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Le Monde, le 19/11/2018
Par Marie Jégo
Berat Albayrak a été propulsé au rang de numéro deux de l’Etat turc, à la tête du ministère du trésor et des finances.
C’est en guerrier que Berat Albayrak, le ministre du trésor et des finances, qui est aussi le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan, s’attache à décrire la situation de l’économie, affaiblie par l’effondrement de la monnaie après une crise diplomatique d’ampleur survenue cet été avec les Etats-Unis.
« Nous avons vaincu l’attaque », s’est félicité le jeune barbu au visage poupin lors d’une réunion du comité aux finances du Parlement turc, le 31 octobre à Ankara.
Entre les deux alliés de l’OTAN, l’orage est passé. L’accalmie est venue avec la libération du pasteur évangélique américain Andrew Brunson. Emprisonné en Turquie depuis 2016 sous des accusations fallacieuses, l’homme d’Eglise a finalement été renvoyé chez lui, comme le voulait le président américain Donald Trump. Les sanctions ont alors été levées, les marchés se sont calmés et la livre turque a repris des couleurs, à la satisfaction du ministre.
De l’épisode Brunson, le ministre Albayrak ne dit mot, sachant le peu d’approbation qu’il suscite au sein de l’opinion publique, convaincue que la Turquie a « perdu la face » en libérant le pasteur, selon de récents sondages. A l’unisson de son beau-père, il estime qu’il n’y a pas de crise monétaire, plutôt « une opération planifiée » par « des comploteurs qui spéculaient » dans le but de mettre le pays à genoux. L’opinion publique adhère. Ressassé à l’envi, le mythe de la forteresse assiégée s’avère payant. Si l’attaque a pu être surmontée, c’est grâce « à notre système présidentiel si efficace », a expliqué le jeune ministre, le 8 novembre, aux entrepreneurs et aux commerçants de Bursa, une ville industrielle au sud de la mer de Marmara.
Ascension fulgurante
Le système présidentiel, mis en place après les élections du 24 juin, a doté M. Erdogan de pouvoirs illimités. Il a servi de tremplin au « gendre », disent ses détracteurs. Le 9 juillet, Berat Albayrak, 40 ans, s’est retrouvé propulsé au rang de numéro deux de l’Etat turc, chargé de la politique fiscale et monétaire, du système bancaire. Selon le vœu de son beau-père, sa mission est de faire entrer la Turquie, avec un PIB de 851 milliards de dollars (745 milliards d’euros) en 2017, dans le peloton des dix premières économies mondiales d’ici à 2023.
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Cette nomination signe une ascension fulgurante. « Il est l’homme qui monte », assure les zélotes de l’AKP, le Parti de la justice et du développement – islamo-conservateur – au pouvoir, qui rechignent toutefois à voir en lui l’héritier. Toujours tiré à quatre épingles, il a un accès direct au président. Il est de tous ses déplacements, aux côtés de deux autres membres du premier cercle, le ministre de la défense, Hulusi Akar, et le chef des services secrets, Hakan Fidan. Qui mieux que lui est susceptible d’exécuter à la lettre les décisions de M. Erdogan ?
C’est au début des années 2000 que Berat Albayrak rencontre Esra, la fille aînée du président. Tous deux sont alors étudiants aux Etats unis, elle en sociologie à l’université de l’Indiana, lui en section finances à l’université Pace de New York. Berat est bien connu de la famille Erdogan. Son père, Sadik Albayrak, un théoricien du courant religieux nationaliste s’est tenu aux côtés de Recep Tayyip Erdogan dès son entrée en politique. Le flirt des deux tourtereaux est adoubé par les chefs de famille.
Doté d’une « très haute opinion de lui-même ».
Le 11 juillet 2004, le couple se marie à Istanbul en présence de 7 000 invités dont de nombreux chefs d’Etat. Une fois son MBA en poche, le jeune homme, qui a entamé depuis quelques années une carrière au sein du groupe Çalik Holding, un conglomérat actif dans l’énergie, la construction et les médias, prend sa tête en 2007, à l’âge de 29 ans.
Il va notamment gérer l’acquisition du quotidien Sabah en avril 2008, devenu aujourd’hui le principal porte-voix du pouvoir islamo-conservateur. Estimé à plus de 1 milliard de dollars, l’achat est financé par un prêt des banques publiques Halkbank et Vakifbank, et un autre consenti par un groupe de médias du Qatar.
En juin 2015, le gendre fait son entrée au Parlement, élu à Istanbul sous l’étiquette AKP. En novembre de la même année, il est promu ministre de l’énergie et intègre le comité exécutif du parti. Sa réputation est mitigée. Des personnes l’ayant côtoyé à cette époque décrivent un jeune homme doté d’une « très haute opinion de lui-même ».
Guère enclin à serrer la main des femmes
L’opposition le voue aux gémonies. Ozgür Ozel, député du CHP (Parti républicain du peuple), le principal parti d’opposition, l’accuse en décembre 2017 d’avoir « fréquenté une école de la Cemaat », la communauté religieuse du prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié d’Erdogan devenu son pire ennemi depuis qu’il est accusé d’avoir fomenté le putsch raté du 15 juillet 2016.
Berat a, en effet, fait ses études secondaires dans un établissement géré par la communauté de Gülen, qui a été fermé juste après la tentative de coup d’Etat. « S’il n’était pas le gendre, il croupirait en prison comme tous ceux qui ont été jugés après le putsch pour leur appartenance au mouvement Gülen », pointe le député. Réponse de Berat : « J’étais dans un établissement de la communauté mais je n’ai jamais été sous son influence. »
De par son éducation rigoriste, Berat n’est guère enclin à serrer la main des femmes. On le voit ainsi, au moment du congrès de l’AKP le 22 mai 2016, refuser la main tendue de Sare Davutoglu, l’épouse d’Ahmet Davutoglu, le premier ministre de l’époque, qu’il excelle à critiquer. Ses relations ne seront pas plus cordiales avec le successeur, Binali Yildirim, le dernier titulaire du poste de premier ministre, poste désormais aboli.
Avec Suleyman Soylu, l’actuel ministre de l’intérieur, la relation est à couteaux tirés. Comme en témoigne le coup d’épaule donné par le ministre de l’intérieur à celui des finances alors qu’ils se croisent lors d’une cérémonie officielle au mausolée d’Atatürk, jeudi 2 août. Les médias en ont fait des gorges chaudes. « Dernier épisode dans la lutte pour la succession », titre alors le quotidien d’opposition Evrensel.
Tourmente monétaire
Les premiers pas du grand argentier ont été périlleux. Mal accueillis puisque la livre a perdu 3 % au lendemain de sa nomination, les marchés ne lui étaient guère favorables. Ils misaient sur la reconduction de Mehmet Simsek, l’ancien ministre des finances, formé à la banque américaine d’investissement Merrill Lynch.
A peine est-il sacré tsar de l’économie que la tourmente monétaire se déchaîne, attisée par les sanctions trumpiennes. En quelques jours, au mois d’août, la livre perd 25 % de sa valeur face au dollar. L’inflation s’emballe, jusqu’à atteindre, au mois d’octobre, son plus haut niveau depuis quinze ans (25,2 % en rythme annuel en octobre contre 24,5 % en septembre). Un vrai sujet d’inquiétude. Pas pour le ministre Albayrak, certain qu’elle sera jugulée d’ici à la fin de l’année, sans toutefois dire comment il compte s’y prendre.
Pour l’heure, les ménages et les entreprises du secteur privé, très endettées en dollars, sont touchés de plein fouet. Pour beaucoup, il s’agit des représentants de cette classe moyenne que M. Erdogan se vante d’avoir fait émerger grâce aux taux de croissance « chinois » de l’économie entre 2007 et 2013.
Berat est sur tous les fronts, sillonnant la planète pour tenter d’obtenir les crédits nécessaires afin de combler le déficit des comptes courants et refinancer la dette. Fin juillet, Bank of China finit par accorder un crédit de 3,6 milliards de dollars. En fidèle allié, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, promet 15 milliards de dollars d’investissements et offre son avion personnel à son ami Erdogan. L’émir est reçu peu après au palais présidentiel à Ankara pour un dîner à trois, avec le président Erdogan et son gendre.
Une suite de vœux pieux
Rassurer les investisseurs est la priorité du moment. Berat vante l’indépendance de la Banque centrale, la discipline fiscale, la maîtrise des dépenses publiques et promet de « travailler jour et nuit ». Certains y croient. Güler Sabanci, femme d’affaires éponyme du groupe Sabanci et membre de la Tüsiad (l’équivalent turc du Medef), est conquise. « Notre confiance en lui est totale », a-t-elle déclaré au moment de la présentation du programme économique du ministre, le 10 août.
L’exposé, une suite de vœux pieux, n’a pas convaincu tout le monde. D’autant que la présentation, pourtant très attendue, a dû être retardée, le président ayant choisi au même moment de s’adresser à la nation depuis Rize (région de la mer Noire), avec un discours digne de celui d’un imam : « Ils ont le dollar, nous avons Dieu ! »
C’est dire si le numéro deux est contraint au grand écart. Face aux investisseurs, il prône l’orthodoxie monétaire, ce qui ne l’empêche pas d’adhérer au point de vue de son beau-père, à savoir que les taux d’intérêt sont un péché condamné par la foi islamique.
D’où le décalage constaté entre les paroles et les actes. La maîtrise des dépenses publiques n’est pas plus tôt annoncée qu’elle se double de promesses d’exemption de taxes. Cette tendance risque de s’accentuer alors que les municipales approchent. Elles auront lieu en mars 2019, pile au moment où l’économie doit s’essouffler avec une croissance attendue à 0,4 % (contre 3,5 % en 2018) par le FMI.
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