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Médipart, le 01/08/2020
Par Nicolas Chevron
L’exacerbation par le gouvernement turc de la ferveur nationaliste et religieuse, dont le point d’orgue a été la réouverture au culte musulman de la basilique-musée de Sainte-Sophie, s’accompagne d’une recrudescence des agressions visant les minorités chrétiennes et juive.
Istanbul (Turquie).– Assis à une table de café au pied de la vieille tour génoise de Galata, qui était encore, il y a un siècle, le cœur palpitant d’un Istanbul cosmopolite et industrieux, où le turc, le grec et l’arménien se mêlaient aux frondaisons des échoppes, Murad Mihçi désigne du bras l’autre rive du Bosphore, côté Asie.
« Pas très loin d’ici, l’école primaire arménienne pour filles Kalfayan a été taguée avec des graffitis haineux. Il y a aussi le lycée Surp Haç Tibrevank, où j’ai étudié, qui a été tagué de nombreuses fois, avec des appels à la violence. Le cocktail Molotov jeté contre l’église grecque de Kadiköy, l’église arménienne de Kuzguncuk dont la croix a été arrachée… » L’activiste arménien de Turquie pourrait poursuivre longtemps son énumération des actes haineux contre les minorités non musulmanes.
Avec son collectif, Nor Zartonk, le quadragénaire s’efforce de répertorier et d’empêcher que soient passées sous silence ces agressions, dont il constate l’augmentation depuis deux ans. « Les dernières structures encore entre les mains de communautés déjà réduites à la portion congrue sont devenues des cibles », commente-t-il. Ces attaques ne se limitent pas à Istanbul. En mars 2019, la synagogue Beth Israël d’Izmir (ouest de la Turquie) a été visée par un jet de cocktail Molotov. À Trabzon (Nord-Est), c’est une tombe chrétienne nouvellement creusée qui a été saccagée cet hiver.
Elles ne s’arrêtent pas non plus aux biens. Le 14 mai 2019, Zafiris Piynari, un vieillard grec de 86 ans qui vivait sur l’île de Gökçeada, dans le nord-ouest du pays, a été battu à mort par des agresseurs venus le dévaliser. Le 19 novembre, Jinwook Kim, un missionnaire coréen, a été tué à coups de couteau à Diyarbakir (Sud-Est) par un adolescent qui, selon l’enquête, voulait lui dérober son téléphone portable.
Dans le cas d’Arpine Tumanyan, une Arménienne du quartier stambouliote de Samatya, poignardée par deux individus masqués à son domicile le 31 mai 2019, l’explication commode du crime crapuleux ne résiste pas à l’épreuve des faits. Deux mois plus tôt, la maison de la victime avait été marquée d’une croix, accompagnée d’écrits injurieux collés contre le mur et désignant ses occupants comme des « infidèles ».
Pour des communautés non musulmanes qui, toutes réunies, ne comptent plus guère qu’une centaine de milliers de fidèles, cela fait beaucoup. « Et je pense que le nombre de ces incidents va progresser dans la période à venir », prévient Murad Mihçi. « Le problème, ici, ce n’est pas l’islam », pratiqué par une grande majorité des 82 millions d’habitants du pays, poursuit-il. « Il n’y a rien dans l’islam qui justifie ce genre de comportement. La nature du problème est politique. »
Visés fin mai par des menaces de mort, les dirigeants de la Fondation Hrant Dink, du nom du journaliste arménien de Turquie assassiné par un jeune nationaliste en 2007, partagent la même analyse. « Le langage de haine, de racisme et de discrimination qui a progressé au cours de la dernière période ne peut qu’activer, encourager, inciter ce genre d’approches terrifiantes », écrivent-ils dans un communiqué, rappelant que « c’est la mission et la responsabilité de toutes les factions qui font de la politique en Turquie que d’œuvrer à ce que chaque citoyen vive dans l’égalité, la liberté et la justice ».
Ce langage, on le retrouve en particulier dans les colonnes de la presse proche du parti présidentiel de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), comme Gerçek Hayat, hebdomadaire du groupe de presse Albayrak Medya, fidèle soutien de l’actuel chef de l’État Recep Tayyip Erdogan depuis le début des années 1990.
En mai, le magazine a désigné à la vindicte populaire une liste de personnalités ayant, selon lui, assumé de hautes fonctions au sein du réseau clandestin du prédicateur Fethullah Gülen, auquel Ankara impute la responsabilité du coup d’État manqué du 15 juillet 2016. Parmi elles figuraient le patriarche grec orthodoxe de Constantinople, Bartholomée 1er, le grand rabbin de Turquie Ishak Haleva, un ancien patriarche arménien Sinork Kalusyan, l’ancien nonce apostolique Georges Marovitch et l’homme d’affaires juif Ishak Alaton.
Dénoncée comme une calomnie absurde et dangereuse par les représentants des communautés chrétiennes et juive, la publication pose d’autant plus problème que « Gerçek Hayat n’est pas une revue publiée par une bande de marginaux laissés pour compte », comme le souligne l’analyste politique Murat Yetkin : « Il s’agit au contraire d’un groupe apprécié et soutenu par le pouvoir AKP. »
« Quand j’ai enquêté sur l’affaire, les sources avec qui je me suis entretenu m’ont dit que le sujet [du dossier] avait été communiqué au président Erdogan », indique ce grand connaisseur de la politique turque sur son blog, Yetkin Report. Il rappelle aussi que les pogroms des 6 et 7 septembre 1955, qui avaient causé la mort de 30 personnes à Istanbul et l’exil d’une partie de la population non musulmane, avaient été déclenchés par de fausses informations sciemment diffusées par certains journaux concernant un attentat contre la maison natale du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, dans la ville grecque de Salonique.
Dérapage contrôlé ou pas, le dossier, complété la semaine dernière par un appel à la refondation du califat, ne dépare pas dans l’atmosphère de ferveur nationaliste et religieuse actuellement entretenue par le pouvoir politique, qui a trouvé son point d’orgue le 24 juillet avec la réouverture au culte musulman de Sainte-Sophie, basilique du VIe siècle, devenue mosquée avec la conquête de Constantinople en 1453, puis musée en 1934 sur décision d’Atatürk.
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