Les électeurs turcs se rendront aux urnes le 24 juin pour des élections législatives et présidentielle cruciales. Ces élections se tiendront simultanément en vertu d’une réforme constitutionnelle adoptée en avril 2017 qui renforce considérablement les prérogatives du président issu des urnes. Voici quelques chiffres et informations-clé sur ce scrutin: – Les chiffres:

En tout, 56,3 millions d’électeurs sont appelés à voter. Près de 181.000 bureaux de vote ont été mis en place, et seront ouverts entre 08H00 (05H00 GMT) et 17H00 le dimanche 24 juin. Pour les quelque 3 millions de Turcs de l’étranger, les votes se sont tenus entre le 7 et le 19 juin, selon les pays.

 

1. Le mode de scrutin:

Lors de ces élections, les Turcs voteront à la fois pour leur président et leur député, en glissant deux bulletins dans une même enveloppe. Le président est élu au suffrage universel direct. Si aucun candidat n’obtient plus de 50% des voix dès le premier, un second tour aura lieu le 8 juillet.

Quant aux députés, ils sont élus en un seul tour au scrutin de liste dans chacune des 81 provinces du pays. Les sièges y sont attribués proportionnellement au nombre de voix qu’ils obtiennent. Afin de favoriser des majorités stables, seuls les partis qui réunissent plus de 10% des suffrages au niveau national participent à cette répartition. Par ailleurs, en vertu de la réforme constitutionnelle d’avril 2017, 600 députés seront élus le 24 juin contre 550 dans la Chambre sortante.

 

2. Les partis et candidats qui se présentent:

Six candidats se présentent à l’élection présidentielle: Meral Aksener (Iyi Parti), Selahattin Demirtas (HDP), Recep Tayyip Erdogan (AKP), Muharrem Ince (CHP), Temel Karamollaoglu (SP) et Dogu Perinçek (VP).

Pour ce qui est des législatives, deux alliances ont été formées. La première, l' »Alliance du peuple », regroupe le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) et le Parti d’action nationaliste (MHP). Le parti de la Grande union (BBP) présente des candidats sur les listes de l’AKP.

La deuxième, l' »Alliance de la nation », regroupe le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le Bon parti (Iyi Parti, droite nationaliste) et le Parti de la Félicité (Saadet, conservateur). Le Parti Démocrate (DP, centre-droit) présente des candidats sur les listes du Bon parti.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), Hüda-Par (islamiste kurde), et le Parti patriotique (VP) se présentent seuls.

 

3. Les principales mesures de la nouvelle loi électorale:

Aux termes d’une loi adoptée en mars, les partis pourront pour la première fois constituer des alliances lors des législatives. Cette mesure peut permettre à des partis qui n’auraient pas obtenu 10% de voix d’entrer au Parlement.

La loi autorise aussi la fusion de certaines circonscriptions électorales et le déplacement d’urnes d’une circonscription à une autre par « mesure de sécurité ».

Les forces de l’ordre sont par ailleurs autorisées à entrer dans les bureaux de vote en cas d’appel par un citoyen, un observateur ou un responsable, en cas de perturbations dans le bureau de vote. Elles pourraient ainsi en faire sortir les électeurs ou observateurs jugés responsables des troubles.

L’opposition dénonce des mesures visant à intimider certains électeurs, voire à compliquer le vote, notamment dans le sud-est à majorité kurde.