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Le Monde, le 20/12/2016
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
L’ambassadeur russe en poste en Turquie a été assassiné lundi à Ankara par un policier turc révolté par le sort des habitants d’Alep.
Apparemment inspiré par la guerre en Syrie, l’assassinat par balles d’Andreï Karlov, l’ambassadeur de Russie en Turquie, survenu lundi 19 décembre à Ankara, n’a pas compromis la rencontre, mardi à Moscou, entre les ministres des affaires étrangères et de la défense de Russie, de Turquie et d’Iran pour évoquer la situation à Alep et la perspective d’une solution politique en Syrie.
Il était 19 h 30, heure locale, lorsqu’Andreï Karlov prit la parole dans une galerie d’art du quartier résidentiel de Çankaya, à Ankara. Soudain, un homme jeune, en costume et cravate noir, a dégainé un pistolet, visant le diplomate dans le dos.
S’exprimant alternativement en turc et en arabe et reprenant des paroles de chant djihadiste, l’assassin a mentionné « ceux qui ont voué allégeance au djihad ». « N’oubliez pas la Syrie ! N’oubliez pas Alep ! », a-t-il ensuite crié, en référence à la ville du nord de la Syrie tombée aux mains de Bachar Al-Assad. « Tant que les habitants n’y seront pas en sécurité, vous ne le serez pas non plus », a-t-il ajouté. Après une fusillade nourrie avec les forces de l’ordre, l’assaillant a été tué. Peu après, Moscou confirmait la mort de l’ambassadeur, tué de huit balles.
« Provocation »
Le tueur a été identifié comme étant Mevlüt Mert Altintas, 22 ans, un policier des forces antiémeute d’Ankara. D’ores et déjà , l’enquête s’oriente vers les liens présumés du tueur avec la communauté religieuse du prédicateur turc Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et que les autorités turques accusent d’avoir ourdi le coup d’Etat raté du 15 juillet. Une piste pratique pour le pouvoir turc, mais inquiétante sur l’état d’infiltration des forces de sécurité, étant donné les immenses purges décrétées après le putsch raté.
Peu de temps après l’attaque, Melih Gökçek, le maire islamo-conservateur d’Ankara, expliquait sur son compte Twitter que  » la force  » qui animait le bras du tueur était  » la même  » que celle qui avait poussé les pilotes d’un F-16 turc à abattre un bombardier russe Sukhoï, le 24 novembre 2015, suscitant une grave crise diplomatique avec Moscou. Accusés d’appartenir à la confrérie Gülen, les deux pilotes ont depuis été emprisonnés, ce qui a facilité la récente réconciliation russo-turque.
Après s’être entretenus au téléphone lundi dans la soirée, les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont, chacun de leur côté, qualifié l’assassinat de  » provocation  » destinée à  » saper la normalisation  » des relations considérablement réchauffées depuis juin et à entraver le processus de paix en Syrie. La thèse du complot est partagée par les deux capitales.  » Nous devons savoir qui a dirigé la main du tueur « , a affirmé M. Poutine.
A première vue, l’assassinat va donc renforcer le nouvel axe Moscou-Ankara.  » Notre solidarité sera beaucoup plus forte et différente, notamment dans la lutte contre le terrorisme international « , a déclaré M. Erdogan. Bien que le sort réservé à Bachar Al-Assad les oppose, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine ont plus que jamais besoin l’un de l’autre pour sauver les meubles en Syrie.
D’autant que l’Iran n’est pas considéré comme un partenaire fiable par Moscou. Par le biais de ses milices présentes à Alep, la République islamique a foulé aux pieds l’accord conclu la semaine dernière entre des diplomates russes, turcs et des représentants de l’opposition syrienne anti-Bachar pour évacuer les dizaines de civils pris au piège dans les quartiers est de la ville martyre. A maintes reprises, les évacuations ont été empêchées par les miliciens chiites pro-iraniens, qui y ont posé de nouvelles conditions, notamment l’évacuation des civils chiites des localités de Foua et Kefraya (dans la province d’Idlib) assiégées depuis des années par la rébellion anti-Bachar.
Pour Moscou, il est urgent de trouver une solution en Syrie. Vladimir Poutine a beau être le maître du jeu, il n’en a pas moins conscience des limites de son opération militaire. Elles sont apparues avec la prise récente de Palmyre par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), huit mois après le concert symphonique donné par le chef d’orchestre Valeri Guerguiev dans les ruines de l’antique cité pour célébrer la libération de la ville.
Alep a été prise, mais les ennuis ne font que commencer sur le terrain pour les Russes. On l’a vu, le 5 décembre, avec la mort d’un médecin militaire russe fauché, à Alep, par un tir d’obus rebelle sur l’hôpital de campagne tout juste installé. Deux jeunes femmes, membres d’une équipe médicale de l’armée russe, ont elles aussi perdu la vie à ce moment-là .
Dans une interview publiée le 16 décembre par le site d’information en ligne Middle East Eye, l’expert russe Vitali Naoumkine assure que le Kremlin est en train de presser Bachar al Assad d’accepter un gouvernement de coalition incluant des membres de l’opposition, sans préciser de quelle opposition il s’agit.
 » Avant tout, Assad est l’obligé de ses partenaires, il doit à la Russie sa victoire militaire « , explique-t-il.  » Il comprend que, sans réformes, il ne pourra pas établir son contrôle sur tout le pays. Il doit faire des concessions. La Russie lui répète qu’il n’y a pas de solution militaire à cette guerre « , ajoute M. Naoumkine, qui conseille parfois Staffan de Mistura, l’émissaire de l’ONU en Syrie.
L’alliance avec la Russie est devenue l’alpha et l’oméga de la nouvelle ligne de politique étrangère du président Erdogan. S’estimant trahi par ses alliés occidentaux, le numéro un turc s’est jeté dans les bras de Vladimir Poutine, jugé plus généreux. Car Erdogan a obtenu de Poutine ce que les Américains, les Européens et l’OTAN lui avaient toujours refusé, à savoir la création d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie. Elle a vu le jour le 24 août avec le lancement de l’opération  » bouclier de l’Euphrate « , quand l’armée turque et des rebelles de l’Armée syrienne libre ont pénétré en Syrie.
Schizophrénie
L’armée turque et ses protégés syriens sont désormais sur le point de conquérir la ville d’Al-Bab, un fief de l’EI au nord-est d’Alep. Nul ne connaît exactement la teneur du pacte turco-russe, encore moins quelles seront les limites de la zone sous contrôle turc en Syrie, mais il est clair qu’un accord a été scellé. Ankara a ensuite accueilli les négociations secrètes visant à négocier la reddition des rebelles anti-Assad à Alep, ceux-là mêmes que la Turquie soutenait activement depuis 2012.
La prise d’Alep par les forces du régime et leurs alliés a contraint le président turc au grand écart. Après avoir aidé la rébellion, après avoir longtemps prédit la chute du  » tyran de Damas « , M. Erdogan se retrouve en train de négocier avec Vladimir Poutine la reddition de l’opposition syrienne. Il fait preuve désormais d’une retenue peu coutumière sur Alep, restant quasi-muet sur les exactions qui y sont commises.
La schizophrénie de la politique étrangère turque a été révélée au grand jour, samedi 17 décembre, lorsque l’ONG IHH (la Fondation pour l’aide humanitaire), proche des islamo-conservateurs au pouvoir, a déversé par bus entiers des manifestants au point de passage de Cilvegözü, à la frontière turco-syrienne. Aux cris de  » les assassins russes doivent quitter la Syrie  » ou  » l’oumma (communauté des croyants) jugera l’Iran « , des milliers de personnes ont clamé leur hostilité aux nouveaux partenaires de la Turquie.
Semblables protestations ont eu lieu toute la semaine devant les représentations diplomatiques de la Russie et de l’Iran, à Ankara comme à Istanbul, quand des centaines de jeunes en colère ont crié vengeance contre Moscou et Téhéran. L’affaire a fortement irrité la partie iranienne, qui a boudé les contacts avec les diplomates turcs depuis. Elle prouve combien une partie de la société turque, sensible au sort d’Alep, n’a pas encore intégré la volte-face du président Erdogan. Autre signe de ce climat de violence et de tension en Turquie : un homme a ouvert le feu au fusil à pompe contre l’ambassade américaine à Ankara, mardi 20 décembre avant l’aube, sans faire de victime. Il a été aussitôt arrêté. Les locaux diplomatiques américains en Turquie devaient rester fermés toute la journée.
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