Pour Recep Tayyip Erdogan, la prochaine décision du Parlement européen sur les négociations de l’UE avec la Turquie n’a aucune valeur (archives).

KEYSTONE/AP Pool Presidential Press Service/MURAT CETINMUHURDAR

 

Le président Recep Tayyip Erdogan a dit mercredi que la volonté de députés du Parlement européen de geler les discussions sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’a aucune valeur. L’éventuel rétablissement de la peine de mort inquiète entre autres l’UE.

 

« Nous avons clairement montré à de nombreuses reprises que nous respections les valeurs européennes mieux que de nombreux pays de l’UE, mais nous ne constatons aucun soutien des partenaires occidentaux. Aucune promesse n’est respectée », a déclaré Erdogan lors de la conférence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul.

 

« Il y aura demain (jeudi) une session au Parlement européen et ils vont voter sur les négociations de l’UE avec la Turquie. Quel que soit le résultat, ce vote n’aura aucune valeur à nos yeux », a-t-il poursuivi accusant également les Européens de prendre le parti d’organisations terroristes.

Les dirigeants de plusieurs groupes au Parlement de Strasbourg ont expliqué mardi « qu’il était impossible de mener un dialogue avec la Turquie dans les circonstances actuelles ».

 

Les députés européens s’inquiètent notamment du projet de rétablissement de la peine de mort et de la poursuite de la répression menée dans le pays depuis le putsch manqué le 15 juillet.

 

Arrestations massives

Plus de 125’000 personnes, militaires, policiers, magistrats mais aussi fonctionnaires ont été limogés et pour certains emprisonnés en raison de leurs liens présumés avec le prédicateur Fethullah Gülen qui vit en exil aux Etats-Unis.

 

Erdogan affirme que Gülen, qui fut autrefois son allié avant de devenir son adversaire, est l’instigateur du coup d’Etat manqué. Ce dernier dément cette accusation.

 

Le président turc n’a pas apprécié la réaction des Européens face à cette tentative de coup de force, leur reprochant d’être plus préoccupés par les droits des putschistes que par la gravité des faits commis.

 

Il accuse par ailleurs les Européens de protéger des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis plus de trente ans une insurrection contre l’Etat turc. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par l’UE et par les Etats-Unis.

 

Erdogan a été particulièrement agacé par une manifestation de sympathisants du PKK en marge d’un sommet UE-Turquie à Bruxelles en mars. Selon lui, cet événement démontrait le « double langage » des Européens.

sda-ats

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