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Libération, le 23/07/2017
«CUMHURIYET» DANS «LIBÉ»
Par Aydin Engin, Membre de la rédaction de «Cumhuriyet»
Dessin de Semih Poroy Collaborateur de «Cumhuriyet»Â
Onze des détenus de l’équipe de «Cumhuriyet», en prison depuis plus de neuf mois. Dans l’ordre, debout de gauche à droite : Kadri Gürsel, Murat Sabuncu, Kemal Güngör (avocat), Ahmet Şık, Turhan Günay et Musa Kart. Accroupis de gauche à droite : Önder Çelik, Güray Öz, Akin Atalay, Hakan Kara et Bülent Utku (avocat).Illustration Semih Poroy, collaborateur de «Cumhuriyet»
«Cumhuriyet» est devenu pratiquement l’unique journal turc d’opposition indépendant. Le procès de dix-sept journalistes et collaborateurs s’ouvre ce lundi. Nouvelle étape de l’entreprise liberticide d’Erdogan.
Turquie, une épine dans le pied du sultan
Tous les gouvernements au monde, les partis politiques et les grandes entreprises sont accusés d’avoir des journalistes à leur solde. En général, des individus influents dans l’organe de presse où ils travaillent, le plus haut placés possible dans la hiérarchie du média concerné. A chaque tournant critique de la vie sociale ou économique du pays, on ferait appel à leur «sens du devoir». Il en va de même en Turquie. Ou plutôt, il en allait de même…
Car le gouvernement de l’AKP (ou tout simplement Erdogan, si vous préférez) a porté ce phénomène à son stade suprême : il n’achète plus des journalistes, mais des médias tout entiers. Officiellement, le nouveau patron n’est certes pas l’AKP (le parti présidentiel) ou Erdogan, mais un homme d’affaires serviable qui accepte de racheter des médias pour le compte d’Erdogan, en échange de l’adjudication d’énormes chantiers publics d’autoroutes, de lignes de métro ou de ponts.
Grâce à cette méthode, 70 % de la presse écrite et des programmes d’information des chaînes de télévision sont devenus des «organes» d’Erdogan. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les 30 % restants sont des médias indépendants. La plupart sont devenus des médias stériles, ou plutôt des «médias pingouins», comme on aime les appeler en Turquie, en référence aux chaînes d’information qui diffusaient des documentaires sur la vie des pingouins au lieu des images de la révolte du parc Gezi en 2013…
Valeurs modernes
Cumhuriyet a une place à part dans ce paysage. Ce quotidien a l’âge de la République de Turquie : 93 ans. Même s’il a connu quelques fluctuations dans sa ligne éditoriale (soutien au coup d’Etat de 1960, mais opposition ferme aux suivants), Cumhuriyet a toujours été un «journal de référence», défenseur des valeurs de la Turquie moderne : il a été interdit à plusieurs reprises lors des dictatures militaires, ses journalistes ont été mis en prison et sept d’entre eux ont été assassinés.
La presse kurde étant totalement muselée, Cumhuriyet, avec ses 230 employés et journalistes, son tirage de presque 50 000 exemplaires (plus 1,5 million d’internautes individuels qui consultent son site web), est pratiquement l’unique journal d’opposition indépendant. Puisqu’il n’est possédé ni par l’Etat ni par un propriétaire privé (le «patron» est une fondation, gérée par les journalistes), le gouvernement n’a aucune prise sur lui.
Cela, l’AKP ne pouvait le supporter. Il fallait donc crever cette poche de résistance et faire taire ce journal qui essayait tant bien que mal de faire son métier. L’opération avait dû être préparée de longue date. Le 1er novembre, à l’aube, 14 employés de Cumhuriyet, dont le PDG, le rédacteur en chef, des membres de la rédaction et les dirigeants de la fondation ont vu débarquer la police chez eux : on a fouillé leurs appartements, saisi leurs ordinateurs, leurs téléphones portables et tout autre objet susceptible de devenir une preuve de délit, dont – surtout ! – leurs livres… Les salariés du journal ont été placés en garde à vue.
Funeste réputation
Après cinq jours d’isolement complet, le procureur a relâché deux employés (de la comptabilité) et demandé l’arrestation des autres. Le tribunal quant à lui a libéré deux journalistes en raison de leur grand âge (Hikmet Çetinkaya, 75 ans, et moi-même, 76 ans) en nous interdisant néanmoins de quitter le territoire. Les autres journalistes et collaborateurs, Akin Atalay, Murat Sabuncu, Musa Kart, Kadri Gürsel, Güray Öz, Turhan Günay, Bülent Utku, Mustafa Kemal Güngör, Önder Çelik et Hakan Kara ont été écroués dans la prison de Silivri de funeste réputation.
Ce lundi, deux cent soixante-sept jours plus tard (soit presque neuf mois), s’ouvre le procès de 17 membres de l’équipe de Cumhuriyet – certains détenus, d’autres en liberté conditionnelle – en y ajoutant Ahmet Şık, arrêté en décembre. Pourquoi cet acharnement judiciaire sur notre journal ? A vrai dire, la réponse n’est pas très compliquée : les journalistes de Cumhuriyet représentent toutes les sensibilités des différents courants laïcs et progressistes, mais ont pour point commun de ne pas mâcher leurs mots face au gouvernement de l’AKP. Le quotidien n’hésite pas à publier une information – à condition qu’elle soit véridique et vérifiée – sans jamais plier l’échine devant le pouvoir. C’est aujourd’hui la seule épine dans le paysage médiatique turc que Recep Tayyip Erdogan et son parti veulent transformer en jardin de roses inoffensives, dépouillées de tout piquant. Cumhuriyet reste une épine, pointue de surcroît. Qu’il faut donc réduire au silence, interdire si possible ou conquérir pour le placer entre les mains de gens fiables et serviles. C’est tout l’enjeu de ce procès.
Portraits de journalistes détenus
AHMET ÅžIK
Journaliste d’investigation
Mon vieil ami Ahmet est passionné par la recherche de la vérité. Il a traqué inlassablement les exactions des forces de l’ordre, bousculé des tabous. Emprisonné pendant treize mois en 2011 pour avoir dévoilé les agissements des gülenistes, il est à nouveau incarcéré depuis sept mois… accusé d’être lui-même güleniste !
par Erol Önderoğlu, représentant de RSF Turquie
MURAT SABUNCU
Rédacteur en chef
Nous avons gravi ensemble tous les échelons du journalisme, en suivant la piste de l’information et en partageant d’innombrables conversations. Ce n’est pas un hasard s’il est devenu rédacteur en chef de Cumhuriyet. Comme le disait Judi Dench dans un récent film : «Tout va finir par s’arranger, sinon c’est la fin de tout…»
par Doğan Akin, directeur du site d’information turc «T24»
TURKHAN GÃœNAY
Responsable du supplément livres
Que toi, rédacteur en chef du cahier livres de Cumhuriyet depuis vingt-cinq ans, la mémoire vivante de la littérature turque, le témoin placide et débonnaire du monde de l’édition, l’ami de tous les écrivains, tu sois en prison pour «complot terroriste islamiste»… Ça, mon vieux Turhan, même Orwell n’aurait pas pu l’inventer.
par Yiğit Bener, écrivain
KADRÄ° GÃœRSEL
Editorialiste
Sur son balcon, nous parlions et riions de tout. J’ai eu la chance d’éditer le dernier livre (Turquie année zéro) de ce journaliste hors-pair, qui ambitionnait de remettre «l’histoire à l’endroit». Kadri est respecté pour sa combativité et son sens de l’honneur, mais aussi son élégance – son célèbre chapeau – et son humour.
par Sébastien de Courtois, écrivain
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