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Le Point le 12/03/2020
TRIBUNE
Par Gérard Araud*
En politique étrangère, il faut souvent se rallier à la moins mauvaise solution. Concernant la Syrie, Paris et l’UE devraient tendre la main à Erdogan.
Le président turc Erdogan détient une partie de la solution en Syrie.
Je suis conscient que ce plaidoyer ne me rendra pas populaire et que convaincre mes lecteurs ne sera pas aisé. Non seulement la Turquie connaît aujourd’hui un régime autoritaire, non seulement elle a développé une politique étrangère agressive souvent contraire à nos intérêts – notamment en Libye ou en Méditerranée orientale –, mais en plus elle utilise de nouveau de malheureux migrants pour faire chanter les Européens.
La politique étrangère, ce n’est, hélas, que trop rarement le choix d’une bonne politique ; c’est le plus souvent considérer des options qui toutes présentent des inconvénients. Ce n’est pas souvent négocier avec des régimes démocratiques et amicaux, mais beaucoup plus souvent avec des pays qui ne suscitent de la sympathie ni dans leurs pratiques ni dans leurs initiatives. La seule question que nous devons donc poser en ce qui concerne la Turquie en Syrie est la suivante : nos intérêts et les siens convergent-ils, de manière même partielle et temporaire ? Je sais qu’une approche à ce point pragmatique est éloignée de nos réactions spontanées qui reflètent nos sentiments, mais elle permet seule de défendre nos intérêts dans un monde qui est une jungle où beaucoup ne partagent pas nos valeurs et où dominent les rapports de force.
Revenons aux faits, d’abord. La réalité y est d’une victoire progressive du régime d’Assad grâce à l’aide massive fournie par l’Iran et la Russie. Des millions de réfugiés ont fui les combats au point qu’on estime aujourd’hui que la moitié de la population du pays est déplacée. Reste essentiellement la poche d’Idleb, où, selon les Nations unies, se trouveraient près de 3 millions de civils et plusieurs milliers de combattants, souvent liés aux mouvements islamistes les plus radicaux, y compris Al-Qaïda. La tentation est grande pour la Syrie, la Russie et l’Iran d’en finir le plus rapidement possible sans trop se préoccuper des victimes civiles.
La Turquie a déjà accueilli plus de 4 millions de Syriens. Elle a atteint un point où il lui est impossible d’accepter la perspective de 1 ou 2 millions de réfugiés supplémentaires sans même compter les milliers de djihadistes aguerris qui se mêleront à eux. Erdogan a tout essayé pour limiter les effets de la guerre civile syrienne sur son territoire, y compris la négociation directe avec les deux États parrains d’Assad, la Russie et l’Iran. Des accords ont été conclus, des mécanismes dont l’objectif était de créer en Syrie du Nord une zone où la sécurité serait suffisante pour y fixer les réfugiés ont été mis en place. Rien n’a tenu dans ce qui apparaît comme le dernier round d’un conflit qui a sans doute coûté la vie à un demi-million de victimes.
L’Europe a intérêt à ce que la chute d’Idleb ne conduise pas à une catastrophe humanitaire
La Turquie, mise au pied du mur, a décidé d’agir par elle-même. Pendant plusieurs jours, son armée a frappé sans interruption les forces syriennes au point d’avoir arrêté leur offensive. La Russie, qui ne veut évidemment pas d’un affrontement direct avec son voisin et ennemi ancestral, hésite. Erdogan a rencontré Poutine à Moscou, le 5 mars, et les deux chefs d’État ont apparemment, de nouveau, conclu un accord pour la constitution d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie. La fragilité de ce énième texte est évidente tant les uns sentent la victoire à leur portée après huit années d’une guerre impitoyable et les autres seront tentés de susciter des incidents dans l’espoir d’impliquer la Turquie à leurs côtés.
Quels sont les intérêts européens aujourd’hui ? La chute d’Idleb, qui serait accompagnée de la fuite vers le nord de millions de réfugiés et de milliers de combattants, accroîtrait non seulement, de manière insupportable, le fardeau de la Turquie, mais aurait également des répercussions directes sur l’Europe. Ankara a été d’une clarté que l’on peut qualifier de cynisme – ce qui, d’ailleurs, n’y change rien : la Turquie ne ferait alors rien pour empêcher les réfugiés d’aller en Europe comme beaucoup le veulent. Nous serions donc confrontés à une nouvelle crise comparable à celle de 2015, qui submergerait d’abord la malheureuse Grèce et ensuite se propagerait dans notre continent. Les conséquences en sont prévisibles, qu’elles soient humanitaires ou politiques. Les tensions internes à l’UE, où les pays de la ligne de front feront appel à la solidarité de leurs partenaires dont on connaît les limites, seront inévitables. À cette perspective s’ajoutent les milliers de djihadistes souvent originaires des pays européens qui essaieront de regagner leur pays d’origine avec le risque potentiel qu’ils représentent pour la sécurité de celui-ci. L’Europe a donc intérêt à tout faire pour que la chute d’Idleb ne conduise pas à une catastrophe humanitaire. Que ce soit aussi conforme à ses valeurs est par ailleurs bienvenu.
Dans ce contexte, force est de constater que Turquie et UE partagent là un objectif précis et que l’épreuve de force engagée par l’armée turque y contribue. Jusqu’ici, la Russie a payé de mots les Européens qui ont fait appel à elle pour mettre un terme au martyre des civils d’Idleb. Erdogan a changé le rapport de force sur le terrain, seule réalité qui puisse émouvoir Poutine. Il est donc difficile de ne pas conclure que l’intérêt de l’Europe est d’apporter son soutien à Erdogan. Soutenir un maître chanteur ? La politique étrangère a sa propre logique…
* ambassadeur de France aux États-Unis de 2014 à 2019
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