Soutenance de thèse d’Ayṣan Sönmez : Les territoires du théâtre arménien, d’Istanbul à New York
Soutenance de thèse de Ayşan Sönmez « Les territoires du théâtre arménien au XIXe siècle, d’Istanbul à New York, en passant par Tbilissi et Moscou«
Jeudi 12 décembre 2024 à 14h30
Campus Condorcet, salle 1.003 (1er étage)
Bâtiment de la recherche Nord,
15, rue Waldeck Rochet – Aubervilliers
Thèse dirigée par :
SENİ Nora, professeure à l’Université Paris 8, IFG
Composition du jury :
AKGÖNÜL Samim, professeur à l’Université de Strasbourg (rapporteur)
MIGNON Laurent, professeur de littérature turque à l’Université d’Oxford (rapporteur)
STRAUSS Johann, professeur émérite à l’Université de Strasbourg
MUHIDINE Timour, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) (président du jury)
Résumé :
Cette thèse est le résultat d’une démarche dans une perspective de « géopolitique culturelle », domaine qu’elle s’efforce d’inaugurer.Elle analyse la formation d’un mouvement, le nationalisme au théâtre, et son itinéraire territorial au XIXe siècle. Elle examine la diffusion du théâtre ottoman arménien qui, inspiré du théâtre européen, se politise et se diffuse à travers le bassin Méditerranéen oriental, les territoires ottomans, la mer Noire et le Caucase du Sud. Comment cette forme théâtrale évolue-t-elle dans les différents territoires qu’elle traverse, et que révèle-t-elle de leur nationalisme ? Cette thèse explore les acteurs, les réseaux, les contradictions, les conflits, les alliances, les représentations et les zones d’influence qui varient en fonction des territoires parcourus par cette alliance entre théâtre et nationalisme.
Entre 1839, année où l’Empire ottoman adopte officiellement une politique de modernisation de l’État et 1923, date de la fondation de la République de Turquie, la zone d’influence du théâtre ottoman arménien connaît de profondes transformations politiques. Il fonctionne comme une balle de billard sur une table. Chaque coup de queue, c’est-à-dire chaque développement politique, qu’il soit favorable ou destructeur, modifie l’itinéraire et les stratégies d’évolution de ce théâtre.
La thèse s’interroge sur la manière dont cette forme théâtrale et nationaliste finit par être marginalisée après son apogée en 1860s en raison de la conjoncture géopolitique. Quels sont les acteurs qui se sont appropriés du théâtre comme scène des représentations du catholicisme, de la civilisation européenne et du nationalisme, et comme « soft power » ? Quels types de conflits cela a-t-il provoqués ? Comment dans ce contexte le théâtre arménien s’est-il marginalisé et criminalisé par le pouvoir central lorsque des « hard powers » sont intervenus dans ses territoires ?
MOTS CLES : géopolitique, théâtre, ottoman, arménien, turc, nationalisme, musulman, chrétien, catholique, Mékitariste, Empire ottoman, République de Turquie, Méditerranée, mer Noire, Italie, France, Russie, Crimée, Caucase du Sud, Istanbul, Tbilissi, Moscou.
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