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Le Monde, le 10/06/2017
Isolé, le président Erdogan cherche à renouer le dialogue avec l’Union européenne. Le chemin risque d’être long, estime dans sa chronique hebdomadaire Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».
CHRONIQUE.
Utku Çakirözer est député au Parlement turc, mais dernièrement, il s’est trouvé une deuxième occupation : visiteur de prison. Ancien journaliste, il se fait un devoir de rendre visite aux journalistes emprisonnés en Turquie, comme son statut de député l’y autorise. Près d’un an après la tentative de coup d’Etat qui a failli renverser le régime du président Recep Tayyip Erdogan, le 15 juillet, et coûté la vie à près de 270 personnes, cette deuxième occupation est quasiment un plein temps pour M. Çakirözer : il a pas moins de 160 « pensionnaires » à aller voir. Ces journalistes emprisonnés sont, pour la plupart, soupçonnés de liens avec les réseaux de Fethullah Gülen, que M. Erdogan considère comme le cerveau de la tentative de putsch.
Lorsque j’ai rencontré Utku Çakirözer, fin mai à Ankara, je lui ai demandé s’il pensait rendre visite à Mathias Depardon. Surpris, il ignorait la détention de notre confrère français. « Dites-moi dans quelle prison il se trouve et j’irai le voir », proposa-t-il aussitôt.
Il n’aura, heureusement, pas à le faire. Vendredi 9 juin, Mathias Depardon a été libéré, aussi mystérieusement qu’il avait été arrêté un mois plus tôt, au cours d’un reportage photo sur l’eau dans le sud de la Turquie. Ses confrères turcs ont moins de chance. « Ils sont détenus dans des conditions très difficiles, raconte le député, membre du parti d’opposition kemaliste CHP. Ils ne peuvent ni envoyer ni recevoir de lettres et ne voient leur avocat qu’une heure par semaine. »
Mis au ban de la société
Un journaliste turc qui préfère garder l’anonymat me décrit son sentiment de culpabilité d’être libre quand tant de ses amis sont en prison. Il évoque le cas de Kadri Gürsel, chroniqueur de politique étrangère renommé et respecté, détenu depuis novembre et accusé de « propagande terroriste ». M. Gürsel, parfait francophone, est accusé de complicité sur la foi de SMS reçus et de re-tweets exécutés par des gulenistes. « Une histoire de fou, ajoute ce collègue, il n’y est pour rien si on le re-tweete! » Sur Twitter, le dernier tweet de M. Gürsel remonte au 31 octobre ; il y dénonce une opération de police et de plusieurs arrestations au grand quotidien Cumhuriyet. Savait-il que son tour viendrait sans tarder ?
Ainsi va la Turquie, sous le régime d’un état d’urgence dont le président Erdogan ne laisse espérer la levée que « lorsque le pays aura retrouvé la paix et le bien-être », objectifs dont lui seul, sans doute, fixe les paramètres. En attendant cette hypothétique félicité, les purges se poursuivent car, a expliqué un haut responsable à un groupe d’étude du think tank European Council on Foreign Relations, « il y a encore du travail » pour nettoyer l’appareil d’Etat. Un gros « travail » a pourtant déjà été mené : plus de 47 000 arrestations, dont 12 députés, près de 150 000 fonctionnaires limogés.
Le sort des fonctionnaires victimes de l’épuration est cruel : privés non seulement de leur emploi mais de leurs droits sociaux et de leur passeport, ils se retrouvent sans ressources, mis sur des listes noires. Si l’on compte leur famille, cela fait à peu près 1 million de personnes ainsi mises au ban de la société. En mai, un couple d’enseignants, Nuriye Gülmen et Semih Özakça, a été jeté en prison parce qu’ils faisaient une grève de la faim pour protester contre leur limogeage. La justice, totalement dysfonctionnelle après avoir été purgée de quelque 4 000 magistrats, ne leur offre guère d’espoir.
Au pouvoir depuis 2003, M. Erdogan aurait pu être rassuré par sa victoire au référendum du 16 avril, qui lui a attribué des pouvoirs renforcés. Las! Là où il attendait une majorité de 60 %, à peine plus de 51 % des électeurs ont exprimé le désir de lui confier cette « hyper-présidence ». Ce résultat décevant a révélé un pays coupé en deux et fait émerger un « camp du refus ».
Un « camp du refus »
Ce « camp du non », estiment les opposants, porte en lui les germes du renouveau, dans ces classes moyennes turques modernes, urbaines et éduquées, qui rejettent l’enfermement et l’isolationnisme. Le refus de l’autoritarisme s’est exprimé jusque dans les rangs de l’AKP, le parti au pouvoir : le non l’a emporté dans les trois plus grandes villes de Turquie, qui représentent à elles trois 66 % de l’économie turque.
Comme plébiscite triomphant, il y a mieux. La faiblesse institutionnelle de l’opposition n’est qu’une maigre consolation. Pas de consolation non plus dans l’économie, atteinte par la chute du tourisme et souffrant de retards structurels, en particulier dans la technologie et la formation.
Alors, seul dans l’immense palais aux interminables couloirs déserts qu’il s’est fait construire sur les hauteurs d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan « est en mode recherche », dit un visiteur du soir. Il cherche des amis, au-delà des quelques alliés de circonstance, comme le président russe Vladimir Poutine ou le président chinois Xi Jinping. Il cherche une reconnaissance ; il pensait l’avoir trouvée dans la poignée de mains échangée avec le président des Etats-Unis Donald Trump, à la mi-mai, devant les caméras dans le bureau Ovale. Malheureusement, les caméras étaient là aussi lorsque, de retour à l’ambassade de Turquie, M. Erdogan a lâché ses nervis, au grand dam de la police de Washington, sur les manifestants pro-kurdes qui avaient le mauvais goût de se trouver là .
Tout naturellement, le regard du « sultan » se tourne donc vers l’Union européenne voisine. Une Europe qui lui a fait miroiter une accession aujourd’hui plus lointaine que jamais. Mais une Europe vers laquelle partent plus de la moitié des exportations turques et d’où viennent 75 % des investissements étrangers. Une Europe avec laquelle il a noué un pacte sur les migrations qu’il respecte, pour l’instant. Et une Europe vers laquelle le « camp du non » reste résolument tourné. Pour l’UE comme pour la Turquie, renouer est périlleux – mais inévitable.
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