Le HDP, formation pro-kurde de l’opposition turque, a annoncé dimanche qu’il allait limiter son travail après l’arrestation de ses deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés.

 

Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro-kurde de l’opposition turque, a annoncé dimanche qu’il allait limiter son travail au Parlement après l’arrestation de ses deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés .

 

La direction de la troisième force politique du pays a précisé que ses élus ne prendraient plus part aux sessions en assemblée générale ou en commissions. « A la suite de discussions entre notre groupe parlementaire et notre direction, nous avons décidé de stopper nos contributions législatives à la lumière de tout ce qui s’est passé », a annoncé le porte-parole du parti, Ayhan Bilgen, dans une déclaration devant le siège du HDP à Diyarbakir retransmise sur internet.

 

Contacté par Reuters, Bilgen a précisé par la suite que le HDP ne se retirait pas du Parlement et que ses députés resteraient en fonctions, mais qu’ils limiteraient leur travail.

 

Les deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi et placés en détention provisoire. Dix autres députés du parti ont également été arrêtés, certains ont depuis été remis en liberté. Les autorités turques, qui accusent le HDP d’être la vitrine politique des séparatistes kurdes, leur reprochent d’avoir refusé de témoigner dans des affaires de « propagande terroriste ».

 

Le coup de filet a suscité une vive réaction des Occidentaux, Européens en tête, déjà préoccupés par la vaste purge dans la fonction publique entamée après le coup d’Etat militaire manqué du 15 juillet.

 

Le HDP a obtenu cinq millions de voix lors des élections législatives de novembre 2015, faisant élire 59 députés au Parlement, où siègent 550 élus. Leur immunité parlementaire a été levée l’été dernier.

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