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L’Express, le 19/07/2020
SANS DÉTOURS
Par Abnousse Shalmani,
En Turquie, Erdogan réanime le projet d’un nouvel Empire ottoman. Mais les sociétés occidentales préfèrent débattre de leur histoire passée, plutôt que de se pencher sur le présent.
Vladimir Poutine « s’est autoproclamé » président de la « grande Russie » jusqu’en 2036 et il est certain qu’entre-temps il nous abreuvera d’une propagande iconographique à la hauteur de son ambition et de sa posture de néotsar, tout en empoisonnant l’Occident d’intox. Xi Jinping avait ouvert la voie en 2013, et si nous doutions, après le Covid-19, de sa solidité, la mise au pas brutale de Hongkong, ainsi que l’ampleur inédite et toxique des prêts chinois nous aiguillonnent sur l’impérialisme chinois en marche de conquête. Les analystes s’interrogent déjà sur la réaction de Donald Trump s’il venait à perdre la présidentielle de novembre 2020, et ce qu’il adviendrait s’il refusait de quitter le pouvoir. Ce vent étrange qui souffle sur le monde, cette volonté pour bon nombre de dirigeants de se confondre avec le destin du pays en l’incarnant autoritairement jusqu’au tombeau semblent annoncer un retour vers le XIXe siècle, celui des empires. Le plus emblématique et le plus problématique pour l’Europe reste le néosultan de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.
Basilique byzantine devenue mosquée, en 1453, après la prise de Constantinople par les Ottomans, Sainte-Sophie était un musée, selon la volonté d’Atatürk, depuis 1934. Jonction laïque entre l’Orient et l’Occident, Sainte-Sophie la culturelle va dorénavant résonner des appels à la prière. Erdogan a décrété sa reconversion en mosquée. Comme la destruction des bouddhas de Bamiyan, en mars 2001, sonnait l’entrée dans une nouvelle ère géopolitique dominée par la recrudescence des guerres ethnico-religieuses, la décision d’Erdogan est un appel à l’internationale islamiste sunnite, dont il entend prendre la tête. Alors que la corruption gangrène le pays et que l’économie est en berne, le reis se concentre sur le costume vintage qu’il rêve de faire enfiler à la Turquie, celui de l’Empire ottoman.
Depuis juin dernier, dans les régions du nord-ouest de la Syrie conquises par la Turquie et ses alliés djihadistes syriens, après le lâche abandon des Kurdes par l’Occident, l’utilisation de la livre turque s’est généralisée et la reconstruction est orchestrée par Ankara. Routes, écoles, réseaux de distribution d’eau et d’électricité, mais aussi l’ouverture de trois facultés, dont une de sciences islamiques à Azaz, la Turquie est le nouveau gouverneur de la région. Après la Syrie, le néosultan se tourne vers la Libye, où il est présent depuis avril 2019, apportant son soutien militaire, économique et politique à Tripoli, entre les mains de Fayez el-Sarraj – contre le maréchal Haftar, soutenu par la France, qui fait la preuve de sa faiblesse stratégique. Erdogan doit s’endormir en fantasmant sur les débouchés que le mariage d’Ankara et de Tripoli annoncent, de la domination de la Méditerranée aux retrouvailles avec les anciennes frontières de l’Empire ottoman, sans oublier le soft power turc, d’une efficacité redoutable.
Recep Tayyip Erdogan est un grand admirateur d’Abdulhamid II, dit le « Sultan rouge », renversé par les Jeunes-Turcs en 1909, et qui fut à l’initiative du massacre d’Arméniens. Pas étonnant que sa série télé préférée, qu’il conseille régulièrement, soit une ode nostalgique à l’Empire ottoman du dernier sultan. Les séries turques, fers de lance du soft power turc, sont diffusées du Moyen-Orient à l’Amérique latine, en passant par les Balkans. Erdogan peut aussi compter sur les communautés turques installées en Europe pour relayer sa propagande. Nous avons assisté lors de la campagne en vue du référendum constitutionnel turc de 2017 à des tensions en Allemagne, à la suite de l’annulation de meetings de ministres turcs, mais aussi à des affrontements entre pro- et anti-Erdogan à Bruxelles, tout comme à Paris, où Kurdes et Turcs se sont violemment battus dans les rues. La communauté turque installée en Europe étant majoritairement traditionaliste et conservatrice, le reis ne manque jamais de leur rappeler qu’ils sont ottomans avant tout. Enfin, la crise des réfugiés a poussé l’Europe à donner les clefs de ses frontières à la Turquie, qui, depuis, de pression en chantage, expose l’Union européenne à devenir le jouet du néosultan.
Pendant ce temps-là , en Occident, le coeur des débats intellectuels, politiques et sociaux se concentre sur son passé colonialiste et esclavagiste. Cet aveuglement face au présent, ce désintérêt inquiétant pour des régimes autoritaires et conquérants laissent la main aux nouveaux empires, qui, dans un glaçant retour en arrière, entendent retrouver leur domination passée, sans s’encombrer des timides protestations des instances internationales ou de l’Union européenne.
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