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Le Monde, le 16/11/2018
Par Marie Jégo
Treize universitaires, journalistes et figures de la société civile ont été arrêtés à Istanbul, accusés d’avoir contribué à organiser les manifestations anti-gouvernementales du parc Gezi, en 2013.
La purge des intellectuels ne connaît pas de limites en Turquie, où treize personnes – universitaires, journalistes, figures de la société civile – ont été placées en garde à vue, vendredi 16 novembre, à travers tout le pays (Mugla, Adana, Antalya, Istanbul). La fondation Anadolu Kültür (« culture Anatolie »), fondée et financée par l’homme d’affaires et mécène des arts Osman Kavala, est la cible de cette nouvelle vague d’épuration.
En détention provisoire depuis plus d’un an, M. Kavala n’a toujours pas été mis en examen, une dérive contre laquelle ses avocats se sont érigés publiquement en octobre, réclamant la libération de leur client. La riposte des autorités ne s’est pas fait attendre.
Arrêtés au petit matin à leur domicile, Betül Tanbay, professeur de mathématiques à la prestigieuse université du Bosphore, Turgut Tarhanli, doyen de la faculté de droit de l’université Bilgi, et onze autres personnes, ont été emmenés par la police pour être interrogés sur leurs liens avec la fondation de M. Kavala.
Promouvoir le dialogue et la réconciliation
La réalisatrice et productrice Çigdem Mater a été arrêtée à Kas, sur les bords de la Méditerranée, dans l’hôtel où elle séjournait à l’occasion d’un tournage. La police a également perquisitionné les locaux d’Anadolu Kültür, à Istanbul, arrêtant sa coordinatrice, Asena Günal, ainsi que Yigit Ekmekçi, son directeur adjoint, et Ali Hakan Altinay, membre du conseil d’administration. Chercheur à l’université Yale, ce dernier préside le conseil d’administration des Fondations Open Society de George Soros, le milliardaire et philanthrope américain d’origine hongroise, devenu la bête noire des populistes.
Tard dans la soirée de vendredi, Turgut Tarhanli, Arsena Günal et une troisième personne, Bora Sari, employée de la fondation, ont été relâchés avec interdiction de quitter le territoire.
Le parquet soupçonne aujourd’hui ces intellectuels de renom d’avoir contribué à organiser les manifestations antigouvernementales survenues au printemps 2013 dans le parc Gezi, sur la place Taksim, au centre d’Istanbul.
Tous ont travaillé pour la fondation du mécène Kavala, laquelle est engagée, depuis 2002, à promouvoir le dialogue et la réconciliation au sein de la société turque. Sous sa houlette, ils ont œuvré à lever les tabous, à éclairer les zones d’ombre de l’histoire. C’est en grande partie grâce à eux qu’il était devenu possible, jusqu’en 2015, de débattre publiquement du génocide des Arméniens en 1915, de la question kurde ou des droits des personnes LGBT.
Arbitraire et non-droit
Cet espace de liberté s’est vite refermé. Après la tentative de putsch du 15 juillet 2016, une répression indiscriminée s’est abattue sur la société, avec plus de 55 000 personnes arrêtées et près de 160 000 fonctionnaires limogés, dont de nombreux universitaires.
Membre fondateur du Conseil de l’Europe, signataire de la Convention européenne des droits de l’homme, la Turquie sombre chaque jour davantage vers l’arbitraire et le non-droit, multipliant les détentions abusives, les interpellations surprises, les interminables procès d’opposants.
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Les treize prévenus sont accusés d’avoir ramené de l’étranger, à l’époque des manifestations du parc Gezi, des « militants professionnels », dont un pianiste et une femme en robe rouge, photographiés parmi les manifestants. Ils auraient aussi organisé des réunions au Depo, un centre d’exposition de la fondation de Kavala, dans le quartier stambouliote de Tophane, afin d’« alimenter et de répandre les incidents du parc Gezi ». Parc où, à l’origine, les manifestants contestaient un projet d’urbanisme. Confronté à la réponse musclée des autorités et à l’absence de dialogue, le rassemblement pacifique a ensuite fait tache d’huile, gagnant d’autres villes du pays, jusqu’à s’affirmer comme le premier grand mouvement de contestation du leadership de Recep Tayyip Erdogan, à l’époque premier ministre.
Osman Kavala, le « Soros turc »
La mathématicienne Betül Tanbay, interpellée vendredi, avait d’ailleurs pris part aux pourparlers entamés au printemps 2013 entre les manifestants et le président Erdogan, sans guère de résultats. Le mécène Osman Kavala, lui aussi, avait joué les médiateurs à l’époque du mouvement de protestation, ce qu’il paie chèrement aujourd’hui.
Réprimées au prix de huit morts, les émeutes de la place Taksim hantent plus que jamais les islamo-conservateurs au pouvoir, persuadés d’avoir été confrontés à une tentative de renversement, manigancée par des ennemis.
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Quelques jours après l’arrestation d’Osman Kavala, le 18 octobre 2017, le président Erdogan l’a ainsi qualifié de « Soros turc ». « Les liens de la personne appelée le “Soros turc” ont été révélés au grand jour. Cette même personne était derrière les incidents de Taksim et sa trace est retrouvée dans le transfert de sommes importantes vers certains pays », déclara le numéro un turc, à l’occasion d’une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), quelques jours après l’arrestation.
« Aucune accalmie n’est au programme »
La presse progouvernementale se déchaîne contre Osman Kavala, soupçonné d’avoir cherché à « renverser le gouvernement par la force » en ayant financé les manifestations. Une accusation que le parquet n’arrive visiblement pas à étayer, puisque, après un an d’enquête, les avocats n’ont jamais vu la couleur du dossier d’accusation.
Comment expliquer cette criminalisation des émeutes du parc Gezi, cinq ans après ? L’AKP règne en maître depuis seize ans, le président Erdogan concentre tous les pouvoirs depuis sa réélection, le 24 juin, l’opposition est laminée, la société civile a été muselée, la justice est aux ordres.
« Erdogan veut éradiquer toute forme d’opposition. Quand, dans mon entourage, des personnes me disent qu’il va bien se calmer un jour, je n’y crois pas. Visiblement, aucune accalmie n’est au programme », explique un universitaire soucieux de conserver l’anonymat, poursuivi pour avoir signé une pétition. Dans le viseur d’Ankara, il y a aussi la peur que la récession économique annoncée pour janvier 2019 ne déclenche la colère de la rue, un scénario qu’il s’agit d’empêcher à tout prix.
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