Derrière cette carte de vœux «originale», l’idée était de manifester « l’attachement à la démocratie » de l’Etat turc face aux putschistes.

C’est une carte de voeux originale et assez… minérale que l’ambassade de Turquie a envoyée cette année : un fragment authentique d’un mur du Parlement turc bombardé par les avions des putschistes du 15 juillet dernier. Plus original, mais pas forcément plus léger que les baklavas, les fameux desserts aux fruits secs qui accompagnent habituellement les cartes de voeux de nombre de nos interlocuteurs de la région.

Sous le fragment de marbre, le commentaire précise qu’il s’agit, ainsi, de manifester « l’attachement à la démocratie » de l’Etat turc face aux putschistes que le président Recep Tayyip Erdogan estime liés à la Fondation Gülen, rebaptisée à Ankara FETO (Organisation terroriste de Fetullah Gulen).

Le texte encourage à profiter du « sens le plus profond » de la démocratie, « comme en Turquie ». De quoi faire débat, tout de même : au dernier décompte, le régime turc a limogé 115.475 fonctionnaires, dont 3.843 juges et 6.337 universitaires, fermé 2.099 écoles et 195 médias, lancé jeudi soir des mandats d’arrêts contre 380 hommes d’affaires et mis en prison 82.785 personnes, dont 144 journalistes