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Libération, le 20/02/2017
Suspectées d’avoir tenté de tuer le président Erdogan lors de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, 47 personnes sont jugées depuis lundi.
C’est dans un concert de sifflets que les quatre bus de la direction générale des prisons arrivent derrière la chambre de commerce de Mugla, petite ville du sud-ouest de la Turquie. Le bâtiment, converti pour l’occasion en salle d’audience, est solidement cadenassé par un lourd dispositif policier. Sur les toits, des membres des forces de sécurité font le pied de grue, armes en bandoulière. Les huées de la petite foule rassemblée à l’extérieur de l’enceinte redoublent à mesure que les bus se vident. «On veut la peine de mort», hurlent certains en direction de la trentaine d’hommes, sortis des bus menottés et encadrés chacun par deux gendarmes. Le temps d’un procès, la petite cité discrète de Mugla sort de l’anonymat pour devenir le centre de l’attention médiatique et politique du pays. «C’est l’un des procès les plus importants de l’histoire turque», promettait en février le procureur Necip Topuz.
Ce lundi, s’ouvrait en effet le procès de 47 personnes suspectées d’avoir voulu assassiner le président Recep Tayyip Erdogan, lors de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet. Un putsch manqué orchestré, selon le gouvernement turc, par le prédicateur religieux Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et jugé également, par contumace. «Il est le principal suspect, mais aucun avocat n’a voulu le représenter. Et l’avocat commis d’office s’est retiré de l’affaire», annonce dès le début de l’audience le président de la cour, Emirsah Bastog. Le dossier est l’un des plus sensibles dans la Turquie de l’après-tentative de coup d’Etat où, depuis cet été, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées ou démises de leurs fonctions dans les institutions turques (armée, police, justice, éducation, etc.), suspectées d’entretenir des liens avec «Feto» (l’acronyme des autorités pour désigner les partisans de Gülen). Ce lundi, seuls 37 soldats putschistes, issus pour la plupart des forces spéciales turques, comparaissent devant les juges de Mugla. Ils sont accusés d’avoir, durant la nuit du 15 au 16 juillet 2016, embarqué dans trois hélicoptères en direction de Marmaris, station balnéaire de renom du sud-ouest du pays, bordée par les eaux de la Méditerranée. Objectif présumé des mutins : capturer ou tuer le président Erdogan, alors en vacances avec sa famille dans un somptueux hôtel de la ville, le Grand Yazici Club Turban. Retardé par de mauvaises indications sur la localisation exacte du chef de l’Etat turc, «l’escadron de la mort» n’arrive aux abords de l’hôtel que vers 3 h 30 du matin. Leur cible, elle, a déjà pris la tangente. Alerté par un officier du risque d’une attaque, Recep Tayyip Erdogan a eu le temps de lancer son appel, via Facetime, adjurant ses partisans à mater le putsch dans la rue, avant de quitter Marmaris peu après une heure du matin. Les membres du commando doivent, eux, faire face à la contre-attaque des forces de sécurité turques sur place. Les combats sont d’une rare violence. Des centaines de touristes étrangers, en vacances à Marmaris, assistent pétrifiés à ces scènes de quasi-guerre urbaine.
Chasse à l’homme
Un officier de police, Nedip Cengiz Eker, et une membre de la sécurité du président, Mehmet Çetin, sont tués. Mais l’opération a échoué. Les trois hélicoptères quittent la zone et laissent derrière eux plusieurs dizaines de putschistes qui prennent la fuite en direction des forêts alentours. Une chasse à l’homme est alors lancée dans la région. Des centaines de policiers dépêchés sur place fouillent les véhicules un à un. Bois, plage, champs, tout est passé au peigne fin. Les fuyards ont laissé derrière eux un impressionnant arsenal : fusils d’assaut, pistolets, grenades, etc. Au compte-gouttes, ils sont cueillis par les forces de sécurité. Le 25 juillet, dix jours après l’assaut contre l’hôtel, le sergent Zekeriya Kuzu est découvert, avec deux autres complices, cachés dans une canalisation. Son visage émacié, à la barbe grisonnante et inégale, aux yeux vides, fait le tour des médias turcs. C’est une prise de taille pour la police. Celui qu’on surnomme «le pacha» serait l’une des principales figures gulénistes de la base de Cigli, près de la ville d’Izmir, d’où le commando serait parti. Adepte du mouvement depuis 2007, l’homme bénéficierait d’une large influence auprès des troupes. Le 1er août, les onze derniers fugitifs, dénoncés par des chasseurs de sangliers, sont interpellés par la police, à plus de 25 kilomètres de la station balnéaire.
«Robe de mariée»
A nouveau réunis ce lundi, parqués derrière un double cordon de gendarmes au cœur de la salle d’audience, les accusés multiplient les coups d’œil furtifs vers l’arrière de la pièce. Là , une vingtaine de proches ont choisi d’assister au procès.
Les chefs d’accusation qui pèsent contre leurs frères, conjoints ou amis sont lourds : «tentative d’assassinat du président de la République»,«violation de la Constitution», «crime contre le corps législatif», «crime contre le gouvernement», «participation à des activités terroristes», etc. Et pour avoir tenté de renverser le leader turc, la sanction demandée par le procureur est de six fois la prison à vie pour chacun des 47 accusés. «On devait se marier en août, je venais d’acheter la robe de mariée, pourquoi aurait-il pris ce risque ? Il n’était pas membre de Feto», sanglote la fiancée d’un des soldats, les yeux emplis de larmes. La sœur de cet accusé, venue épauler son amie, ne parvient pas à la rassurer. « Avec le président Erdogan qui fait partie des 73 plaignants, cela rajoute beaucoup de pression sur la cour», estime-t-elle. Quelques mètres derrière, l’avocat du président turc, plaignant numéro 1 dans cette affaire, répond aux questions des journalistes. «Avec l’état d’urgence en Turquie instauré depuis le coup d’Etat, j’ai peur que le procès ne soit pas totalement équitable», s’inquiète la sœur.
Le travail de la défense n’a pas toujours été simple dans ce dossier. «Nous n’avons pas pu avoir de contact avec les accusés au début. Maintenant, quand je parle avec mon client en prison, l’agent pénitentiaire nous surveille et enregistre nos conversations. Il y a aussi une caméra qui filme. Mes documents sur l’affaire sont systématiquement vérifiés par l’agent, même les confidentiels», témoigne nerveusement l’un des avocats des soldats de Mugla, demandant à garder l’anonymat, tout en précisant que son client était détenu dans de bonnes conditions.
En début d’après-midi, les premiers accusés ont été entendus par la cour. Comme lors de son interrogatoire par la police, le major Sükrü Seymen, à la tête d’une équipe de forces spéciales le soir de la tentative de putsch, a reconnu les faits. «Oui, je confesse avoir participé à une tentative de coup d’Etat mais je réfute l’accusation de tentative d’assassinat. C’est une accusation irréaliste», explique le soldat, debout au milieu de la salle à l’écoute. L’homme profite de cette tribune pour exprimer quelques remords : «Ce qui me rend triste surtout, c’est la mort de ces deux policiers. On ne voulait tuer personne dans cette opération.» Comme d’autres membres du commando, il martèlera n’avoir fait, ce soir-là , que suivre les ordres de son supérieur hiérarchique, le général de brigade Gökhan Şahin Sözmezateş. Plus haut gradé présent sur le banc des accusés dans ce procès, c’est lui qui a pris la tête de l’opération de Marmaris, le soir du 15 juillet. «Je savais que c’était une tentative de coup d’Etat», a ainsi expliqué le général de brigade. Il nie cependant appartenir à l’organisation de Fethullah Gülen. «Je ne pense pas que Gülen soit un messie ou un prophète», confiera l’officier à l’audience. «Même si ce ne sont pas des membres de Feto, participer à  un coup d’Etat et violer la Constitution, c’est un crime grave qui mérite d’être puni sévèrement», répond intransigeant le député de la région de Mugla Nihat Öztürk, qui fut l’un des premiers à s’être rendu auprès du président turc après l’annonce de l’essai de coup d’Etat. Dès le lendemain de l’attaque, l’élu du Parti de la justice et du développement (AKP, la formation d’Erdogan) a porté plainte contre le prédicateur religieux. Aujourd’hui, en tant que plaignant, l’homme ne manque pas une miette du procès. Selon le parlementaire, pas de circonstances atténuantes pour ceux qui ont tenté d’assassiner un président démocratiquement élu. «Ces 37 personnes n’ont pas été choisies au hasard. Elles sont issues des forces spéciales, elles ont été choisies pour mener cet assassinat. Si ce coup avait fonctionné, ils ne nous auraient montré aucune pitié».
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