tenté de rebondir sur ses succès en Syrie, pour ouvrir de nouvelles confrontations et élargir son contrôle en territoire turc, le mouvement kurde est exsangue, et Ankara victorieux.
Dans la cartographie kurde, Kobané forme avec les enclaves d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, et de la Djeziréh, dans le nord-est, un territoire discontinu connu sous le nom de Rojava ou Kurdistan occidental. Longtemps restées en marge des luttes indépendantistes, les régions kurdes de Syrie ont été investies, à partir de 2011 et du début du conflit syrien, par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – en intelligence avec le régime de Damas, soucieux de tenir ses populations kurdes à distance de la révolution. Pour le PKK, en guerre contre Ankara depuis 1984, la révolution syrienne était porteuse d’une opportunité historique. Pour la première fois, l’organisation se trouvait en position de prendre le contrôle de territoires majoritairement kurdes à travers son organisation jumelle syrienne, le Parti de l’union démocratique (PYD), ce qu’elle n’avait jamais pu réaliser en Turquie malgré trois décennies de guérilla. Profitant du vide laissé par le régime de Bachar Al-Assad, elle a fait du Rojava le laboratoire du modèle d’autonomie locale et d’autogestion auquel elle aspirait pour les Kurdes de Turquie.
Mais la bataille de Kobané a fait entrer le mouvement kurde dans une phase nouvelle. Les émanations locales du PKK – bien que ce parti soit considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne – sont devenues les principaux soutiens de la coalition internationale menée contre l’EI. La coopération militaire s’est structurée sur le terrain à partir de 2015, octroyant au PYD – et donc au PKK – une légitimité et l’opportunité de s’emparer de nouveaux territoires, comme la ville de Tal Abyad, dont la prise, en juin 2015, permettait enfin de relier les enclaves de Kobané et de la Djézireh.
Au même moment, en Turquie, ces succès militaires étaient suivis de près par la base militante kurde, déjà galvanisée par la victoire de Kobané. Les recrutements par le PKK au sein de la jeunesse kurde de Turquie se sont accélérés. Politiquement, le Parti démocratique des peuples (HDP), émanation légale du mouvement kurde en Turquie, indirectement auréolé du succès de la bataille de Kobané, a remporté un succès historique aux élections législatives de juin 2015. Obtenant 13 % des voix, la formation pro-kurde dépassait ainsi la barre des 10 % qui conditionne l’entrée d’un parti au Parlement turc.
Cette période favorable s’est brutalement refermée à Suruç le 20 juillet 2015. Les jardins du centre culturel Amara, un établissement affilié au mouvement kurde, accueillaient ce jour-là une foule de plusieurs centaines de personnes, jeunes militants pour la plupart. Ils célébraient le départ prochain de leurs camarades pour Kobané, où ils devaient livrer de l’aide humanitaire. Vers midi, le jeune Seyh Abdurrahman Alagöz a actionné la charge explosive qu’il portait sur lui. Trente personnes ont été tuées dans l’explosion. Une centaine d’autres furent blessées.
 » Le cauchemar que nous vivons aujourd’hui a commencé le jour de cet attentat, expliqueun survivant devant la façade du bâtiment mouchetée d’impacts. Depuis, plus rien n’est pareil en Turquie.  » L’attentat du centre culturel Amara, qui a déclenché un enchaînement d’événements vertigineux, a plongé la Turquie dans un état de violence dont elle n’est pas encore sortie. Le gouvernement turc a -attribué l’attentat à l’EI. Le mouvement kurde, accusant Ankara de soutenir l’organisation djihadiste, a considéré que l’Etat turc était responsable. Deux jours plus tard, l’assassinat de deux policiers, abattus dans la localité frontalière de Ceylanpinar, était revendiqué par le PKK. Le 24 juillet, l’aviation turque reprenait ses raids contre les bases de l’organisation dans le nord de l’Irak. Le processus de paix amorcé au printemps 2013 était rompu. Le conflit kurde redémarrait en Turquie, dorénavant intimement lié aux développements de la crise syrienne.
Rompant avec les techniques de guérilla pratiquées depuis les années 1980, le PKK a mis à profit, sur le sol turc, l’expérience acquise en Syrie en matière de guerre urbaine. Ses milices ont investi plusieurs quartiers populaires des villes du sud-est de la Turquie, résolues à en interdire l’accès aux forces de sécurité.  » Après l’attentat de Suruç, on a voulu créer plusieurs Kobané à l’intérieur de la Turquie, explique un cadre du mouvement kurde. En déclarant l’autodétermination et en prenant le contrôle de certains quartiers, on s’attendait à une contre-attaque de l’Etat – qui devait provoquer une mobilisation des Kurdes, comme cela s’était produit à Kobané, ainsi que des réactions internationales. Le processus avait été lancé dans les villes et les quartiers où le mouvement kurde était le plus fort. Il devait déboucher sur une insurrection.  »
Les affrontements urbains déclenchés par le PKK se sont en réalité soldés par un échec complet. La population n’a pas suivi. L’armée turque, après avoir laissé se développer ces foyers d’insurrection, a lancé une riposte massive qui s’est achevée par la destruction totale de quartiers dans plusieurs villes kurdes du sud-est. Sans susciter la réaction attendue de la population.
Une ville sous occupation
A près de 300 kilomètres à l’ouest de Suruç, Nusaybin est l’une des localités qu’avait choisies le PKK pour ses projets insurrectionnels. Dans cette sous-préfecture qui comptait 110 000 habitants en 2015, l’Etat turc règne désormais en maître. Après plusieurs épisodes d’affrontements entre forces de sécurité et combattants du PKK retranchés dans plusieurs de ses quartiers, Nusaybin s’est retrouvée amputée de près de la moitié de sa superficie en mai 2016. Comme dans d’autres villes insurgées, l’armée et les forces spéciales de la gendarmerie turque y ont écrasé la rébellion kurde en déployant des chars. Les quartiers contrôlés un temps par l’insurrection ne sont plus que des champs de ruines, à l’accès désormais interdit par des clôtures métalliques ornées de drapeaux turcs. Par-delà les grillages, des maisons effondrées, des façades criblées de balles, la carcasse hachée d’une ville. Les bâtiments officiels renforcés de murs anti-explosion et la construction de nouvelles casernes dessinent un paysage nouveau, celui d’une ville sous occupation.
 » Le PKK nous a répété que, pour construire, il fallait détruire, qu’il se battait pour notre liberté. Il voulait faire en Turquie ce qu’il avait déjà fait en Syrie « , se souvient Mehmet en longeant le quartier de Firat, où il avait toujours vécu. Depuis la fin des combats, Mehmet n’a pu y retourner. Tout ce qui se trouve au-delà de la clôture est désormais perdu. A Kisla, autre quartier insurgé de Nusaybin, les autorités ont commencé à raser des îlots entiers de bâtiments, qu’ils aient été ou non endommagés par les affrontements. Les pelleteuses ensevelissent le tracé des rues où les combattants kurdes sont morts et où les familles, chassées par les affrontements, ne reviendront plus. Derrière la zone en cours de démolition apparaît au loin, au-delà du haut mur de béton marquant la frontière, la ville syrienne de Kamechliyé. Au sommet de son château d’eau flottent les couleurs du PKK et de son émanation syrienne, le PYD. Kamechliyé est la capitale du Rojava.
Dans les quartiers de Nusaybin épargnés par les combats, la vie reprend son cours tant bien que mal. Le va-et-vient perpétuel des véhicules blindés turcs rappelle à la population que sa ville a été reconquise et que le rapport de force n’est pas en sa faveur.Signe de la mainmise de l’Etat turc, les rues des quartiers qui ont échappé aux destructions ont été recouvertes d’asphalte, un revêtement remplaçant les pavés qu’avaient utilisés les combattants du PKK pour dresser leurs barricades.  » Nusaybin s’est transformée en caserne « , regrette Murat. Agé de 24 ans, issu d’une famille modeste implantée dans un quartier acquis au mouvement kurde, il s’est engagé dans les mouvements de jeunesse liés au PKK dès l’adolescence. Quand l’organisation a lancé son projet, il a pris ses distances.
 » Après l’attentat de Suruç, des cadres – du PKK – sont venus dans les quartiers pour motiver les jeunes et préparer des fortifications, -raconte Murat. Ils essayaient de convaincre les gens de résister avec eux. Mais ils se sont retrouvés seuls : tout le monde est parti, le peuple n’était pas prêt pour la guerre civile.  » Aucun des combattants kurdes de Nusaybin que Murat connaissait n’a survécu aux combats. Il a compté une vingtaine de morts dans son entourage. Le bilan exact des affrontements, qui se sont déroulés à huis clos à Nusaybin comme dans d’autres villes investies par le PKK, n’est pas connu. Déjà fortement mobilisée sur le front syrien, la jeunesse militante kurde de Turquie a été décimée par la guerre des villes.
Le cas de Nusaybin n’est pas isolé. Le district de Sur à Diyarbakir, Cizre, Sirnak, Yuksekova, Silvan et d’autres localités plus modestes ont subi le même sort. Les quartiers un temps tenus par le PKK y ont été détruits, leurs habitants poussés à l’exil. Bastions du mouvement kurde depuis les années 1990, ces villes sont désormais sous le contrôle étroit de l’Etat turc. Dans tout le sud-est de la Turquie à majorité kurde, le PKK s’est retrouvé coupé de sa base, qui n’a pas eu le temps de comprendre la tourmente dans laquelle elle se trouvait emportée. Les espoirs nés en 2015 sur les bons résultats électoraux du HDP ne sont plus qu’un lointain souvenir.
 » Nous tirons notre force du sang de nos martyrs « ,veut croire une cadre du PKK à Nusaybin. Les pertes massives, assure-t-elle, finiront par renforcer le mouvement. Certes, le culte des  » martyrs  » a toujours été déterminant, et une partie large de la populationcontinue de voir le PKK comme son seul représentant face à un Etat turc honni. Les insurrections urbaines marquent néanmoins une rupture. Tant que la guerre ciblait l’armée turque dans de lointains maquis de montagne, ou face à l’EI en Syrie, le PKK pouvait gagner de la légitimité. Après s’être égaré dans des affrontements dont la population ne voulait pas et qui se sont conclus par la destruction et l’occupation des localités où il était largement dominant, le mouvement kurde de Turquie est à la dérive.
11 000Â enseignants kurdes suspendus
L’épopée syrienne du PKK s’est, elle aussi, interrompue. A la suite de la prise de Manbij, ravie par les forces kurdes et leurs alliés locaux à l’EI le 12 août, l’intervention militaire turque dans la région de Djarabulus a porté un coup d’arrêt à l’expansion kurde dans le nord de la Syrie. L’opération d’Ankara, qui vise autant les djihadistes de l’EI que les émanations syriennes du PKK, s’inscrit dans le prolongement de la reprise en main par les forces de sécurité turques des villes kurdes de Turquie.
En Turquie même, la reconquête politique succède à présent à la reconquête militaire. Le 11 septembre, 24 maires kurdes élus, suspendus car accusés de liens avec le PKK, ont vu leurs prérogatives transférées à des administrateurs relevant du ministère de l’intérieur. Cette mesure a été prise dans les conditions juridiques exceptionnelles de l’état d’urgence décrété après la tentative de coup d’Etat du 15 juillet. Autre mesure : plus de 11 000 enseignants kurdes ont été suspendus pour leurs liens présumés avec le PKK.
Incapable de remobiliser sa base, diminué militairement et terrassé politiquement, le mouvement kurde est dans l’impasse. Le 12 septembre, son chef historique Abdullah Öcalan, détenu dans le pénitencier insulaire d’Imrali, dans la mer de Marmara, a appelé à la reprise de négociations. Des déclarations qui ne changent rien à la réalité du conflit. Depuis le mois d’août, le PKK a lancé une nouvelle vague d’attaques dans les villes kurdes du pays. Les attentats à la bombe visent des cibles sécuritaires mais n’épargnent pas les civils, contribuant à éloigner le mouvement kurde de la population et d’une partie de sa base. Le 12 septembre, une bombe qui a frappé des policiers devant le siège du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) dans la ville majoritairement kurde de Van a fait plus de 50 blessés, dont une majorité de civils.
En parallèle, le mouvement kurde a relancé la guérilla dans les maquis du sud-est de la Turquie, multipliant les attaques contre des forces de sécurité renforcées. Chassé de ses bastions historiques, privé d’une jeunesse militante fauchée dans l’aberration stratégique et politique des affrontements urbains, le PKK traverse une des périodes les plus critiques de son histoire.
Allan Kavall
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LA GALAXIE DU PKK
En Turquie
Parti des travailleurs du Kurdistan. Fondé en 1978, en conflit avec Ankara depuis 1984, le PKK est une organisation politique et armée, considérée comme  » terroriste  » par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Parti démocratique des peuples. Créé en 2013, le HDP, rassemblant plusieurs mouvances politiques kurdes, est un parti légal. Ses liens avec le PKK sont sujets à controverse.
En Syrie
Parti de l’union démocratique.  Emanant du PKK, le PYD dispose de milices révolutionnaires (unités de protection du peuple, YPG), dont un contingent féminin (unités de protection de la femme, YPJ).
En Irak
Le PKK dispose de camps d’entraînement dans le nord, sur le mont Qandil, et de bases près de la frontière syrienne au mont Sinjar, repris à l’organisation Etat islamique fin 2015.
En Iran
Parti pour une vie libre au Kurdistan.  Le PJAK est une émanation iranienne du PKK, installée sur le mont Qandil, dans le nord de l’Irak.
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