Les valeurs bancaires européennes sont sous pression en raison de leur exposition à la Turquie.

L’onde de choc de  la crise turque s’est propagée jusque sur les bourses européennes. Les places ont nettement reculé vendredi, entraînées par la baisse des valeurs bancaires exposées à la Turquie. L’indice des banques européennes a cédé 3,23 %. Seules trois valeurs ont terminé dans le vert. Parmi les plus fortes baisses on trouve BBVA (-5,16 %) UniCredit (-4,73 %) et BNP Paribas (-2,99 %), très présents en Turquie, et qui sont des poids lourds de la cote dans leurs pays respectifs.

La défiance des investisseurs à l’égard des banques s’est accélérée vendredi après que  le Financial Times a révélé les inquiétudes de la Banque centrale européenne sur l’exposition de certains établissements à la Turquie. Parmi les noms cités figurent la française BNP Paribas, l’italienne UniCredit et l’espagnole BBVA.

Manque de couverture pour les emprunts en devise

Le régulateur ne juge pas la situation critique, mais s’inquiète du risque que certains emprunteurs turcs ne soient pas couverts contre la baisse de la livre turque et commencent à faire défaut sur des emprunts en devises. Ces crédits, comparables à des emprunts toxiques en franc suisse, représentent jusqu’à 40 % des actifs du secteur bancaire turc, relève le quotidien britannique.

 

Les Echos/BRI
Les Echos/BRI

 

Selon les données de la Banque des règlements internationaux, le montant total des emprunts turcs dus à des banques espagnoles s’élève à plus de 80 milliards de dollars. BBVA n’a pas souhaité commenter la situation. Sur les six premiers mois de l’année, la Turquie représente 373 millions d’euros de bénéfice, soit 14 % de son résultat net total.

 

2 % des revenus d’UniCredit

La filiale turque d’UniCredit, Yapi Kredi, est jugée par les analystes de Goldman Sachs comme la plus fragile du secteur au regard de ses fonds propres. Mais l’établissement italien a relativisé son exposition en expliquant que la Turquie ne représente que 2 % de ses revenus et qu’une chute de 10 % de la livre entraînerait une baisse de seulement 2 points de base de son ratio de fonds propres « durs Â».

La banque française BNP Paribas a également relativisé son exposition via la banque TEB. Comme pour UniCredit, le pays ne représenterait que 2 % de ses engagements.

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