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Courrier International, le 05/08/2024
Le ministère de l’Éducation turc fait appel à du personnel employé à temps partiel et très mal payé. Il laisse sur le bord du chemin des centaines de milliers de professeurs diplômés, qui doivent passer un entretien pour être titularisés, suscitant des soupçons de favoritisme, explique “Turkey Recap”.
Current, former and prospective teachers rallied in İstanbul on May 18. © CH
Eray Bulut, 23 ans, voulait devenir professeur de turc. Il a obtenu son diplôme à l’université de Marmara [située à Istanbul] au printemps de l’année dernière, mais, un an plus tard, il n’a toujours pas commencé à travailler. Bulut est l’un des nombreux enseignants en attente d’être affecté dans un établissement d’enseignement public.
Il n’existe pas de chiffres officiels, mais les personnes dans cette situation sont estimées à des centaines de milliers. Pendant ce temps, le ministère de l’Éducation emploie des étudiants à temps partiel pour boucher les trous. Résultat : les diplômés des sciences de l’éducation sont de plus en plus frustrés, et les experts mettent en question les pratiques et la qualité générale de l’enseignement public.
À cela s’ajoute une réforme controversée des programmes, qui insisteront davantage sur les valeurs religieuses et nationales lors de la prochaine année scolaire.
Le Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d’opposition, s’insurge contre cette situation et a récemment jeté un coup de projecteur sur la question de la nomination des enseignants en organisant un “grand rassemblement de l’éducation”, le 18 mai, à Istanbul.
Un entretien décisif
Les enseignants qui souhaitent travailler pour le secteur public sont nommés par le ministère de l’Éducation. Ils ne peuvent pas choisir l’établissement dans lequel ils souhaitent exercer, mais peuvent indiquer les régions qui les intéressent.
Les candidats doivent en outre réussir l’examen de sélection du personnel public (KPSS), un test national obligatoire pour travailler dans certaines institutions publiques.
Depuis 2016, les candidats ayant obtenu suffisamment de points au test sont convoqués à un entretien, qui suscite nombre de critiques. À tel point que les autorités ont fait savoir qu’elles aimeraient changer le système.
Le président Recep Tayyip Erdogan et le candidat de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu avaient tous deux promis la suppression de l’entretien avant l’élection [présidentielle] de mai 2023. Cependant, Yusuf Tekin, le nouveau ministre de l’Éducation, a déclaré en septembre 2023 que le processus de recrutement des enseignants pourrait prendre plus de temps parce qu’il voulait mettre au point “un projet d’entretien correct”. “Nous avons décidé de mener ces entretiens comme de vrais entretiens”, avait-il précisé à l’époque.
Ces propos ont encore accru la méfiance et la suspicion qui pèsent sur le processus de recrutement. D’après nombre de candidats, la commission qui mène les entretiens n’est pas objective, et le système laisse la porte ouverte au népotisme.
Certains reprochent aux candidats de vouloir être sûrs d’obtenir un poste, de vouloir jouir d’une situation privilégiée sur le marché du travail.
Pour la spécialiste de l’éducation Yeliz Düskün, en revanche, le véritable problème posé par l’entretien, c’est que les institutions publiques souffrent d’un manque de confiance généralisé.
“Le pays est déjà divisé, il y a déjà un gros problème de népotisme« , explique-t-elle.
“Il y a de gros problèmes même pour les examens écrits, le plagiat par exemple. C’est pour cela que personne n’a confiance dans ces entretiens. Ils sont considérés comme du favoritisme ou du clientélisme.”
Özgür Özel, le président du CHP, s’intéresse davantage à la question depuis quelques semaines, comme en témoigne le rassemblement de l’éducation évoqué plus haut. Eray Bulut y a assisté, ainsi que de nombreux enseignants à la retraite.
Pas assez de recrutements
Le monde de l’enseignement attendait le recrutement de 68 000 enseignants cette année – ce qui correspondrait aux besoins officiels du ministère de l’Éducation. Cependant, Tekin a annoncé en mai le recrutement de 20 000 enseignants seulement.
Ce chiffre correspond au nombre de départs en retraite prévus pour cette année. Il est en conformité avec le programme d’économies publiques du ministre des Finances, Mehmet Simsek, qui exige que les recrutements dans le secteur public ne fassent que combler les vides laissés par les départs en retraite.
Cette décision s’est attiré les foudres d’Egitim-Sen, un syndicat de gauche qui réunit le personnel de l’enseignement et de la science.
Professeurs à temps partiel
En attendant, on peut obtenir un emploi rémunéré sans avoir été officiellement recruté par le ministère. C’est le système des “enseignants payés”. Les “enseignants payés” sont en gros employés à temps partiel pour assurer un cours si les enseignants titulaires (ceux qui ont réussi le KPSS et l’entretien et ont été nommés par le ministère) sont en nombre insuffisant.
Pour être “enseignant payé”, il faut être titulaire d’un diplôme universitaire dans n’importe quel domaine. Il n’est pas obligatoire d’avoir une formation pédagogique, même si on peut prendre des cours de pédagogie dans certaines universités.
“Vous pouvez vous imaginer un truc pareil, vous ? demande Düskün. Par exemple, un hôpital a besoin d’un médecin et on paie une personne sans formation médicale pour exercer un emploi de médecin. Impossible.”
De plus, les “enseignants payés” sont rémunérés bien en dessous du salaire minimum horaire de 75,15 livres turques [environ 2 euros] et n’ont pas droit à la protection sociale dont jouissent les titulaires.
Pour Düskün, ce système affaiblit le statut de la profession et est l’une des principales raisons qui explique qu’on tarde à recruter des titulaires. Le système éducatif emploie, selon ses estimations, 75 000 “enseignants payés”, alors que des enseignants formés pour cela n’obtiennent pas de poste. “Ce n’est pas le comportement d’une institution qui vise la qualité”, déplore Düskün.
De mauvaises conditions de travail
Bahar Dogan, 26 ans, a travaillé comme “enseignante payée”. Elle est diplômée de la faculté de langue et de littérature turques de l’université de Marmara. “Je ne critique pas ceux qui travaillent comme ‘enseignant payé’, mais je critique ceux qui nous rendent dépendants de ce système”, déclare-t-elle. Elle a été “enseignante payée” pendant trois mois avant d’arrêter à cause des mauvaises conditions de travail.
“J’ai vu que je ne pouvais pas en faire assez pour les enfants et que j’avais une assurance moitié moins élevée alors que je faisais le même travail [que les autres professeurs]… C’est carrément injuste”, nous a-t-elle confié lors du rassemblement de l’éducation du CHP à Istanbul. Elle a ajouté :
“Les institutions du secteur privé violent les droits des enseignants, et l’État nous exploite aussi.”
Fatos Basboga, 23 ans, qui a aussi assisté au rassemblement, avait tellement de mal à trouver un poste qu’elle a complètement renoncé à enseigner. Après avoir obtenu son diplôme de sciences de l’éducation, elle a cherché à être “enseignante payée”, comme beaucoup de ses camarades. “J’ai arrêté quand je me suis aperçue que mon salaire ne couvrirait même pas mes frais de déplacement ni ma nourriture.”
Fatos Basboga est actuellement hôtesse de l’air. Elle a renoncé à l’enseignement après avoir tenté plusieurs fois d’être titularisée. “Je ne songe pas à revenir. Si j’ai quitté cette profession, ce n’est pas parce que mon emploi actuel est très bien ou parce qu’il améliorait mes conditions de vie, mais parce que je ne voyais pas d’avenir dans l’enseignement, précise-t-elle. Nous entrons tous [dans l’enseignement] pour former des élèves brillants. Nous voulons tous être enseignants, mais l’État ne nous le permet pas.”
Sema Besevli
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Source de l’article
Turkey Recap (Istanbul )Turkey Recap est une plateforme d’information indépendante lancée en 2019 et désormais gérée par le Kolektif Medya Dernegi, un collectif fondé en 2023 à Istanbul pour soutenir les médias et les journalistes en Turquie. Une newsletter est produite chaque semaine dans les deux langues, turque et anglaise, et propose des reportages et des analyses liés à l’actualité.
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