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Le Monde, le 07/09/2015, édition du 08/09/2015
Par Claire Guillot (Perpignan, envoyée spéciale)
Jamais, au festival de photojournalisme Visa pour l’image, les images ne sont autant sorties du cadre pour vous sauter à la figure. Jamais les guerres lointaines photographiées par les reporters n’ont semblé si proches. La publication de la photo du Syrien Aylan, 3 ans, petit corps rejeté par la mer en Turquie, est venue rappeler aux festivaliers que les victimes des bombes sur les photos de Syrie et les immigrés ralliant l’Europe dans de fragiles bateaux sont les mêmes personnes. Comme si, d’exposition en exposition, les photos prises en Syrie ou au Liban, en Grèce ou en Italie, racontaient en fait toutes la même histoire. Une histoire qui est à nos portes, et qui est la nôtre.
Une des photos du reportage de Bülent Kiliç, qui vient de remporter le Visa d’or News au Festival international de photojournalisme de Perpignan. BULENT KILIC/AFP
La question des migrants, point brûlant de l’actualité internationale ces derniers jours, a dominé la semaine professionnelle du festival de photojournalisme, à la fois dans les expositions, les projections et les prix décernés – c’est Bülent Kiliç, photographe de l’Agence France-Presse, qui a reçu le Visa d’or dans la catégorie news, avec ses images fortes de réfugiés passant la frontière entre la Syrie et la Turquie sous les yeux moqueurs des soldats de l’Etat islamique. Mais le sujet a surtout occupé les discussions. L’émotion générale et les réactions des responsables européens ont réjoui les photojournalistes.
Ni choquante ni extraordinaire
» Toute ma carrière, je me suis battue pour ça, pour que le public et les politiques ouvrent les yeux, explique la photographe Lynsey Addario, frappée par la volte-face du premier ministre britannique David Cameron sur l’accueil des migrants. Cette photographie est incroyable, elle a une portée universelle car on dirait un enfant qui dort. » Cette Américaine, qui expose à Perpignan un travail de plusieurs années sur les millions de réfugiés syriens qui vivent dans les pays limitrophes de la Syrie, explique la difficulté à photographier un tel sujet : » On a tous l’impression d’avoir déjà vu ces images de camps de réfugiés. Et le traumatisme qu’ils vivent est surtout intérieur… Quand vous avez perdu tout espoir de rentrer chez vous, vous devez tout reconstruire. » Sur une image, la photographe a montré un père passant la frontière avec ses valises et ses deux petites filles en manteau rouge, à la queue leu leu. » J’avais envie qu’on se demande, en voyant cette image : “Qu’est-ce qu’on emporte dans sa valise quand on part pour toujours ? Comment habille-t-on ses enfants ce jour-là ? ” »
L’emballement autour de l’image d’Aylan a pourtant pris nombre de photographes par surprise. Pour ceux qui travaillent sur les migrants, cette image d’un enfant noyé n’est ni choquante ni extraordinaire, malheureusement. Pour Olivier Jobard, » il y a eu des images bien plus horribles, et personne n’a réagi. Mais peut-être que le sujet a mûri, tout simplement « . Depuis des années, ce photographe incarne les histoires de migrations à travers des individus. Son livre Kotchok (Ed. Robert Laffont, coécrit avec Claire Billet) relate ainsi le périple de cinq jeunes Afghans qu’il a accompagnés pendant quatre mois. A Perpignan, il expose l’odyssée d’une famille syrienne vers la Suède : un père, une mère, leur bébé et leur nièce dans un exode de 4 000 kilomètres, à travers huit frontières et neuf pays, entre les passeurs et les marches de nuit, la crainte des vols et les contrôles. L’image la plus touchante montre la petite fille qui appelle sa mère restée en Syrie pour lui annoncer, en pleurant de joie, qu’elle est finalement arrivée à bon port. » L’image d’Aylan est sans doute parvenue à sortir les gens de la masse, en montrant un enfant seul, pas dans un bateau du style Radeau de la Méduse « , ajoute Olivier Jobard.
A Perpignan, il arrive même que la question des réfugiés sorte littéralement des images. Un jeune couple croisé dans l’exposition de Sergey Ponomarev sur » la Syrie d’Assad » commente les images dans un anglais parfait : ils sont les deux seuls réfugiés syriens de Perpignan. Alia Mrie, 24 ans, alaouite opposée au régime d’Assad, a fui la répression qui lui a pris sa mère. » Nous sommes une exception, nous avons un visa obtenu en seulement six mois, et nous sommes venus en avion, pas en bateau « , souligne la jeune fille. Un de ses amis moins chanceux est coincé à Bodrum, en Turquie, là où est mort le petit Aylan. A Perpignan, la jeune fille ronge son frein : elle a obtenu une bourse pour un master au Royaume-Uni, mais attend toujours le titre de transport qui lui permettra de s’y rendre.
Comme en écho, le travail de Giulio Piscitelli exposé à Perpignan dénonce la bureaucratie et les lois européennes qui plongent les réfugiés dans des limbes, les transforme en fantômes qui attendent leurs papiers pendant des années. Ce photographe italien a fait le tour des pays d’Europe confrontés aux migrants et en a tiré une série sombre, où l’Union européenne ressemble à un monde fait de clôtures, de barbelés, de contrôles policiers, de centres de rétention et de zones de non-droit où travaillent des migrants-esclaves. » L’Europe a été si lente à comprendre que les guerres nous affecteraient, et que les barrières ne suffiraient pas à décourager des gens qui n’ont pas d’autre choix « , soupire-t-il, rappelant que les réfugiés ont marqué l’histoire européenne. La mort du petit Aylan, espère-t-il, aura donné un visage à l’exode contemporain.
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