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Le Monde, le 26/08/2017
Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant)
Le président turc a appelé les Allemands originaires de son pays à boycotter les principaux partis aux législatives du 24 septembre.
Le mot « démocratie » écrit avec des fleurs devant l’ambassade de Turquie, à Berlin, le 7 avril. SOPHIA KEMBOWSKI / AFP
Cette année encore, Baran avait prévu de s’abstenir. Serveur dans un restaurant turc de Kreuzberg, un quartier de Berlin surnommé « la petite Istanbul », cet « Allemand d’origine kurde » âgé de 39 ans admet qu’il « [s]’intéresse de très loin à la politique » et peine à se rappeler la dernière fois qu’il est entré dans un bureau de vote. Depuis quelques jours, pourtant, il s’interroge.
La raison ? L’appel lancé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à ses « compatriotes d’Allemagne », vendredi 18 août, les enjoignant à ne voter ni pour l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ni pour le Parti social-démocrate (SPD) ni pour les Verts aux élections législatives du 24 septembre, au motif que ces trois formations seraient des « ennemies de la Turquie ». « Erdogan a tué la démocratie en Turquie et il cherche maintenant à parasiter la démocratie en Allemagne. C’est scandaleux. Du coup, rien que pour le principe, je ferais mieux d’aller voter », explique Baran, qui « pourrai [t] dans ce cas hésiter entre les Verts et le SPD ».
A cinquante mètres de là , dans une des salles de jeu du quartier où il vient régulièrement tenter sa chance, Emre voit les choses différemment. Né à Berlin-Ouest en 1975, ce fils d’immigrés originaires de Konya (Anatolie), un fief de l’AKP, le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, n’a pas été choqué par les propos du président turc. Au contraire. « Le gouvernement allemand passe son temps à critiquer Erdogan. Dernièrement, il n’a même pas eu le droit de rencontrer la communauté turque quand il est venu à Hambourg [pour le sommet du G20, début juillet]. Pourquoi devrait-il se laisser faire ? C’est normal qu’il se défende », estime cet employé d’une entreprise de nettoyage.
Que fera-t-il aux législatives allemandes ? « Aucune idée. Dans le passé, j’ai surtout voté SPD, parfois Verts ou CDU. Mais là , non. Je ne supporte plus leurs attaques systématiques contre Erdogan. Je ne suis pas un fan de lui, mais le Turc en moi se sent parfois blessé par la façon dont il est traité ici. Si ça se trouve, je n’irai donc pas voter. »
« Réseaux puissants »
Quelle influence M. Erdogan peut-il avoir sur le comportement électoral des Turcs d’Allemagne le 24 septembre ? Les avis sont partagés. Cemile Giousouf est l’une des onze députés du Bundestag (sur 630) d’origine turque, la seule membre du groupe CDU. Elue en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, vieille région industrielle où habite un tiers des personnes d’origine turque vivant en Allemagne, elle se dit « peu inquiète » au sujet des « provocations » de M. Erdogan : « Regardez ce qui s’est passé en avril : seule une minorité des Turcs vivant en Allemagne ont participé au référendum d’Erdogan. La majorité de ceux qui pouvaient voter se sont abstenus. Les Turcs d’Allemagne ne veulent pas se faire instrumentaliser par Erdogan. »
S’il est vrai que la participation à cette consultation n’a été que de 46 % en Allemagne, plus de 60 % de ceux qui ont voté ont répondu « oui » à un renforcement des pouvoirs du président turc. Elue elle aussi en Rhénanie, Sevim Dagdelen, membre du groupe Die Linke (gauche radicale) au Bundestag, est moins confiante que sa collègue de la CDU : « Erdogan a des réseaux puissants en Allemagne, que ce soit dans le monde associatif ou dans les mosquées dont beaucoup d’imams viennent de Turquie. Beaucoup de gens sont réceptifs à ce qu’il dit. »
Quel que soit le poids de M. Erdogan sur le vote des Turcs d’Allemagne, l’impact sur le résultat des législatives ne peut qu’être limité. Environ 3,2 millions de personnes d’origine turque vivent dans le pays. Parmi elles, 1,2 million y ont le droit de vote, soit 2 % du corps électoral. « Vu le petit nombre d’électeurs concernés, l’influence d’Erdogan ne peut qu’être symbolique », analyse Laura Kabis-Kechrid, chercheuse à la DGAP, un think tank berlinois.
Le SPD très concerné
Reste que, parmi les trois partis que M. Erdogan a appelé à boycotter, tous ne sont pas menacés de la même façon. Comme l’ont montré plusieurs enquêtes, le parti pour lequel votent la plupart des électeurs allemands d’origine turque ou ayant la double nationalité (environ 200 000 personnes) est le SPD. Selon une étude réalisée après les législatives de 2013 par l’institut Data4U, 64 % d’entre eux avaient voté cette année-là pour le SPD, 12 % pour les Verts, 12 % pour Die Linke et 7 % pour la CDU. Or, à l’époque, 58 % des personnes interrogées déclaraient qu’elles voteraient pour l’AKP, le parti de M. Erdogan, si elles avaient le droit de participer aux élections turques.
« Beaucoup de gens ayant des racines turques en Allemagne sont originaires d’Anatolie. Parmi eux, l’influence de la religion est souvent forte. Culturellement et sociologiquement, ils sont proches de l’AKP. Mais en Allemagne, ils votent d’abord en fonction de leur statut de travailleurs immigrés, d’où la surreprésentation du SPD, historiquement le parti le plus implanté dans les régions industrielles comme la Ruhr », explique Joachim Schulte, président de Data4U.
Compte tenu de son importance relative au sein de cette fraction de l’électorat, c’est donc le SPD qui pourrait pâtir le plus de cet appel au boycottage. Comme l’observe toutefois Haci-Halil Uslucan, professeur d’études turques spécialisé dans les questions de migration à l’université de Duisbourg-Essen, « l’on voit mal ces électeurs voter pour les partis qu’il n’a pas cités », comme Die Linke, le FDP (libéraux-démocrates) ou l’AfD (extrême droite), dont les positions sur le gouvernement turc sont aussi sévères sinon davantage que celles du SPD, de la CDU ou des Verts. « Erdogan cherche à montrer son autorité sur l’ensemble des Turcs au-delà de la Turquie, mais d’un strict point de vue électoral, sa stratégie n’est pas intelligente », estime M. Uslucan.
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