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Médiapart, le 11/08/2020
Par Nicolas CHEVIRON
En dix ans, la politique syrienne de la Turquie est passée du « zéro problème » avec le régime de Damas à la tentative de renversement de son leader, Bachar al-Assad, puis à celle de mise sous tutelle du nord de la Syrie.
Istanbul (Turquie).– Début 2011, à la veille du déclenchement des manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad, la Syrie est un peu la maison témoin de la nouvelle politique étrangère turque, installée pas à pas par le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, depuis son arrivée au pouvoir, huit ans plus tôt.
Se revendiquant musulman-démocrate, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan veut rompre avec la stratégie d’alignement systématique avec l’Occident – au sein de l’Otan ou dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne –, de mise à Ankara depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour redécouvrir son environnement régional.
Inspirateur de cette nouvelle diplomatie, Ahmet Davutoglu, alors ministre des affaires étrangères, prône, avec sa doctrine du « zéro problème avec les voisins », un leadership de la Turquie sur une région allant du Proche-Orient aux Balkans, en passant par le Caucase. Le développement des échanges économiques, le soft power et l’implication d’Ankara dans la résolution pacifique des conflits régionaux doivent être les canaux de ce rayonnement.
En Syrie, la tâche du petit Nizam ul-Muluk, l’administrateur du royaume, comme le surnomment à l’époque, avec humour, certains diplomates, est ardue. Adversaires durant la guerre froide, les deux pays ont été à deux doigts d’un conflit ouvert en 1998, quand la Turquie a massé ses chars devant la frontière syrienne pour exiger – et obtenir – l’expulsion du chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.
Une décennie plus tard, l’AKP est pourtant parvenu, en dépit des suspicions réciproques, à renverser la donne. Ankara a endossé, au printemps 2008, l’habit de médiateur dans des négociations de paix indirectes entre Israël et la Syrie, puis a signé, en 2009, une cinquantaine d’accords de coopération économique avec Damas.
Pas étonnant, donc, que la Turquie adopte une attitude prudente quand commencent à résonner, au printemps 2011, les slogans des manifestants dans les villes syriennes. Pendant six mois, les hommes de confiance d’Erdogan – Davutoglu et le chef des services secrets, Hakan Fidan – multiplient les visites auprès de Bachar al-Assad.
Leur message est simple : la Turquie est favorable au maintien au pouvoir du président syrien, mais celui-ci doit faire des concessions, engager un processus démocratique et, surtout, renoncer à la violence. Ils ne sont pas entendus.
Le 16 septembre 2011, le reis turc s’adresse à Assad : « Ceux qui oppriment le peuple en Syrie n’en réchapperont pas. Parce qu’on ne peut prospérer sur l’oppression. Désormais, le temps de l’autocratie est révolu. Les régimes totalitaires s’en vont. Maintenant vient le pouvoir du peuple. »
Dès lors, la Turquie, pariant sur une chute rapide d’Assad, devient l’un des chefs de file des soutiens à l’opposition syrienne. Elle accueille sur son territoire les opposants au régime de Damas – avec une bienveillance particulière pour les Frères musulmans, qui ont été une source d’inspiration pour l’islam politique turc dans les années 1970 –, les camps de l’Armée syrienne libre (ASL), les réunions des pays donateurs et les centaines de milliers de réfugiés qui fuient la Syrie – ils sont 3,6 millions, aujourd’hui.
Les espoirs d’Erdogan sont cependant déçus. À l’été 2013, quand l’armée de Damas frappe massivement avec des bombes au gaz sarin le bastion de résistance de la Ghouta, les puissances occidentales, qui avaient pourtant désigné l’usage d’armes chimiques comme une ligne rouge, renoncent à intervenir. Les alliés de la Turquie refusent aussi de s’impliquer dans l’instauration d’une zone sécurisée militairement dans le nord de la Syrie, où pourraient s’établir les réfugiés.
Sur le champ de bataille, l’implication croissante de la Russie, à partir de l’automne 2015, sauve le régime et inverse les rapports de force. Quand, en novembre 2015, deux avions de chasse turcs abattent un Soukhoï Su-24 qui avait pénétré dans l’espace aérien national, Ankara se retrouve bien esseulé face aux menaces de Moscou.
En parallèle, le processus de paix avec les rebelles du PKK, engagé par le gouvernement turc début 2013, est enterré à l’été 2015. Une des raisons de cet échec tient à la montée en puissance, dans le nord de la Syrie, des Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), considéré par Ankara comme une émanation du PKK, qui proclament, en mars 2016, l’autonomie de leur région le long de la frontière turque.
C’en est trop pour Erdogan, qui jette ostensiblement l’éponge en mai 2016 en limogeant Davutoglu, alors premier ministre, et en reprenant langue avec Moscou et Téhéran, l’autre grand allié d’Assad, pour s’efforcer de gérer conjointement une sortie du conflit dont l’opposition ne sortira pas victorieuse.
La priorité pour la Turquie, désormais, n’est plus de porter au pouvoir à Damas ses alliés syriens mais de sécuriser la frontière turque en y installant une longue zone tampon sous la tutelle d’Ankara, qui repousse les milices kurdes loin dans les terres syriennes. Un recentrage sur la politique sécuritaire traditionnelle de la Turquie qui sied aussi à la nouvelle alliance conclue par l’AKP avec l’extrême droite turque.
En trois offensives – « Bouclier de l’Euphrate », « Rameau d’olivier » et « Source de paix » –, menées entre août 2016 et novembre 2019, l’armée turque, secondée par des groupes armés syriens à sa solde, s’empare ainsi de deux bandes de territoire d’environ cent vingt kilomètres de long sur trente de profondeur et en chasse l’administration PYD, ainsi qu’une bonne partie de la population kurde, remplacée par des déplacés arabes syriens.
L’autre enjeu majeur pour Ankara est d’empêcher un nouveau raz-de-marée de réfugiés, qui pourrait déferler sur la Turquie en cas d’offensive brutale de l’armée syrienne sur Idlib, le dernier bastion de l’opposition syrienne, dans le nord-ouest du pays, où s’entassent près de trois millions de personnes.
Mais tant sur le premier dossier que sur le second, la Turquie fait vite l’expérience des limites de sa coopération avec la Russie et de sa propre emprise sur les événements. À l’est de l’Euphrate, lors de l’offensive turque de l’automne 2019, ce sont les patrouilles russes et les troupes de Damas qui, en s’interposant, empêchent l’armée turque d’opérer la jonction entre les territoires sous son contrôle et bloquent son avancée plus à l’est, en direction de la frontière irakienne.
À Idlib, où Ankara a jeté des milliers de soldats et de blindés dans la mêlée pour enrayer une vaste offensive de l’armée syrienne, la mort de 34 soldats turcs, le 27 février, dans une frappe aérienne russo-syrienne, rappelle à la Turquie, de la plus brutale des manières, qui est le patron en Syrie. Le silence des autorités turques sur cette tragédie est, d’ailleurs, éloquent.
« Alors que le gouvernement affirme qu’une mouche ne peut pas voler en Syrie sans qu’il en soit informé, on ne nous dit toujours pas si c’était des avions russes ou syriens qui ont tué 34 soldats turcs », commente, cinq mois plus tard, l’analyste politique turc Murat Yetkin sur son blog, Yetkin Report.
Le cessez-le-feu conclu le 5 mars à Moscou confirme la fragilité de la position turque. En échange d’un arrêt des hostilités, Ankara a concédé le retrait des forces de l’opposition de certains des territoires qu’elles occupaient, ainsi que l’organisation de patrouilles communes sur l’autoroute M4, un axe stratégique traversant la région d’Idlib d’est en ouest, dont les abords doivent être démilitarisés sous la supervision de l’armée turque sur une profondeur de six kilomètres de part et d’autre de la route.
À charge également pour la Turquie de chasser les « terroristes » d’Idlib, une mission dont elle semble s’acquitter en s’efforçant de placer sous son contrôle le groupe dominant dans la région, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ex-branche d’Al-Qaïda. La presse évoque ainsi une récente rencontre de représentants des factions syriennes, dont HTC, avec des agents du renseignement turc à Bab al-Hawa, le principal point de passage entre Idlib et la Turquie, pour tenter d’organiser un nouveau conseil militaire conjoint, incluant HTC.
Plusieurs analystes pronostiquent, par ailleurs, de nouvelles concessions d’Ankara sur Idlib, moyennant un feu vert de Moscou et Damas à une nouvelle offensive turque à l’est de l’Euphrate. La monnaie d’échange de la Turquie serait alors la zone du Jabal al-Zawiya, au sud de l’autoroute M4.
« La Russie et le régime syrien pourraient se voir offrir l’opportunité de s’emparer librement de la région de Jabal al-Zawiya, en échange de la possibilité d’agrandir (ou plutôt d’allonger) la zone de sécurité turque dans l’est de la Syrie », écrit ainsi l’analyste russe Kirill Semenov dans Al-Monitor. « Un tel “échange” serait dans l’esprit des précédents accords russo-turcs sur Idlib. »
Un obstacle de taille se dresse, cependant, sur la route de la Turquie dans son cheminement vers la mise en place d’un « corridor de sécurité » tout au long de sa frontière avec la Syrie : les États-Unis, qui maintiennent quelque 500 soldats des forces spéciales dans les zones tenues par le PYD et qui ont, selon Al-Monitor, salué la récente signature d’un accord entre la compagnie pétrolière américaine Delta Crescent Energy LLC et l’administration autonome du nord-est de la Syrie pour la modernisation des champs de pétrole de la région et sa commercialisation locale.
« Tout changement dans la configuration de la zone de sécurité à l’est de l’Euphrate doit être négocié avec les États-Unis, qui contrôlent encore l’espace aérien sur ces régions syriennes », commente Kirill Semenov.
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