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Marianne, le 20/11/2017
Par Julie Honoré, à Ankara
Nuriye Gülmen sur son lit d’hôpital. Le dessin est presque trop flatteur : Nuriye Gülmen a les joues bien plus creusées. – Dessin par Murat Basol.
Depuis la tentative de coup d’Etat, près de 140.000 fonctionnaires comme Nuriye Gülmen ont perdu leur emploi en Turquie. Mais depuis qu’elle a entamé une grève de la faim pour protester, l’universitaire, arrêtée il y a 6 mois, est devenue un emblème de la résistance. Nous avons assisté à son procès ce 17 novembre.
L’écran est loin et il faut plisser des yeux pour distinguer les détails. Mais on discerne un regard cerclé de noir, des joues creusées. La silhouette face à nous lève souvent les bras quand elle parle : ils sont fins comme des baguettes. Autour d’elle, les gens qui lui apportent à boire portent des masques.
Mais elle parle, qu’est-ce qu’elle parle. Pendant près de trois heures, Nuriye Gülmen, de nombreuses feuilles à la main, s’adresse à la cour de Justice d’Ankara en Turquie, par vidéoconférence. L’universitaire, en grève de la faim depuis le mois de mars, n’était pas apparue publiquement depuis son arrestation, il y a six mois. Elle ne pèse plus que 38 kilos mais ne compte pas laisser passer cette chance de prendre la parole.
“Je salue tous ceux qui résistent et nous soutiennent, commence-t-elle en faisant le V de la victoire. Votre résistance me rend forte. J’aime mon peuple. Ce combat, je le mène pour lui”. A sa vue, la salle applaudit chaleureusement. Certains fondent en larmes. Nuriye Gülmen ne peut pas les voir : une quinzaine de rangées de chaises a été laissée vide devant la caméra, de sorte qu’elle ne puisse que deviner, au fond de la salle, quelques mains levées. “Évidemment que c’est fait exprès, soupire un militant. Pour l’isoler encore plus”.
Photo prise dans le tribunal de la prison de Sincan. Le militant qui a pris cette photo a été placé en garde à vue pendant plusieurs heures.
“Mais le monde entier doit la voir”, indique une militante. Crédit Seyri Sokak.
Symbole de la résistance turque
Cela fait plus d’un an que cette professeur de littérature anglaise s’est engagée dans un bras de fer avec le régime. Elle a perdu son emploi, comme près de 140.000 fonctionnaires, à l’issue de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en Turquie. Avec son confrère, Semih Özakça, enseignant en primaire, Nuriye Gülmen (35 ans) a entamé une grève de la faim le 9 mars dernier, pour réclamer son retour au travail. En vain : malgré leurs protestations quotidiennes, dans le centre-ville d’Ankara, ils sont jetés en prison, en mai dernier. A travers leur combat, les deux enseignants sont devenus des symboles de la lutte contre la politique répressive du gouvernement Erdoğan. Et derrière les barreaux, perdant des forces de jour en jour, ils continuent leur combat
Libéré à la surprise générale il y a trois semaines, Semih Özakça, qui a perdu près de 40 kilos, donne des interviews depuis sa résidence surveillée. Sa femme, Esra Özakça s’est aussi lancée dans la lutte et le couple a affiché dans son jardin un panneau comptant leur nombre de jours de jeûne. Pas question pour eux de recommencer à s’alimenter. La plupart de leurs avocats ont été arrêtés. De nombreux sympathisants placés en garde à vue. Comme pour illustrer ce combat, pendant le procès, depuis sa chambre d’hôpital, Nuriye Gülmen s’est relevée, pointant du doigt et accusant ses juges : “S’il m’arrive quoi que ce soit dans cet hôpital, vous en porterez la responsabilité”.
Dans le jardin de Semih et Esra Özakça, un panneau qui décompte leurs jours de grève de la faim.
(Photo datant du jeudi 16 Novembre). Crédit : JH
« Chaque jour est crucial »
Le procès aurait dû se tenir fin novembre. “Mais les avocats ont fait des pieds et des mains pour avancer la date” indique une militante. Car dans le cas des grévistes de la faim, le moindre jour est crucial. L’Etat de santé de Nuriye Gülmen n’étant, selon les autorités, pas compatible avec un séjour en prison, elle a été transférée depuis plusieurs semaines dans un hôpital d’Ankara. “Depuis, j’ai perdu sept kilos”, indique celle dont le poids – 38 kilos – est devenu une donnée publique. Politique. “Depuis ma chambre, une petite fenêtre barrée de nombreux barreaux me permet simplement de savoir s’il fait jour ou nuit”, détaille-t-elle, décrivant aussi ces lumières “allumées 24 heures/24” qu’elle essaie de dissimuler avec “des sacs plastiques” pour dormir, le fait qu’elle n’ait pas accès au téléphone ou ne puisse pas rencontrer ses propres médecins.
“Je ne suis pas malade, répète-t-elle à plusieurs reprises, implorant d’être jugée devant la cour. Vous avez voulu me faire disparaître mais moi je veux venir me défendre face à vous”. Qu’importe. A l’issue de la journée, les juges ont décidé de la laisser en détention. Prochain procès le 27 novembre, au lieu et à l’ordre du jour encore inconnus. Nuriye Gülmen devrait, encore une fois, apparaître aux yeux du public à travers la vidéoconférence. “Mais on ne sait jamais, ironise un militant. Au dernier moment, le réseau pourrait ne plus marcher. »
En Turquie, des centaines de journalistes sont aujourd’hui derrière les barreaux et plus de 150 médias ont été fermés. Certains journalistes étrangers sont également contraints de travailler sous un faux nom. En janvier, les autorités turques procéderont au « renouvellement de la carte de presse” des journalistes étrangers “officiels”. L’occasion de vérifier si elle accepte à nouveau qu’ils soient tous présents sur son sol…
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